CHRONIQUE 
PAR PIERRE LOMBARD
Pourquoi la France a besoin d'e-business
Dans le dernier volume de sa trilogie "L'aigle, le bœuf et le e-business", le consultant Olivier Midière explique pourquoi la France doit doter son tissu de petites entreprises de technologies de l'information performantes. Une démarche résolument positive.
 
(29/06/2004)
 
Directeur associé, Benchmark Group

Il en est qui font dans la politique ; d'autres mettent leur énergie au service de l'e-business. Comme Olivier Midière, ce consultant qui évolue depuis treize ans dans le conseil stratégique. Pour quelle cause combat-il ? D'une part, il veut apporter des éléments de réponse clairs à tous ceux qui s'interrogent sur la révolution technologique amorcée voilà trente ans et sur l'influence et les conséquences réelles d'Internet dans l'économie. D'autre part, il veut expliquer, argumenter et tenter de convaincre de l'impérieuse nécessité pour l'économie française d'accélérer la diffusion et l'intégration des nouvelles technologies Internet dans l'ensemble de son tissu industriel et commercial.

Souvenez-vous, au début de 2002, il avait publié coup sur coup deux volumes de sa trilogie dédiée aux affaires électroniques intitulée L'aigle, le bœuf et le e-business. Il y eut tout d'abord 2001, l'odyssée des technologies de l'information qui retraçait la dimension historique des technologies de l'information en rappelant les différentes étapes qui ont rythmé leur développement de 1970 à nos jours. Puis la dimension économique était abordée, destinée à comprendre les traits fondamentaux de la "nouvelle économie" qui émerge depuis bientôt trois décennies à l'échelle de la planète, à décrire le rôle que tient Internet et à expliquer ses conséquences sur l'organisation et le fonctionnement des entreprises à court et moyen termes : c'était 2004, l'avènement de l'e-business.

Olivier Midière avait promis d'aborder la dimension stratégique, pour démontrer pourquoi et comment favoriser la diffusion et l'intégration des technologies de l'information et du e-business dans tout le tissu industriel et commercial français. La promesse est tenue depuis peu avec la parution du volume 2007, la France en réseaux. On pourra le commander sur le site de l'auteur.

 
A quand une politique gouvernementale volontariste ?
 

On y découvre une analyse intéressante de la structure du paysage économique français, ainsi que de l'émergence de réseaux en tous genres : regroupements, coopératives, associations de fournisseurs, etc. Selon l'auteur, deux sortes d'enjeux sont liés à la pénétration des technologies de l'information dans ce tissu productif.

Les enjeux pour l'aménagement du territoire : dans les régions à faible densité industrielle, qui sont principalement situées dans la moitié sud de la France, la faible représentation des groupes et des microgroupes est aujourd'hui un réel handicap. En effet, dans ces structures industrielles, dominées par des TPE et des PE indépendantes évoluant essentiellement dans le secteur de l'artisanat, il n'existe pas de "locomotive" capable d'impulser une dynamique locale au niveau du développement de l'économie en réseaux. Or les fonctions économiques et sociales des TPE et des PE issues de l'artisanat sont essentielles pour l'aménagement du territoire rural. Une utilisation intensive des technologies Internet et une meilleure adaptation aux pratiques et aux règles de l'économie en réseau paraît fondamentale pour permettre à ces entreprises de sauvegarder l'emploi local et de dynamiser leurs activités. Avec Internet, les artisans, les travailleurs indépendants, les professions libérales, les TPE ou les PE évoluant dans ces territoires pourraient enfin s'intégrer dans tous les types de réseaux d'entreprises à l'échelle locale, nationale ou transnationale, et notamment dans des systèmes productifs locaux qui constituent aujourd'hui un atout fondamental pour l'essor ou la revitalisation des territoires.
Les enjeux sectoriels : l'autre enjeu lié à une meilleure diffusion des technologies Internet dans l'ensemble de notre tissu industriel et commercial concerne à la fois la vitalité de notre secteur productif en technologies de l'information et le développement d'un secteur porteur d'avenir, celui des "Dotcom". En France, les technologies de l'information, en tant que secteur d'activité, jouent aujourd'hui à armes égales avec de nombreux secteurs considérés comme des poids lourds de l'économie, à l'instar des transports ou de l'automobile. Il est donc là aussi indispensable que les spécialistes des technologies de l'information puissent trouver dans notre tissu industriel et commercial le relais de croissance nécessaire à leur développement.

Mais cinq freins principaux ralentissent aujourd'hui la diffusion et l'intégration des technologies de l'information dans le tissu industriel et commercial français :

Un frein culturel, l'informatique étant souvent vécue par les chefs d'entreprises comme une contrainte à leur développement et un centre de coûts ;
Un frein organisationnel, le chef d'entreprise étant souvent le seul décideur en terme d'investissement technologique et n'ayant pas le temps matériel d'identifier les offres les plus adaptées à ses besoins et de mettre en œuvre les solutions requises ;
Un frein économique, les solutions proposées sur le marché étant souvent surdimensionnées et encore beaucoup trop chères au regard des besoins et des ressources financières et matérielles des petites et moyennes entreprises ;
Un frein infra structurel, l'e-business reposant avant tout sur les possibilités offertes aux entreprises de bénéficier d'un accès haut débit à Internet permanent, performant et économique, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui ;
Un frein commercial, les industriels des technologies de l'information ne bénéficiant pas de réseau de distribution adapté aux spécificités des petites et moyennes entreprises.

Dans ce contexte, Olivier Midière prédit que la diffusion et l'intégration des nouvelles technologies Internet dans le tissu industriel et commercial français reposeront avant tout sur cinq facteurs clés de succès :

L'élaboration et la mise en œuvre d'une politique gouvernementale volontariste, déterminée et mobilisatrice, associant diffusion des TIC et développement économique territorial ;
Une organisation centralisée/décentralisée privilégiant un maillage en réseau du territoire français ;
Des plans d'action bâtis sur le long terme autour du triptyque Sensibilisation / Formation / Accompagnement ;
Une stratégie de communication fédératrice autour de la politique gouvernementale ;
La mise à disposition des entreprises d'infrastructures haut débit performantes et compétitives sur l'ensemble du territoire.

Olivier Midière ne se contente pas d'énoncer ces principes : il étaye son argumentaire en suggérant des plans précis de communication (comme cette stratégie de communication fédératrice autour de la politique gouvernementale), ou d'équipement à suivre pour permettre à la France d'être compétitive dans le monde des technologies de l'information. Espérons qu'il sera entendu.


Pierre Lombard
 
 

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