TRIBUNE 
ESB, BPM, Web Services… Sous les abréviations, la révolution ?
par Mariano Boni
Directeur technique, Dreamsoft (15 décembre 2003)
         
 
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Panoramas ESB - BPM
Dossier Web Services

Solutions dite d'ESB (Enterprise Service Bus), de BPM (Business Process Management) ou encore framework de Web Services… Chaque mois de nouvelles catégories de solutions semblent faire leur apparition au rayon de l'intégration. De nouveaux techno-concepts et de nouvelles abréviations qui représentent, pour les utilisateurs, autant d'occasions de ne plus y comprendre grand chose. Comme à l'habitude en informatique, il suffit pourtant de se pencher sur l'origine de ces solutions pour saisir ce qu'il est réellement raisonnable d'en attendre. C'est l'exercice auquel nous vous convions ici. Un exercice en forme d'introduction à des évaluations plus poussées des offres qui seront publiées courant 2004.

Les solutions de type ESB
Leur origine
Qui sont ces pure-players de l'ESB qui se présentent comme les nouveaux challengers de l'intégration ? Pour répondre, il suffit de se pencher sur le cas de deux de ses principaux représentants, à savoir Sonic et Fiorano. Des éditeurs connus historiquement pour leurs technologies de middleware orientée message (MOM). Ces éditeurs ont su capitaliser sur les technologies XML pour étoffer leurs MOM de briques techniques capable d'assumer des fonctions de transformation, de routage, voire d'orchestration de processus. Et c'est cet ensemble (MOM + moteur d'intégration XML) que ces éditeurs présentent aujourd'hui sous l'étiquette ESB. Notons que les solutions ESB ne sont plus l'apanage de ces seuls éditeurs. Les acteurs de l'EAI (webMethods et Seebeyond notamment) comme des éditeurs plus généralistes (IBM) proposent (ou sont sur le point de le faire) eux aussi leurs propres solutions ESB. Autrement dit, le terme désigne moins une nouvelle catégorie d'acteurs qu'un "nouveau" type de plate-forme d'intégration.

Leur argument marketing
Moins chères, plus standards, plus faciles à déployer, adaptées à des projets plus tactiques que stratégiques… Sans ambiguïté, les pure-players de l'ESB positionnent leurs solutions de façon à se démarquer de l'EAI et des retours d'expérience associés. Leur argumentaire est pour l'essentiel centré sur les atouts que seraient susceptibles d'apporter les standards tels que XML et J2EE. Le message subliminal est en substance celui-ci : "Les plates-formes d'EAI de première génération souffraient de leur caractère propriétaire et des coûts associés. Parce qu'elles s'appuient sur des standards, les solutions d'ESB permettent d'être mises en œuvre avec des compétences plus banalisés, mieux maîtrisées et plus abordables". L'argument est recevable. On notera seulement que depuis 4 ans les solutions d'EAI ont été largement ré-écrites autour de ces mêmes standards. Ce qui permet assez naturellement aux éditeurs de plates-formes EAI de proposer des solutions ESB. Qui sont, dans les faits, des versions basiques de leurs offres EAI, dont le positionnement commercial correspond à des projets plus tactiques que stratégiques.

Leur réalité technique
On l'aura compris, les solutions de type ESB remettent moins en cause le modèle de l'EAI qu'elles ne le revisitent par les standards : JMS pour le transport, JCA et les Web Services pour la connectique applicative, XML et ses dérives pour la transformation et le routage. Cet adossement aux standards permettra-t-il à lui seul de mieux maîtriser les projets d'intégration ? De déployer et d'exploiter de telles plates-formes à moindre coût ? Répondre d'emblée par l'affirmative reviendrait à estimer que les difficultés des projets EAI sont principalement de nature technique. Or, dans les faits, les raisons de l'enlisement de certains projets sont plutôt d'ordre fonctionnel et culturel.

Les solutions de type BPM
De quoi parle-t-on ?
L'abréviation BPM pose un réel souci car elle ne renvoie pas aux mêmes solutions en fonction du côté de l'Atlantique où l'on se trouve. En Europe, et en France notamment, cette étiquette de "solutions de BPM" a été utilisée principalement par les éditeurs de solutions de workflow, autrement dit, d'automatisation de circuits de validation. Des solutions proposées par des acteurs tels que Akazi, Staffware ou encore W4. Aux Etats-Unis, l'appellation "solutions de BPM" fait référence davantage à des solutions dite "d'intégration par les processus" présentées par des acteurs tels qu'Intalio ou encore Savvion. C'est bien cette dernière catégorie de solutions que nous évoquons ici. Des plates-formes destinées à des projets d'intégration de type "Top down" (par le haut) et dont les principaux concurrents sont, a priori, les outils d'EAI.

Leur argument marketing
Sans surprise, l'argument de ces acteurs est celui d'un pure-player du BPM pour qui, en substance, "seule une solution nativement conçue pour intégrer par les processus peut atteindre un tel objectif". Ces plates-formes se destinent donc en priorité aux entreprises matures sur la question de la gestion des processus métier et/ou en quête d'une capacité à reconfigurer avec réactivité ces processus. Assez naturellement, ces solutions se positionnent aussi sur le BAM (Business Activity Monitoring), autrement dit, sur leur capacité à superviser les processus et à automatiser le déclenchement d'actions en fonction d'indicateurs directement dérivés des processus. Si ces éditeurs ont parfois tendance à se présenter comme des concurrents de l'EAI, la réalité technique des solutions conduit cependant à nuancer ce positionnement.

Leur réalité technique
Très centrées sur l'exécution et la supervision des processus métier, ces offres le sont inévitablement moins sur les services plus techniques de l'intégration (transformation et routage des données, transport, connectique). La réalité des projets semblent confirmer que ces solutions sont plus complémentaires que concurrentes des offres EAI puisque des études ou des déploiements en cours se soldent par la cohabitation de deux plates-formes (de BPM et d'EAI).

Les solutions type "Framework de Web Services"
Leur origine

Il y a quelques mois encore, le domaine des Web Services était avant tout l'apanage d'éditeurs très spécialisés. Aujourd'hui, ces acteurs semblent suivre principalement deux voies : celle de la fusion/acquisition (par un concurrent ou un acteur plus généraliste) et celle de l'élargissement de la couverture fonctionnelle. Dans le second cas, cet élargissement conduit souvent ces acteurs à élaborer une solution d'intégration fondée sur les Web Services. C'est le cas par exemple d'acteurs tels que Cape Clear ou encore Systinet (Note : Il y a quelques semaines, nous aurions pu ajouter à cette liste The Mind Electric, éditeur du framework Glue. Mais entre-temps The Mind Electric a été acquis par l'éditeur EAI webMethods) dont les offres s'étoffent peu à peu pour constituer in fine ce qui ressemble bel et bien à une plate-forme couvrant l'essentiel des services d'intégration : connectique, transformation, routage, etc.

Leur argument marketing
"Les standards, et rien que les standards", tel pourrait être la devise de ces solutions développées autour d'un framework dédié aux Web Services. Un caractère standard qui serait synonyme d'ouverture et d'interopérabilité. En substance, ces solutions laissent entrevoir un avenir où il deviendrait possible de combiner au sein d'une même plate-forme des services d'intégration fournis par des éditeurs distincts. Autre argument affiché par ces solutions, leur aptitude à s'inscrire dans des architectures orientées services puisque, fondamentalement, elles n'opèrent que sur des objets techniques exposés (sous forme donc de Web Services). Notons que ces solutions sont généralement assez agnostiques en ce qui concerne la couche transport et cohabite sans difficultés par exemple avec des MOM (IBM MQSeries, Tibco RendezVous ou autre…).

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Panoramas ESB - BPM
Dossier Web Services

Leur réalité technique
C'est un fait, ces offres bâties autour des Web Services évoluent actuellement à une vitesse impressionnante. A un point tel qu'il devient possible aujourd'hui d'évaluer des plates-formes couvrant l'essentiel des services d'intégration (exposition, transformation, routage, orchestration) et s'appuyant sur une palette conséquentes d'outils (moteurs, référentiels, consoles d'administration etc.). Des évaluations que nous mènerons donc à partir du début de l'année prochaine.

 
 Rédaction
 
 
 

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