En charge des sites Web du gouvernement, le SIG (Service d'information du Gouvernement) menait jusqu'ici une politique de gestion de projets au fil des chantiers menés. A chaque nouveau site à mettre en oeuvre, un appel d'offres était classiquement lancé en vue de cerner les technologies et prestataires adéquats.
Une logique qui a finalement abouti en 2002 à un environnement composé de quatre à cinq technologies différentes (HTML statique, ColdFusion/mySQL, Zope, etc.).
Faisant face à des contraintes de plus en plus fortes en termes de délais de développement, le service décide début 2003 de refondre cet existant autour d'une plate-forme de gestion de contenu unique. Une initiative qui poursuit alors un double objectif : éviter la dispersion des compétences techniques des intervenants internes d'une part, disposer de fonctions de création de contenu standardisées d'autre part.
"Pour les responsables métier, un dispositif multi-outils était difficile à appréhender. Il rendait également ardu le partage d'informations entre nos différents sites", explique
Benoit Thieulin, responsable du département multimédia du SIG.
SPIP Agora devrait à terme converger vers SPIP |
Le SIG arrête alors son choix sur le logiciel de gestion/publication de contenu Open Source SPIP, après avoir étudié plusieurs alternatives également issues du monde des logiciels libres (OpenCMS, Zop et Typo3 notamment). "Nous ne pouvons pas connaître à l'avance le nombre de sites qui seront mis en place par le gouvernement, d'où l'intérêt de ce type de licence", note Benoit Thieulin.
"L'accessibilité du code source permet en outre d'adapter aisément l'application, tout en facilitant le passage de flambeau d'un prestataire à l'autre en cas de besoin." Et le responsable d'ajouter : "grâce à un tel modèle, nous avons également la possibilité de faire bénéficier de notre travail à d'autres acteurs qui en auraient besoin."
Dans la foulée de ce choix et conformément à la logique de la licence GPL sous laquelle est distribué Spip, le SIG lance une communauté baptisée SPIP Agora, dont la vocation est de regrouper l'ensemble des programmes et adaptations élaborés à partir du socle en question. Une plate-forme hébergée par l'Adulact et qui a déjà été rejointe par d'autres administrations publiques, dont l'ANPE. "A terme, elle devrait assez naturellement converger vers le projet SPIP", précise Benoit Thieulin.
100 000 euros de coût total |
Optimisation de la gestion des droits d'accès, intégration d'une couche de requêtage multi-base, élaboration d'une interface de recherche, etc. : les développements effectués par le SIG à partir de SPIP sont nombreux. Tous ont été mis à disposition de SPIP Agora.
"Cette méthode contribue à assurer la pérennisation de l'outil, dont la maintenance et les évolutions sont ensuite gérées par les membres de la communauté. Ce qui, au total, permet de consolider l'investissement réalisé en amont", complète Frédéric Bon, P-DG
de Clever Age, la société de services qui a accompagné le chantier (lire l'interview du 26/05/2004).
Le
coût total d'acquisition de la solution ? Il s'élève à 100 000 euros environ. Pour l'heure, les 5 sites du SIG ont déjà été migrés sous la nouvelle configuration. A savoir : retraite.gouv.fr, forum.gouv.fr, internet.gouv.fr, ainsi que deux extranets métier du gouvernement.
"Nous sommes désormais capables de créer un nouveau site en quelques semaines, et ceci sans faire appel à un prestataire externe, ce qui raccourcit d'autant les délais", souligne Benoit Thieulin. Prochaine étape en vue : la mise en place d'un applicatif visant à exécuter les règles de syndication d'informations entre ces différents espaces Web. |