CommerceOne, spécialiste des plates-formes de commerce électroniques
et des places de marché interentreprises, vient d'annoncer devant
l'organisme fédéral américain de régulation des marchés, la
SEC (Securities and Exchange Commission), que l'accumulation
de ses dettes pourraient contraindre l'entreprise à déposer le
bilan.
Dans un communiqué adressé à la SEC, la société déclarait
: "nos dépenses d'exploitation continuent de dépasser notre
flux de trésorerie entrant et nos récents efforts pour équilibrer
notre balance et réduire nos dettes ont été sans succès".
CommerceOne envisage actuellement plusieurs solutions alternatives
dont une réduction de ses activités, un rachat via un éventuel
repreneur ou la cessation de tout ou partie de son activité.
Autrefois
leader sur le marché des e-marketplaces, l'entreprise fait
figure de symbole de l'éclatement de la bulle. Pourtant CommerceOne
comptait plusieurs atouts dans sa manche. Créée en 1997, la
start-up lève 7,3 millions de dollars lors de sa première
année auxquels viendront s'ajouter 31 millions l'année suivante.
En 2000, son chiffre d'affaires explose passant de 33,6 millions
de dollars à 401,8 millions de dollars. Dans un marché qui
connaît un véritable engouement, la bourse s'ouvre aux dirigeants.
Evaluée à près de 20 milliards de dollars, elle compte alors
près de 3 000 employés.
Mais la balance de l'éditeur est dans le rouge et en 2001,
ses actionnaires demandent des comptes aux dirigeants. Ainsi
malgré un chiffre d'affaire presque constant de 408,6 millions
de dollars fin 2001, la société incapable de rémunérer ses
investisseurs amorce une chute sans fin. SAP viendra pourtant
à son secours en injectant 250 millions de dollars pour obtenir
2% de part de la société. Sa participation montera même à
20% du capital total en août 2001.
Mais peu à peu, SAP se désintéresse de son nouveau partenaire
tandis que Commerce One continue son calvaire et licencie
quelques 1 300 de ses 2 800 employés pour équilibrer ses finances.
Rien n'y fait, fin 2002 son résultat net est toujours négatif et son chiffre d'affaires passe
de 408,6 millions de dollars à 105,5 millions de dollars.
Le titre chute de manière dramatique et ne se relèvera plus.
Alors qu'il atteignait les 25 dollars en septembre 2001, en
janvier 2003 le titre stagne sous les 3 dollars.
Fin 2003, son chiffre d'affaires tombe à 36,2 millions de dollars et
les deux premiers trimestres 2004 n'auguraient rien de bon.
Le volume d'affaires enregistré par l'entreprise atteignait
5,4 millions de dollars contre 17,4 millions l'année précédente
à la même période. Pire, le résultat net demeure négatif.
Aujourd'hui la capitalisation du groupe est estimé à 700 000
dollars et le prix d'une action se situe à 0,21 dollars.
Ses principaux concurrents de l'époque, I2 Technologies et
Ariba s'en sortent mieux. Malgré une baisse effective du marché,
les éditeurs ont maintenu leur niveau de 2003. Ils publient
respectivement un chiffre d'affaires de 111 et 56 millions
de dollars au deuxième trimestre 2004 avec un résultat net
positif s'élevant à 18 millions de dollars pour I2, alors
qu'Ariba enregistre une perte nette de 7,6 millions de dollars.
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