Un groupe de chercheurs américains vient d'établir un nouveau
record de vitesse en établissant une connexion à plus de 100
gigabits par seconde sur un réseau en grille, multipliant ainsi
par quatre les bases de l'ancien record avec ses 23,2 gigabits
par seconde.
Si la performance n'a été maintenue que quelques minutes,
l'équipe déclare "nous sommes certains, si nous retentons
l'expérience, de pouvoir maintenir une connexion au delà des
100 Gigabits plusieurs heures durant", déclarait ainsi Harvey
Newman, le responsable du projet à l'institut de technologie
de Californie dans un e-mail. Pour atteindre les 101 Gbits/s,
les scientifiques se sont appuyés sur le protocole Fast TCP
couplés à du matériel compatible 10 Gbits/s.
Préfigurant
de l'avenir d'Internet selon les scientifiques du projet,
le protocole Fast TCP prévient plus facilement la congestion
du réseau que le protocole TCP standard tel qu'il est aujourd'hui
exploité sur Internet. Contrairement à ce dernier, le protocole
Fast TCP mesure le délai de transmission d'un paquet IP, détectant
une congestion réseau selon le laps de temps obtenu, une méthode
plus préventive que la détection des paquets perdus.
Pour rendre ce record possible, chaque université était reliée
à une autre par un réseau de liens 10 Gbits/s. Le réseau ainsi
obtenu doit permettre à terme aux physiciens de coopérer entre
eux sur des projets d'échanges massifs de données à partir
de sites géographiquement éloignés. Le CERN compte ainsi mener
des expériences sur les particules de Higgs à partir de 2007.
Réunissant 2 000 scientifiques issus de 160 institutions,
le projet sera amené à traiter plusieurs teraoctets de données.
Outre le CERN, les réseaux en grille capable de supporter
un débit de 100 Gbits/s intéressent au plus au point les scientifiques
en astronomie, géologie et bio-informatique. A coté de cet
exploit, le record de vitesse sur Internet paraît bien maigre
malgré ses 4,23 Gbits/s (lire l'article
du 21/06/2004). Pourtant, les paroles des physiciens laissent
imaginer les possibilités offertes par de tels débits.
101 Gbits/s représente 12 Gigaoctets, soit l'équivalent de
trois DVD transférés en une seule seconde. Mais l'évolution
de l'infrastructure du net reste lente. Certains industriels
se penchent toutefois sur la question. En septembre, Intel
et HP dévoilaient leur projet Planet-Lab, un nouveau socle
s'appuyant sur le réseau Internet2 (lire l'article
du 13/09/2004).
|