TRIBUNE 
PAR SIMON TIFFANNEAU
Dématérialisation des achats publics : orientation métier ou choix informatique structurant ?
Le 1er janvier 2005 marquera le début de l'application du décret sur la dématérialisation des procédures de passation des marchés publics. Pour rester en accord avec le cadre légal, il est primordial de ne pas se tromper de priorit酠 (04/11/2004)
 
Consultant au sein de la société de services SQLI
 
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SQLI
A moins de trois mois de la date fatidique du 1er janvier 2005, qui marquera le début de l'application du décret sur la dématérialisation des procédures de passation des marchés publics, de nombreuses entités publiques se demandent toujours quelle sera la solution miracle qui leur permettra de rester en accord avec le cadre légal. Pour certaines de ces entités, la mise en œuvre d'une solution de dématérialisation des marchés constitue un réel pas en avant, tant au plan de l'évolution du métier de l'achat public qu'au plan technologique. Dans l'urgence de la situation, il est primordial de ne pas se tromper de priorité…

Le métier avant tout
Les préoccupations des responsables des achats publics sont simples : d'abord, continuer à exercer dans la légalité et rester en accord avec le code des marchés publics. Ensuite, limiter au maximum l'instabilité générée par l'utilisation d'une solution informatique nouvelle. Face à ce constat, la solution retenue doit proposer une plus-value métier et fonctionnelle.

En premier lieu, la solution doit permettre à l'entité publique de représenter au mieux son organisation interne : hors de question d'altérer les circuits de décision existants et optimisés. Les notions d'habilitations et de workflow (flux de validation) sont donc primordiales. En second lieu, la solution doit offrir un bon niveau d'intégration avec les outils déjà utilisés par l'entité publique.
Qu'il s'agisse d'outils bureautiques ou de progiciels dédiés à la gestion des marchés publics (Marco, SIS-Marchés, …), ces outils sont associés à des habitudes de travail qu'il est important de préserver au maximum, et ce afin de limiter la double saisie (bien que cette double saisie perdurera tant que le circuit papier conservera sa place dans la gestion des procédures d'achat).
Enfin, la solution doit présenter une ergonomie simple, reproduisant au mieux les enchaînements habituels des étapes de la gestion d'une procédure d'achat (création de la procédure, préparation et publication de l'avis de publicité associé, mise à disposition du DCE, …). En effet, les utilisateurs feront bien souvent avec cette solution leur premier pas vers les applications métier déclinées en mode Web.
Il est par conséquent important de ne pas freiner l'adoption de cette solution en raison d'une trop grande rigidité ergonomique.

Le prestataire joue également un rôle stratégique dans la réussite du projet de dématérialisation des marchés. Nombreux sont les éditeurs et les sociétés de service qui se sont engagés sur ce créneau, certains d'entre eux adoptant un angle d'attaque technique, souvent par l'intermédiaire d'une spécialité historique (développement Web, sécurité, signature électronique).
Pourtant, face aux attentes des acheteurs publics, et en raison du flou juridique associé aux questions de la sécurité et la signature électronique, le prestataire ne peut se permettre de n'être pertinent que sur ces aspects. Il se doit également de connaître le métier de l'acheteur public, de comprendre son rôle et ses responsabilités vis-à-vis des élus ou de sa direction et d'avoir une vision claire du contexte juridique dans lequel il évolue.

Ouverture et évolutivité pour l'avenir
Porter l'accent sur des critères métier permettra aux entités publiques de choisir une solution logicielle pertinente et un prestataire à la hauteur. Cependant, on ne doit pour autant pas perdre de vue l'ouverture et l'évolutivité technique de la solution retenue. La dématérialisation des marchés publics ne constitue que la première étape dans le processus global de dématérialisation de l'administration.
Les prochains grands chantiers sont déjà connus : entre autres, la dématérialisation du contrôle de légalité (projet ACTES, en expérimentation) et la gestion comptable et financière (projet HELIOS, pour les collectivités locales et établissements publics locaux, en développement). Ces applications de demain laissent entrevoir clairement des ponts avec la dématérialisation des marchés publics.

En ce sens, les entités publiques doivent s'assurer que leurs choix d'aujourd'hui sont en accord avec les exigences d'intégration de demain.
Ainsi, la solution de dématérialisation des marchés publics devra également garantir un bon niveau d'ouverture et d'évolutivité. Les moyens techniques pour répondre à cette exigence sont facilement identifiables : utilisation de langages et de technologies ouverts et modulables (le monde de l'Open Source a clairement un intérêt dans ce cas), mise en œuvre de plates-formes évolutives, exploitation de mécanismes d'échanges universels (basés sur XML), choix de signature électronique non contraignants.
Aux informaticiens d'assister les acheteurs publics dans la mise en évidence de ces atouts, afin d'assurer le juste équilibre entre pertinence métier et vision technique à long terme.


Simon Tiffaneau
 
 

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