Jeudi 16 décembre, les SSII françaises Osiatis et Groupe
Focal dévoilaient lors d'une conférence l'accord définitif planifiant
le rapprochement de leurs deux sociétés. Désormais engagées
vers une fusion qui devrait s'opérer au plus tard avant la fin
du premier semestre 2005, les deux sociétés forment l'une des
vingt premières SSII de l'hexagone.
Spécialisée dans la gestion des infrastructures et l'ingénierie,
Groupe Focal sort de trois années particulièrement difficiles.
"Nous avons eu quelques difficultés à conserver nos places
chez les grands comptes en raison de la pression exercée sur
les prix. Pour réussir, il a fallu suivre une marche forcée
à la croissance", analyse Yves Bouquerod, président du conseil
d'administration de Groupe Focal. A partir de 2002, le résultat
d'exploitation bascule dans le négatif et en 2003, le résultat
net sombre à -13,3 millions d'euros.
Groupe
Focal entame alors un long processus de restructuration qui
semble avoir porté ses fruits. Au premier semestre 2004, le
chiffre d'affaires de la société s'élève à 47 millions contre
48,2 millions d'euros au premier semestre 2003. En revanche,
son résultat d'exploitation de -4 millions en 2003 atteint
-1,6 millions sur les six premiers mois de 2004. Une meilleure
santé financière qui résulte de la cession de plusieurs activités
jugées non rentables mais aussi de licenciements.
Cependant les dettes financières, qui ont augmentés en 2004
passant de 28,6 millions à 32,6 millions d'euros, poussent
l'entreprise à rechercher une solution de rapprochement. "J'ai
cherché neuf mois une opération de type augmentation de capital
ou fusion pour rembourser nos dettes aux actionnaires", confie
Yves Bouquerod. Puis pendant deux mois, Groupe Focal met au
point les modalités du rapprochement avec l'actionnaire principal
d'Osiatis, le fond Butler Capital Partners.
"L'étalement
de la dette de Groupe Focal était une condition
indispensable à la signature de l'accord" |
"L'étalement de la dette et son rééchelonnement était une
condition indispensable à la signature de l'accord", précise
Walter Butler, le président de la société de financement.
Les échéances des dettes à court et moyen terme sont allongées
de trois et deux ans respectivement. Les dettes à long terme
font quant à elles l'objet d'un prêt sous forme d'obligations
remboursables en actions ou en numéraires à hauteur de 10
millions d'euros. Elles glissent ainsi de 14,9 millions d'euros
à 4,9 millions d'euros alors que l'échéance passe de 2008
à 2012.
"2005 est une année de transition. Mais après, nous ne voyions
pas de raison pour que l'activité de Groupe Focal ne redémarre
pas.", anticipe Walter Butler. Chez Osiatis au contraire,
la société n'a connu que la croissance ces trois dernières
années. Au premier semestre 2004, l'entreprise réalise un
chiffre d'affaires de 58,5 millions d'euros pour un résultat
d'exploitation de 2,9 millions d'euros et un résultat net
de 1,3 million d'euros.
La SSII bénéficie de l'engouement pour l'infogérance. En
2004, le Syntec anticipait une hausse de 6 à 10% dans le secteur
de l'infogérance et de la tierce maintenance applicative.
Le nouveau groupe qui naîtra de cette fusion élargira cette
activité d'infogérance et de maintenance des systèmes critiques
à l'ingénierie d'applications et aux métiers de conseils,
des domaines où la croissance se fait plus faible, de l'ordre
de 2 à 3%.
La nouvelle entité, constituée de plus de 2 700 collaborateurs
sera détenue majoritairement par les actionnaires d'Osiatis
(84,6%) dont le fond Butler Capital Partners (61,8%). Le groupe
Yves Bouquerod, actionnaire majoritaire de Groupe Focal avec
54,4% d'actions détient désormais 8,4% du capital de la nouvelle
entreprise.
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