DSI
De l'art de consolider ses applications
Installations sauvages, usages abusifs, licences payées en surplus : autant d'incitations à la rationnalisation du parc applicatif. Ce qui passe certes par une démarche directive, mais aussi par un dialogue avec les éditeurs.  (27/04/2004)
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Dossier Gestion des ressources informatiques
"Pas de logiciel piraté dans mon entreprise !" s'exclame en toute bonne foi M. X., le directeur informatique ... Mais peut-il vraiment en être sûr ? "L'informatique de l'ombre" (voir l'article du 18/02/2004) est un problème bien réel qui ne peut être réglé que par la mise en oeuvre d'une stricte politique de cataloguage du parc applicatif. Oui, mais cette politique elle-même est loin d'être évidente à conduire.

Car ce n'est pas juste une question de gestion de parc (centraliser les processus d'achat, non seulement des machines et des logiciels, mais aussi des composants matériels, et connaître précisément à quel stade de leur cycle de vie se situent machines et applications). En d'autres termes il ne suffit pas, quelle que soit la technique d'inventaire, de savoir ce qui a été installé, où et quand (à supposer que les postes de travail ne soient pas configurés de telle manière que leur utilisateur puisse télécharger et installer lui-même d'autres applicatifs, et peut-être - qui sait ? - des applicatifs "crackés"), mais encore ce qui est réellement utilisé parmi les applicatifs dont on dispose des licences.

Car les économies se réalisent bien sûr en évitant les amendes, ou en minimisant les problèmes de sécurité liées à une trop grande lattitude de l'employé relativement à la configuration de son poste de travail, mais aussi et surtout en réduisant les frais de mises à jour, de support, etc.. Un utilisateur qui ne tire profit que de 10% (voire pas du tout) des fonctionnalités de Word 97 n'aura pas besoin de passer sous Office 2003 et de se former - ou d'être accompagné - pour cela, contrairement peut-être à son homologue qui produit des documents à partir de sources de données XML.

Donc la supervision du parc applicatif ne permet pas seulement d'éliminer "l'informatique de l'ombre", et de se protéger contre les activités illégales (piratage, usage abusif du peer-to-peer...) qui, à l'insu des dirigeants informatiques, peuvent se perpréter à (plus ou moins) petite échelle, mais encore à optimiser les dépenses logicielles en sélectionnant d'une part les outils les plus utilisés, et par qui, d'autre part les outils installés quasiment par défaut mais dont une fraction non négligeable du personnel pourrait se passer, ou voir avantageusement remplacé par un outil moins riche, mais qui continue tout de même de répondre aux besoins.

En la matière, le radicalisme n'est pas de mise : le poste de travail d'un employé est souvent perçu comme un espace réservé, à tort ou à raison, et toute modification de celui-ci (surtout si cela va dans le sens d'un appauvrissement) est un risque de démobilisation.
Si des mesures de sécurité strictes (droits d'accès limité, interdication d'installer soi-même des applications) seront comprises avec un peu d'effort pédagogique, il n'en va pas de même de la suppression ou du changement drastique d'un outil de travail avec lequel on a ses habitudes (suite bureautique, voire, dans certains cas, système d'exploitation).

Un certaine dose de communication ciblée, et de souplesse, fera passer la pilule mais impose d'avoir des ressources dédiées à ce travail de supervision/gestion applicative, car tout cela prend du temps. La standardisation complète du poste de travail, quand l'existant est fortement hétérogène, se construit par paliers. On imagine mal une entreprise, sauf cas particulier, passer, d'un seul coup de la liberté totale en la matière à des clients légers ultra-verrouillés, sans aller au devant de quelques soucis.

Le problème, plus fondamentalement, ne se résout pas seulement entre la direction informatique (ou la direction générale) et les employés de l'entreprise. Pour éviter frustations et conflits en interne il est aussi utile d'aller chercher des gains d'argent en (re)négociant avec les éditeurs de solutions packagées des facturations plus adaptées (certains modules seulement, par exemple, voire le paiement à la consommation - le fameux modèle "à la demande" qui a l'inconvénient de ne s'appliquer qu'à un certain type de logiciels, généralement hébergés, généralement récents).

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Dossier Gestion des ressources informatiques
Les options ne manquent pas, et l'enjeu est de taille. Certains évoquent une réduction de 75% du nombre d'applications par la seule opération de consolidation après audit. Des économies immédiates en licences, bien sûr, mais aussi de temps de travail pour les administrateurs et les équipes de maintenance, et sans doute aussi, si les applications en question fonctionnent en réseau, en termes de trafic.
 
 
Jérôme MORLON, JDN Solutions
 
 
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