SECURITE
Philippe Bourgeois (CERT) : "Créateurs de virus et spammeurs se rejoignent"
Alors que le ver spammeur Sober.G propage des e-mails racistes en Allemagne, retour sur les rapports entre virus et spam avec un ingénieur sécurité du Computer Emergency Response Team.  (16/06/2004)
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 Sober : ver protéiforme et spammeur
Dossier Virus
Sober.G, le ver spammeur apparu depuis un mois et dérivé de la famille éponyme, sert depuis ce week-end de relais à un groupe d'extrémistes, révèle le quotidien Der Spiegel. Les ordinateurs infectés par ce virus envoient en continu des messages au contenu raciste qui pointent vers des sites d'extrême droite.

Ce cas illustre un phénomène plus large, celui de la rencontre entre la communauté des créateurs de virus et celle des spammeurs, donnant naissance au transit de spam en masse. Philippe Bourgeois, ingénieur sécurité du CERT (Computer Emergency Response Team), détaille les rouages d'une génération de virus-spammeurs.

JDN Solutions : Quelles sont les particularités des nouveaux modes de propagation du spam grâce aux virus ?

Philippe Bourgeois : Auparavant, les spammeurs visaient des relais de messageries mal configurés car leurs priorités étaient de masquer leur identité et de relayer les messages qu'ils envoyaient. Dans ce but, ils n'utilisaient jamais leur adresse personnelle ou toute autre adresse unique car il aurait été facile de bloquer l'origine du spam.

Dorénavant, le spammeur vise à s'introduire sur des machines à distance pour relayer son spam. C'est un phénomène qui a pris de l'ampleur depuis l'été 2003. Ce n'était qu'une conviction au départ puis les preuves sont venues la confirmer. Certains virus sont désormais un outil de propagation du spam et ils infectent des machines dans ce sens.

Quel rapport peut-on établir entre la communauté des créateurs de virus ou de chevaux de Troie et les spammeurs ?
Ce sont deux mondes qui se rejoignent. Les spammeurs utilisent une partie des outils des hackers, notamment les troyens pour compromettre les machines. On assiste à une criminalisation du Web où hackers et spammeurs communiquent entre eux pour gagner de l'argent, c'est du moins ce que nous suspectons. Il est d'ailleurs probable que les spammeurs payent les concepteurs de virus pour utiliser leurs outils.

Comment fonctionnent ces nouveaux virus - spammeurs ?
Un cheval de Troie s'introduit sur une machine cible et y dépose un morceau de code. Cet algorithme s'exécute ensuite en boucle et ouvre un port réseau dont le numéro varie d'un virus à un autre. Une fois cette tâche accomplie, la machine attend une commande de la part du spammeur. C'est lui qui transmet le complément d'informations avant de lancer l'envoi de courriels en masse.

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Pour trouver de nouvelles adresses de destinataires vers lesquelles envoyer le spam, les virus-spammeurs utilisent deux types de techniques. L'une d'elle consiste à rechercher des adresses sur les fichiers de la machine qu'elle vient de compromettre. L'autre consiste à recevoir par le port ouvert une liste d'adresse et un corps de message qui seront ensuite intégrés aux e-mails à envoyer. Pour en bloquer le fonctionnement, il suffit donc d'empêcher le troyen de s'installer.

 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions
 
 
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