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ACTEURS |
OPA sur PeopleSoft : Oracle abaisse son offre de près de 2 milliards |
L'éditeur ramène l'opération 7,7 milliards de dollars, contre 9,6 milliards de dollars pour sa précédente proposition. Raison invoquée : une baisse de la valeur de PeopleSoft.
(18/05/2004) |
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Nouveau changement de cap pour Oracle ? Le groupe vient de décider de revoir à la baisse son offre publique d'achat (OPA) sur PeopleSoft. L'éditeur compte désormais racheter les actions de son concurrent pour 21 dollars, soit 5 dollars de moins que sa précédente proposition. Mise aux crédits d'un changement de l'environnement économique, cette mesure pourrait contribuer à réduire la valeur totale de l'opération de près de 2 milliards de dollars - à 7,7 milliards de dollars.
"Cette correction reflète l'évolution de la valeur de PeopleSoft", commentait vendredi Jeff Henley, directeur financier d'Oracle, dans un entretien à notre confrère américain News.com.
Il est vrai que la situation financière de PeopleSoft n'est pas brillante. Au premier trimestre 2004, le fournisseur de progiciels de gestion intégrée enregistrait un bénéfice en chute de 37% d'une année sur l'autre, baisse bien supérieure aux prévisions des analystes. De 38,5 millions en 2003, il s'établissait à 24,2 millions de dollars... Et ceci malgré un CA en hausse de 39% - à 643,1 millions de dollars (lire l'article publié le 26/04/2004).
Un repli que les marchés boursiers ne se sont pas privé de sanctionner.
Pour preuve : la cotation du géant qui avait repris fin mars s'est
inscrite depuis dans une tendance à la baisse. L'action PeopleSoft affichait
17,30 dollars à la clôture vendredi dernier. "Dans ce contexte,
il est clair que cette fusion bénéficiera aux actionnaires des deux
parties", note le responsable chez Oracle.
Oracle aligne son offre sur les résultats de PeopleSoft |
Cette nouvelle décision d'Oracle prend la forme d'une volte-face stratégique.
Jusqu'ici, la société de Palo Alto avait en effet cherché
à augmenter les enchères. A deux reprises, elle s'était essayée
à élever le montant de son offre : de 16 à 19,5 dollars
(en août 2003), puis de 19,5 à 26 dollars (en février 2004).
Sans succès.
L'évolution du contexte permettra-il à Oracle de mettre dès lors toutes les chances de son côté ? Rien n'est moins sûr tant les conditions à regrouper sont nombreuses avant d'aboutir à un accord préliminaire. Premier obstacle à surmonter : la frilosité du conseil d'administration de PeopleSoft - qui devrait se prononcer sur la nouvelle proposition d'ici la fin du mois. Depuis le début, ses membres considèrent la tentative d'Oracle d'un mauvais oeil, en pointant notamment du doigt les conséquences potentiellement néfastes d'une telle opération sur le marché des ERP.
La fusion Oracle/PeopleSoft devra en outre recevoir la bénédiction
des autorités de régulation américaines, ce qui est loin
d'être gagné. Le 7 avril dernier, l'Etat du Michigan a rejoint sept
autres états américains pour s'opposer, avec le département américain de
la Justice, à l'opération. Un différent que le P-DG Oracle espère
régler définitivement d'ici cet été. Côté
européen, l'enquête de la Commission a été suspendue,
dans l'attente d'informations demandées à l'intéressé.
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