CHRONIQUE  
Retour sur la question du déploiement
par Alain Lefebvre
Consultant (20 novembre 2003)
         
 
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Le milieu de l'informatique semble être impatient de voir revenir le "client riche", celui qui est doté d'une interface utilisateur plus évoluée que le navigateur Web.
Laissons de côté le fait que très peu de développeurs sont effectivement capables de "designer" correctement des interfaces utilisateurs sophistiquées (ils ont déjà du mal avec l'interface Web qui est pourtant toute simple et bien standard !) et intéressons-nous à l'autre handicap majeur qui a plombé le client riche dans les années pré-Internet et jusqu'à aujourd'hui...

Qui dit client riche dit aussi client lourd et qui nécessite donc une installation fixe, obligatoire et préalable à tout fonctionnement sur le système cible. À l'époque du client-serveur, cette question du déploiement n'avait jamais été traitée correctement et avait fini par étrangler l'expansion de cette architecture prometteuse.
En effet, l'installation de nouvelles applications sous Windows (par exemple) se heurtait très vite à ce qu'on appelle "l'enfer des DLL" : ces librairies dynamiques dont les multiples versions entrent en conflit. Résultat : bien souvent, l'installation d'une nouvelle application rendait les autres inopérantes.
Sans compter le coût de chaque opération (le syndrome des "derniers kilomètres"), le fait de ne pouvoir automatiser le processus et ainsi de suite.

C'est bien, entre autres, parce que le Web permettait un fonctionnement sans déploiement préalable qu'il s'est imposé comme successeur de l'architecture client-serveur. Un succès mérité et qui, finalement, aura été profitable à tous.
Depuis, il y a bien eu des tentatives pour proposer des applications "hybrides", accessibles via le Web mais reposant sur des technologies comme Java (avec Java WebStart) ou Microsoft (avec Windows Forms). Toutefois, le succès de ces initiatives est resté pour le moins limité. Aujourd'hui, Microsoft semble décidé à faire évoluer cette situation en s'appuyant sur les possibilités du framework .Net...

En effet, la version 2 du framework .Net (aujourd'hui encore en préparation et annoncée sous le nom de code "Whidbey") proposera un mode de déploiement inédit : ClickOnce (comprendre "ne cliquer qu'une fois"). ClickOnce se veut le compromis idéal entre le zéro-déploiement du Web et l'installation lourde imposée par MSI (Microsoft Installer).
Évidement, les applications qui seront déployées avec ClickOnce ne pourront pas offrir toutes les possibilités des applications passant par MSI mais leur potentiel sera tout de même bien plus grand que celui des applications Web.
La volonté avouée de Microsoft est ici de minimiser les impacts sur le système cible, de favoriser le confort de l'utilisateur tout en facilitant le travail des administrateurs. Une démarche intéressante donc !

ClickOnce repose sur des documents décrivant l'application et le mode de déploiement retenu : les manifestes. Le manifeste de l'application (application manifest) définit quels sont les composants requis pour le fonctionnement. Le manifeste du déploiement (deployment manifest) précise quelle est la version courante de l'application et quelle est l'option retenue pour son fonctionnement : entre "installée " (l'application peut ensuite être invoquée depuis le menu "démarrer" du système) ou "lancée" depuis une simple URL (pas de raccourci disponible au niveau du menu dans ce cas).
La question brûlante des mises à jour est également adressée par le biais du manifeste de déploiement. Le développeur a le choix entre plusieurs possibilités allant de l'update à la demande jusqu'à la mise à jour "silencieus " (façon Windows Update, ce dernier choix ne sera toutefois possible qu'avec la prochaine version de Windows annoncée sous le nom de code "Longhorn").

Les aspects sécurités ne sont pas oubliés par ClickOnce qui restreint le fonctionnement des applications dans le cadre d'une sorte de "bac à sable" (la CLR de .Net) où les accès fichiers et réseaux sont contrôlés.

Dans la pratique, comment cela fonctionne-t-il ?
Déjà, il faut que le framework .Net soit installé sur votre machine (le support de ce framework descend jusqu'à Windows 98, il est téléchargeable via Windows Update et il sera présent par défaut dans Longhorn). La première fois, il suffit de cliquer sur le lien web représentant un application "ClickOnce-enable" et, selon les cas, l'application va s'exécuter directement sur votre poste de travail (mode lancée) ou bien un dialogue (qui n'apparaîtra qu'une seule fois, c'est promis !) va vous demander l'autorisation "d'installer" l'application sur votre système.
Ensuite, à chaque lancement, c'est l'application elle-même qui va vérifier quelle version il faut exécuter et va se comporter en fonction de la situation (demande de mise à jour explicite ou non si nécessaire).

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Certains éditeurs avaient commencé à implémenter ce genre de comportement peu intrusif et intelligent, ce qui change, c'est que le framework .Net offre un cadre standard pour le faire proprement et complètement. C'est un grand progrès mais, objectivement, on a envie de dire à Microsoft : "pourquoi ne l'avez vous pas proposé plus tôt ?"...

 
 Alain Lefebvre
 
 
 

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