INFRASTRUCTURE
Philippe Moity (Interoute) : "Les grands comptes se comportent de plus en plus comme des opérateurs"
Le DG France de l'opérateur d'infrastructure et de services analyse l'évolution de la demande des entreprises dans un marché des télécoms en profonde mutation.  (09/11/2004)
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Philippe Moity est directeur général France d'Interoute, opérateur d'infrastructure et de services créé en 1995 par la fondation suisse Sandoz, propriétaire et exploitant d'un réseau de 23 500 kilomètres. Il analyse les tendances actuelles du marché, notamment le changement de comportement des entreprises.

JDN Solutions : Quel état des lieux faites-vous du marché des télécoms actuel ?
Philippe Moity. La crise a fait que la segmentation entre les opérateurs s'est amplifiée. Nous avons désormais d'un côté les gros opérateurs internationaux, tels Equant ou BT et, de l'autre, des acteurs comme LDCom, Cegetel ou Completel qui avaient de gros projets internationaux mais sont finalement restés des opérateurs domestiques. Le dégroupage consomme de gros moyens, ils ne peuvent pas se battre sur tous les marchés. Il y a donc de plus en plus d'opérateurs domestiques et, en ce qui nous concerne, nous sommes le backbone fédérateur de ces opérateurs.

Autre phénomène : pour chaque produit, pour chaque destination, il y a toujours un opérateur qui a pour règle de faire chuter les prix. Prenez par exemple le cas du transit IP : les prix ont été divisés par cinq en un an alors que le marché était jusqu'à présent habitué à une érosion moyenne de 30% par an.

Ce qui peut par ailleurs gêner les très gros opérateurs est l'évolution de la façon dont les opérateurs exploitent leur réseau. Grâce à la collecte DSL, des boucles locales longue distance voient en effet le jour, créant des points de connexion partout dans le pays, ce qui change des POP qui connectaient plusieurs clients et protocoles.

Enfin, dernière tendance marquée : chez les ISP, quand l'un d'entre eux a de la surcapacité sur son réseau - quel que soit le prix auquel il vende cette surcapacité, ce sera dans tous les cas de la surmarge pour lui, que le prix soit de 1 ou de 1 000 euros.

"Sur le marché de gros des ISP, il n'y a plus de prix et tout est décorrélé des réalités"
Cela modifie profondément les données, des offres agressives apparaissent de temps à autres, notamment dans le triple play et Internet. Sur le marché de gros, il n'y a donc plus de prix et tout est décorrélé des réalités.

Comment évolue la demande des entreprises ?
Pour vous répondre, je vais faire un petit historique. De 2000 à 2002, nous étions positionnés sur l'arbitrage voix mais nous avons vendu toutes nos filiales dans ce secteur. Jusqu'à mi-2003, le marché le plus accessible pour nous était le marché des opérateurs mais progressivement, nous nous sommes orientés vers les entreprises et ce, pour deux raisons.

La première est que les grands comptes se comportent de plus en plus comme des opérateurs. Si l'on prend Renault, par exemple, il doit très certainement être dans le top 20 ou 30 des ISP. La deuxième est que les produits d'infrastructure - la fibre - sont accessibles aux entreprises, pas sur la longue distance mais sur la partie "métro" : 50% des demandes de ce type viennent des entreprises. Sur Paris, la communication autour de la crue centenaire a amené de très nombreuses sociétés à un déport de leurs équipements de sauvegarde, elles font désormais elles-mêmes le travail.

Maintenant que les télécoms sont moins chers, le regain d'intérêt se porte également sur les offres d'infrastructure pures et dures. Les architectures sont en train de changer, surtout chez les sociétés de services, car elles peuvent désormais ouvrir leur réseau.

"Le regain d'intérêt se porte également sur les offres d'infrastructure pures et dures"
Par exemple, une entreprise qui veut s'ouvrir à l'international peut, le jour où elle décroche ses premiers clients - et pour un coût incrémental - dupliquer sa plate-forme de back-up. Tant qu'on était sur des offres IP VPN, c'était rapidement coûteux alors qu'aujourd'hui, l'accroissement de la bande passante donne de plus grandes quantités pour des prix plus bas.

Aujourd'hui, 50% de notre chiffre d'affaires se fait avec les entreprises et 50% avec les opérateurs alors que ces ratios étaient encore récemment de 10 et 90 %.

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Dans cet environnement, comment se place votre offre ?
Notre offre consiste en du transport Ethernet point à point pour les entreprises et compte de gros opérateurs. Nous apportons de la diversité en cas de problème, nous avons remporté quelques affaires sur cet aspect diversité. Sur l'IP VPN, nous sommes interconnectés avec la collecte DSL. Nous faisons de l'accès Internet transit IP. Dernier point, nous avons un virtual voice network, réseau de commutation de minutes qui supporte TDM ou VoIP.
 
 
Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions
 
 
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