Acteurs
Les Etats-Unis s'opposent à l'OPA d'Oracle sur PeopleSoft
Les autorités de régulation de la concurrence ont tranché outre-atlantique... en défaveur du géant des bases de données. Un sérieux revers qui pourrait sonner le glas de l'aventure entamée en juin dernier.  (Lundi 1 mars 2004)
              
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Le département de la justice américain (DOJ) a officiellement amorcé jeudi dernier une action en justice visant à bloquer l'offre publique d'achat d'Oracle sur PeopleSoft. Raison invoquée : l'opération en question, si elle était menée à bien, donnerait naissance à un nouveau géant informatique qui pourrait gêner le jeu de la libre concurrence sur le terrain des progiciels de gestion intégrée (ERP).

Cette décision va dans le sens de la recommandation effectuée la semaine dernière par les avocats de l'autorité de régulation américaine.

Une opération jugée inopportune
Possibilités de choix restreintes pour les clients, freinage de l'innovation, etc. Selon les représentants du DOJ, une fusion Oracle/PeopleSoft pourraient avoir des conséquences catastrophiques sur le marché des ERP. "Elle réduirait de façon non-négligeable la marge de concurrence du secteur, souligne R. Hewit Pate, secrétaire de cabinet de l'avocat général en charge de la division antitrust du DOJ (dixit The Register). Bloquer cette combinaison contribuera à protéger un équilibre qui bénéficie à la plupart des grands groupes et administrations publiques."

Dans son argumentaire, le département de la justice revient sur l'état actuel du segment des ERP. Un domaine "qui est dominé par trois sociétés en situation d'oligopole : Oracle, SAP et PeopleSoft". Un triptyque qui devrait contribuer à redynamiser l'univers des technologies progicielles dans les années à venir. "La disparition de l'un de ces acteurs engendrerait une hausse notable des tarifs", note le département dans son rapport. Autre répercussion évoquée : un repli des activités des éditeurs en matière de recherche et développement... Oracle et SAP n'ayant alors plus besoin de se différencier d'un groupe tiers.

Oracle garde le cap
Oracle n'a pas tardé à condamner cette attaque. "Cette décision fait suite à une campagne de lobbying agressive de la part de PeopleSoft", lançait son porte parole, Jim Finn, jeudi après-midi. Il ajoutait : "nous estimons que cette prise de position n'a pas de fondement juridique. Sans compter que l'association de nos deux entreprises représente réellement un bénéfice significatif pour tous nos clients ainsi que nos actionnaires. Nous envisageons sérieusement une démarche de recours devant la Cour."

Pour l'heure, la firme de Redwood Shores entend se donner les moyens de contre-attaquer. Afin de gagner du temps, elle a notamment décidé de reporter au 12 juin prochain la date limite de son OPA : une échéance qui avait été fixée initialement au 12 mars, lors de la dernière augmentation de son offre (de 19,15 dollars à 26 dollars par actions). La société a également décidé d'ajourner la réunion prévue le 25 mars visant à présenter sa stratégie de fusion à l'une des principales associations indépendantes d'actionnaires PeopleSoft.

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Sans surprise, les responsables de PeopleSoft se sont déclarés soulagés par la position du DOJ. "Il est temps qu'Oracle abandonne sa démarche", a notamment indiqué Craig Conway, PDG de PeopleSoft. "Nos deux sociétés devraient désormais concentrer leur énergie sur l'amélioration de leur compétitivité respective, avec pour objectif de fournir de meilleurs produits et services aux clients. C'est en tous cas la démarche que nous entendons privilégier pour augmenter la valeur de notre groupe au regard de nos actionnaires."

[Antoine Crochet-Damais, JDNet]
 
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