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La complexité des SI se soigne avec méthode et organisation
L'informatique est-elle par définition complexe ou le devient-elle au fur et à mesure des projets et des empilements de couches technologiques ? Comment l'identifier et la prévenir ? Quatre experts répondent.   (04/07/2005)
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L'informatique est-elle par définition complexe ou le devient elle au fur et à mesure des projets et des empilements de couches technologiques ? Comment définir précisément la complexité et surtout, comment l'identifier pour mieux la prévenir et la combattre ? Quatre experts se prêtent à ce jeu de questions / réponses.

"En fonction du nombre de paliers techniques, c'est-à-dire d'ensembles cohérents regroupant matériel, logiciels et applications associées, on peut déterminer une matrice. Au-delà de 8 paliers techniques, on peut considérer qu'on a affaire à des environnements complexes, ce qui nécessite des démarches de consolidation", déclare Dominique Lapère, directeur général d'Ares Global Service.

"Le croisement des exigences des consommateurs - banque en ligne, accès multicanal, convergence des services télécoms, temps réel, etc. - avec les capacités technologiques crée aussi beaucoup de complexité, tout comme d'ailleurs le besoin de simplicité d'usage", avance de son côté Jacques Cosnefroy, responsable du marché télécoms France chez Atos Origin.

André Cichowlas, directeur du développement chez Capgemini France, perçoit quant à lui l'existence d'une complexité inhérente aux systèmes d'information. "Quand on fait de l'informatique, on conçoit les projets de manière statique. Mais une fois que l'informatique tourne, un certain nombre d'événements - des commandes, des pannes, etc - se greffent à l'existant. Même si vous imaginez de manière statique tous les événements qui peuvent survenir, vous êtes en face d'un système vivant, qui bouge dans le temps, donc difficile à appréhender pour un esprit humain", déclare-t-il.

A cette complexité intrinsèque s'ajoutent de nombreux autres facteurs. Le premier d'entre eux étant l'héritage de différents systèmes développés ou intégrés au fil du temps. "Dans certaines compagnies d'assurances, vous avez 10 ou 20 systèmes de gestion des produits d'assurance vie, des systèmes construits les uns après les autres. Autre niveau de complexité : la diversité des technologies. Au fur et à mesure du développement des systèmes, de nouvelles technologies ont été mises en œuvre, sur mainframe MVS, Unix, Java, Microsoft, AS 400, etc.", note Thierry Mennesson, associé chez Accenture.

"Il existe une incohérence entre les applications historiques et les nouveaux systèmes"
(Atos)
C'est la coexistance de ces technologies avec leur logiciel de gestion système sous-jacent qui donne un haut degré de complexité, que ce soit au niveau des bases de données, des technologies de bases de données ou des protocoles impliqués.

"Il existe une incohérence entre les applications historiques - dites legacy - et les nouveaux systèmes, qui est source de complexité. Alors que les objectifs fixés à l'informatique étaient l'automatisation dans les années 1970, la réduction des coûts dans les années 1980 et l'adaptation du SI aux processus dans les années 1990, on assiste aujourd'hui à une banalisation de l'informatique qui, par l'innovation, doit devenir un avantage concurrentiel pour l'entreprise", renchérit Jacques Cosnefroy (Atos).

Bien entendu, les fusions/acquisitions ou les transformations liées à l'activité même des entreprises accroissent davantage encore le niveau de complexité, sans compter la couverture toujours plus étendue des systèmes d'information.

"La complexité s'accroît aussi car le SI couvre de plus en plus de processus. Avant, seules la comptabilité, la facturation et la paie étaient concernées. Par la suite, avec le client serveur, les ERP et Internet, le SI a couvert tous les processus de l'entreprise et entre les entreprises. De plus, tous les processus complexes présents dans l'entreprise s'imbriquent dans des processus humains et techniques", ajoute André Cichowlas.

"La complexité n'en a pas fini de croître, de par l'apparition du temps réel"
(Accenture)
Et ce n'est pas fini, prédit l'expert : "aujourd'hui, l'informatique ne traite que du passé, de données qui ont eu lieu. De plus en plus, des informations en temps réel apparaissent. La question est : que fait-on de ces informations ? Les typologies d'état et de ce qui peut arriver s'accroissent de manière exponentielle".

Comment, dès lors, prévenir toute progression de la complexité ? "Il faut, autant que possible, que les directions des systèmes d'informations sachent comment elles se positionnent par rapport à leur SI. Soit elles misent sur le fait que, dans les 20 prochaines années, elles vont continuer à développer de nouvelles applications - ou repartir de zéro. Soit elles se disent qu'elles vont passer de développeurs de solutions à intégrateurs de packages du marché. De là, on élabore des stratégies de simplification, au niveau des systèmes, des infrastructures et de la gouvernance", souligne Thierry Mennesson (Accenture).

Même revendication de prise de distance chez Ares : "à partir de 3 éléments, un système est dit complexe. Si vous arrivez à maîtriser l'exploitation, le développement et l'intégration, si vous arrivez à cadrer la complexité par une démarche méthodique qui peut devenir un référant, vous parvenez à réduire la complexité. Le succès rencontré par ITIL n'est d'ailleurs pas étonnant car cette démarche réduit la complexité au sens organisationnel du terme", complète Dominique Lapère.

"Il faut avant toute chose reprendre la connaissance intime de son SI"
(Capgemini)
"Il existe peu de méthodes pour prévenir la complexité. Il faut selon moi avant toute chose reprendre la connaissance intime de son SI, grâce à des outils de cartographie, pour bien comprendre sa structure, sa qualimétrie et reconstituer des modèles, qui peuvent être dynamiques. Grâce à une carte de son SI, on peut interroger tel ou tel composant, pour savoir quelle donnée est impactée et rénover certaines parties", explique André Cichowlas (Capgemini).

"Et quand vous concevez de nouveaux SI, l'utilisation d'outils de conception permet de mettre à plat la complexité. Les architectures SOA permettent ainsi d'éviter de dupliquer des services communs. Quant aux technologies orientées agent, elles permettent de ne pas mélanger le business, la technique et les processus", poursuit André Cichowlas.

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"Une gouvernance forte - pas seulement du DSI mais aussi de la DG -, la pratique de l'urbanisation, le recours à l'outsourcing - dans le cadre par exemple du BPO -, la méfiance vis-à-vis des systèmes simples d'usage et les démarches industrielles permettent globalement de combattre la complexité", conclut Jacques Cosnefroy (Atos).

Fabrice DEBLOCK, JDN Solutions Sommaire DSI
 
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