Dans la lutte permanente engagée contre le piratage, Microsoft
a mis en place un système de contrôle de licence sur son site
de téléchargement, le Download Center. L'internaute qui souhaite
accéder au site est invité à faire valider au préalable sa copie
de Windows avant de commencer tout téléchargement.
Cette nouvelle procédure s'inscrit dans un vaste programme
de lutte contre le piratage, expliquait David Lazar, le directeur
du département Windows client chez Microsoft. Un programme
divisé en trois catégories : éducation, ingénierie et application,
dans lequel cette mesure vient s'emboîter comme un moyen d'encourager
l'utilisation légale des logiciels de la firme basée à Redmond.
En
premier lieu lors d'une visite sur le site Download Center,
les utilisateurs sont invités à venir faire vérifier leurs
versions. Les détenteurs d'une version non légale peuvent
fournir des informations supplémentaires sur la version de
leur système d'exploitation ainsi que sur son origine. Pas
de punition, chacun peut par la suite accéder à la liste des
logiciels téléchargeables sans restriction. Pour le directeur
David Lazar, cette vérification constitue une première étape,
une phase de test à grande échelle.
Ainsi sur les 30 millions de visiteurs uniques par mois que
compte le Download Center, Microsoft espère recevoir 22 000
participants. Avant tout l'objectif est de repérer les utilisateurs
de bonne foi, ceux disposant d'une version qu'ils croient
officielle mais qui n'en sont pas certains. Dans ce but, l'analyse
de licence et le questionnaire sont à l'heure actuelle anonymes
et facultatifs. Toutefois à l'avenir, David Lazar n'exclut
pas une généralisation de la procédure.
Ce système avait déjà été introduit sur Windows Update, le
portail en ligne de mise à jour des logiciels Microsoft. D'après
les responsables chez l'éditeur, les contrôles effectués via
le Download Center disposeront d'une liste de clés CD invalides
plus élargie que lors des contrôles Windows Update. Aucune
mesure équivalente n'a pour l'instant été annoncée concernant
le service Windows Update sur lequel Microsoft a d'ailleurs
délivré le service pack 2 en téléchargement libre.
D'après le cabinet d'étude IDC, le piratage cause chaque
année en France un manque à gagner de 590 millions d'euros
et 29 milliards de dollars à l'échelle mondiale. Aux Etats-Unis,
près d'une version sur quatre de Windows fonctionne sous une
licence illégale. Un chiffre relativement bas par rapport
à la moyenne européenne qui se situe à 35% tandis que la France
se trouve à 43% de logiciels pirates d'après une étude menée
par le BSA, une association chargée du piratage dirigée notamment
par Microsoft.
En 2004, le géant du logiciel s'illustre donc dans la lutte
contre le piratage. En juin, il réussit le démantèlement en
France du plus gros réseau de contrefaçon. Le montant estimé
du préjudice atteignait 30 millions d'euros (lire l'article
du 24/06/2004). Aux Etats-Unis, des agents fédéraux ont également
arrêté 11 individus et plusieurs responsables d'entreprises
pour s'être livrés à de la fraude logicielle en grande majorité
sur des produits Microsoft pour un montant approchant les
87 millions de dollars.
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