Microsoft a annoncé mercredi développer une
nouvelle version de son système d'exploitation serveur à destination des clusters. Intitulée Windows Server 2003 High Performance
Computing (HPC), cette offre cible le marché des serveurs en grappe, une niche où Unix et Linux
règnent en maître.
Par rapport aux autres déclinaisons proposées par Microsoft,
ce Windows HPC doit relever le défi du travail en parallèle par groupes de serveurs,
chacun disposant d'une image du système d'exploitation a
contrario de la version Data Center, par exemple, qui centralise
l'OS et découpe la charge. Le multi-threading et les processeurs multi-core seront à la base des travaux de Microsoft sur ce point.
Cette version et ses
logiciels devraient être compatibles avec la norme MPI (bibliothèque
de procédures permettant aux différents serveurs d'un cluster
de se coordonner). Microsoft affirme même préparer une version du standard
qui serait compatible avec l'environnement .Net,
rendant alors plus simple le déplacement d'une application d'un poste à un autre.
La date annoncée pour la première version stable du produit
: deuxième semestre 2005. Mais une version de test sera préalablement
lancée en fin d'année. Autour de sa future solution Microsoft
a d'ores et déjà signé plusieurs partenariats avec les grands
fabricants informatiques dont IBM, Dell, HP, AMD, Intel et
s'est arrogé les services de Verari Systems, l'un des spécialistes
des clusters.
Pour
convaincre, Microsoft parie sur la convivialité
du logiciel et son offre prête à l'emploi |
Et ce marché est en constante augmentation. Lors de la publication
du dernier rapport des 500 plus puissants supercalculateurs
(lire
l'article du 22/06/04), le nombre de supercalculateurs
organisés en grappe passait de 208 à 291. Une croissance que
le cabinet d'étude IDC confirme en avançant un marché de 6,1
milliards de dollars pour les systèmes HPC en 2004, et affirme
qu'il devrait croître jusqu'à 7,6 milliards en 2008.
Pourtant ce sera difficile de s'imposer pour le géant du
logiciel. Unix et Linux détiennent les clés de cette niche.
En tête du classement des 500 supercalculateurs les plus performants,
pas de système Windows. Dans les cinq premiers de la liste,
deux tournent sous Unix et trois sous Linux. Par ailleurs,
IBM et HP, qui sont les premiers fournisseurs de ce type de
matériel, sont tous deux des promoteurs du système d'exploitation
libre et propriétaires d'une version d'Unix.
Mais Microsoft table sur la hausse du nombre d'entreprises qui utiliseront
des solutions de clusters pour réaliser du travail en parallèle. Pour les clients qui n'appartiennent pas aux domaines académiques ou
scientifiques, le géant
met en avant l'interface familiale de son produit et le côté prêt à l'emploi.
Au même moment, Novell annonce la création d'un programme
de partenariat portant sur les ordinateurs à haute performance,
insistant aussi sur l'ouverture de ce marché aux entreprises
et souhaitant y promouvoir sa plate forme SuSE Linux Enterprise
Server. La guerre entre Linux et Windows s'élargit donc... Sauf que cette fois,
c'est Microsoft qui tient le rôle de challenger.
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