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Oracle : omniscience et ambition
Les spécialiste mondial des bases de données a compris que son leadership ne durerait pas éternellement. Ses ambitions le portent désormais vers d'autres horizons.  (18/03/2004)
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L'aventure du leader mondial des bases de données relationnelles débute en 1977 lorsque Lawrence (Larry) Ellison, Robert N. (Bob) Miner et Ed Oates créent la société Relational Software Inc. (RSI), qui sera rebaptisée en 1983 du nom de son produit phare : Oracle.

En 1977, le monde des bases de données est en pleine effervescence et digère encore les enseignements du Docteur E.R. Codd (employé par IBM) qui, sept ans plus tôt, a jeté les fondements de ce que sont aujourd'hui devenues les bases de données relationnelles. Son article "A relational model of data for large shared data banks" (ACM Journal, juin 1970) a en effet révolutionné tout un secteur jusqu'alors habitué aux bases de données hiérarchiques - ou réseaux - datant des années 1960.

Une solution qui a "réponse à tout"
Dès 1979, RSI lance la première offre commerciale de système de gestion de bases de données relationnelles SQL. Le langage SQL s'imposera d'ailleurs par la suite comme un des principaux standards des SGBD. Dès le début - et c'est ce qui fera la force de la société par la suite - Oracle mise sur "la portabilité, la compatibilité et la connectabilité" de ses systèmes dits "ouverts", c'est-à-dire pouvant tourner sur une multitude de plates-formes.

En 1983, la société RSI prend le nom du programme qui avait été dans un premier temps développé pour la CIA : Oracle (la solution était censée pouvoir répondre à toutes les questions). La CIA restera par la suite cliente d'Oracle pendant bien des années, ayant à l'époque parfaitement perçu l'intérêt de ce nouveau système de gestion des bases de données.

  Cinq dates clés

1977 Création de la société (RSI)
1983 RSI devient Oracle
1998 La version 8i voit le jour
1999
Compatibilité avec Linux
2003 Lancement de l'OPA hostile sur PeopleSoft

Entre temps sont sorties les versions 2 et 3 d'Oracle. La version 2 est écrite en langage PDP-11 assembleur, la version 3 l'est en revanche presqu'entièrement en langage C. En 20 ans, de 1983 à 2003, une succession de sept versions majeures s'enchaînera, jusqu'à l'actuelle 10g. A chacune de ces versions, l'éditeur apportera de sensibles améliorations.

Une série d'innovations
La version 4 introduit ainsi en 1984 les premiers principes de read consistency, c'est-à-dire l'assurance de stabilité d'une requête tout au long de son processus d'exécution. La version 5 - en 1986 - amène avec elle le fonctionnement en mode client / serveur, ce qui constitue une avancée non négligeable dans le petit monde des SGBD. Deux ans plus tard, en 1988, la mouture numéro 6 renforce la fiabilité de la base en verrouillant les lignes sollicitées par une requête (et non toute la base), ce qui simplifie notamment l'accès multi-utilisateurs.

La version 7 sort en 1992 et inclut de sensibles améliorations - notamment dans l'administration de la base - et de nouveaux outils pour le développement d'applications. A noter également l'ajout de procédures stockées et de traitements (triggers) qui rendent la base plus programmable et capable de respecter des règles métiers.

La tournant Internet
Cinq ans s'écouleront avant que la version 8 ne soit lancée, en 1997, une version qui préfigure ce que seront désormais les futures déclinaisons d'Oracle : résolument orientées Internet. Cinq ans de travail pour amener la base de données vers Internet et vers ce que l'entreprise appelle le network computing.

Ce n'est qu'un peu plus d'un an plus tard (1998) que la 8i est lancée, donnant le véritable coup d'envoi du support par la base des applications et activités reposant sur Internet et d'une infrastructive d'exécution Java native, permettant aux procédures stockées et aux traitements (triggers) d'être écrits en Java, langage considéré comme idéal - à ce moment là - pour tout ce qui a trait à Internet. Autres nouveautés, le support de SQLJ (SQL embarqué pour Java) et Oracle interMedia, pour la gestion des contenus multimédia.

Le "i" d'Internet accompagnera encore la version suivante - Oracle 9i - en 2001, avant de laisser sa place au "g" de la version 10. Oracle 9i enfonce à nouveau le clou de l'orientation prise par la base en direction des technologies Internet avec notamment l'ajout de fonctionnalités pour les serveurs en grappes (Real Application Cluster), le support intégré de XML ainsi que des services OLAP, ETL et datamining.

Les virages vers Linux et les applications
Au cours de cette succession de versions, l'éditeur n'en oublie pas pour autant Linux. Dès la mi-1999, Oracle est la première version commerciale de SGBD à être compatible Linux. Aujourd'hui, les déclinaisons de la base de données, du serveur d'applications, de la suite de développement, de collaboration et la suite E-Business sont compatibles avec les distributions Red Hat, SuSe (désormais Novell) et Caldera.

Oracle a par ailleurs développé une série d'applications de type progiciel de gestion intégrée (ERP) couvrant une série de domaines fonctionnels tels que la relation client (CRM), la finance, les ressources humaines, la chaîne logistique, la production, le BtoB (achats, collaboratif) et le décisionnel. Oracle a identifié cette source de profits comme stratégique et compte sur les revenus qui y sont générés comme un des relais de croissance possibles, son marché traditionnel étant de plus en plus attaqué par deux autres acteurs majeurs IBM (avec DB2) et Microsoft (SQL Server), sans parler bien entendu du système Open Source MySQL.

Depuis juin 2003, le spécialiste des bases de données tente - via une OPA hostile - de s'emparer de l'éditeur PeopleSoft, pour se renforcer dans le domaine des applications. Il se heurte, pour le moment, à un refus du département de la justice américain (DOJ) qui considère ce rachat comme anti-concurrentiel, mais l'affaire n'est pas terminée, Oracle ayant décidé de contester cette décision.

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Toujours est-il que sa dernière version, Oracle 10g, s'oriente désormais résolument vers les technologies de grid computing censées faciliter la gestion de serveurs bon marchés regroupés en clusters et offrant une puissance de calcul et de traitement démultipliée. A la fois pour gérer le tout et pour compléter le dispositif créé, les applications occupent une place centrale.
 
 
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
 
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