La Commission fédérale des communications (FCC), agence gouvernementale
des Etats-Unis en charge des télécommunications, vient d'approuver
la commercialisation du premier chipset exploitant l'Ultra Wide
Band (UWB), technologie de communication sans fil à courte
distance. Le composant en question s'appuie sur les recommandations techniques du consortium Direct
Sequence.
Un grand pas en avant vient donc d'être franchi par le groupement du même nom, l'une des deux organisations engagées dans le développement
de l'UWB.
Elaboré par Freescale Semiconductor, le chipset
utilise la première version de l'UWB offrant un débit de 110Mbps
à 10 mètres et 1 Gbps à moins d'un
mètre de distance. Les revendeurs de matériel informatique
pourront donc à partir de ce mois ci, commercialiser des produits
compatibles Ultra Wide Band.
Réagissant
à cette annonce, le groupe concurrent, le MBOA (MultiBand
OFDM Alliance) a tenté de convaincre, mais accuse son retard.
Pourtant soutenu par plus de 160 industriels dont Intel, Texas
Instrument, HP et Sony, son projet coince au niveau de la "couche
de contrôle d'accès" (Media Access Control), un problème qui
devrait être résolu avant la fin de l'année. Le MBOA espère
ainsi produire ses premières puces mi-2005.
Un retard conséquent sur son partenaire qui s'explique en
partie par les discussions animant le groupe sur les thèmes
de la propriété intellectuelle. Un comité baptisé SIG (Special
Interest Group) vient d'ailleurs d'être désigné afin de résoudre
ce type de question. En attendant, les responsables testent
déjà des équipements capables de fournir un débit proche de
l'USB 2.0, c'est à dire 480 Mbps.
L'IEEE
doit encore valider la norme 802.15.3a afin d'homologuer
le matériel compatible UWB |
L'Ultra Wide Band était à l'origine utilisé par l'armée
américaine afin d'établir une communication entre composants
à travers des obstacles physiques, un concept que la technologie
WiFi ne permet pas. Son débit plus élevé facilite l'échange
de grandes quantités d'informations, mais sa portée est limitée
à une dizaine de mètres à peine. Toutefois sa plage de fréquence
étendue de 3,1 Ghz à 10 Ghz lui permet d'éviter les interférences
avec d'autres appareils situés dans une même pièce.
Rien n'est joué malgré tout car si le Direct Sequence, porté
par Motorola, a pris une sérieuse avance sur son concurrent,
le déploiement de ses produits est aujourd'hui limité au territoire
américain, le seul où l'organisme de régulation des télécommunications
à valider l'usage des plages de fréquences. Par ailleurs,
l'IEEE, Institute of Electrical and Electronics Engineers,
doit encore valider la norme 802.15.3a qui servira de pilier
au développement de l'Ultra Wide Band.
Ses concurrents directs, le Bluetooth mais aussi le WiFi
(802.11), l'USB et le FireWire peuvent donc encore souffler.
D'après la société d'études ABI Research, 315 millions de
systèmes seront équipés de puces Ultra Wide Band d'ici 2009.
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