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Louer un supercalculateur : pourquoi ? pour qui ?
Disposer de capacité de calculs temporaires de plusieurs centaines de gigaflops pour ses calculs internes n'est plus un luxe mais un argument compétitif pour les grands comptes et leurs sous-traitants.   (06/10/2005)
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Dossier Exploitation informatique
Louer un supercalculateur pour quelques jours : si l'idée pouvait sembler farfelue chez les grands comptes il y a dix ans, le concept s'impose naturellement aux directeurs informatiques depuis cinq ans. Pour répondre à un besoin extraordinaire ou régulier, la location de capacité de calcul donne de la souplesse au système d'information.

Pourtant, les supercalculateurs ont toujours été rattachés aux principes du calcul scientifique, la science utilisant des ressources colossales pour accélérer ses travaux de recherche.

D'ailleurs, le classement des 500 premiers supercalculateurs au monde prouve que cette association reste d'actualité. Sur les dix plus puissantes machines déployées dans le monde, toutes appartiennent à des instances gouvernementales de recherche (lire l'article du 24/06/2005).

Mais depuis trois ans, la maturité de l'offre, l'évolution des besoins et des mentalités des dirigeants amènent les constructeurs à tenter l'expérience de la location de supercalculateur auprès des grands comptes.

"Le positionnement d'une offre comme Grid Computing Capacity On Demand, n'est pas de réaliser des tâches quotidiennes pour des progiciels de gestion, mais de supporter des pics de charge inhabituels", confirme Philippe Bricard, responsable des activités innovantes chez IBM Europe du Sud.

"Aujourd'hui, cette offre s'adresse à des gens dans l'industrie comme le secteur automobile qui l'utilise pour de la simulation de crash de véhicules, l'aéronautique pour les mêmes raisons, l'exploitation pétrolière sur des simulations d'exploitation de nappes", renchérit le responsable d'IBM. Dans d'autres secteurs, la demande émerge seulement comme dans la finance ou l'industrie pharmaceutique.

HPC1 met 1 teraflop à destination des entreprises
"Il y a un an, nous avons mis à la location un supercalculateur d'1 teraflop, ou mille milliards d'opérations par seconde. Cette machine installée en France, est basée sur des technologies et des applications standards de manière à s'assurer que les programmes de nos clients fonctionneront correctement sur cette machine.

La capacité n'est d'ailleurs pas figée et pourra évoluer dans le futur selon les besoins", déclare Philippe Devins, directeur des ventes HPC chez HP.

Basées sur une tarification au CPU et à l'heure, ces offres s'appuient en standard sur des environnements Linux, très populaire dans le monde du calcul scientifique et des supercalculateurs, Unix (AIX ou Solaris) et parfois Windows.

Côté processeur, en dehors de traditionnels modèles x86, Xeon d'Intel et Opteron d'AMD, chaque constructeur met en avant ses puces hautes performances : IBM avec les Power PC et les Blue Gene, Sun avec les Sparc, HP avec Itanium.

Avec l'arrivée des grilles de calculs, la notion de supercalculateur s'est petit-à-petit élargie au calcul haute performance. Le concept de la grille consiste à exploiter les ressources inutilisés d'un parc informatique en reliant entre eux serveurs ou PC sous-exploités et éventuellement des sites distants.

Les grilles de calcul comme alternative complémentaire
"Tout va dépendre du type d'applications à externaliser. Dans le cas du calcul scientifique par exemple, les données se montrent relativement indépendantes et se prêtent bien au jeu de la grille.

En entreprise, plusieurs bases de données réparties peuvent également correspondre à ce type de schéma. Mais dans le cas de l'automobile et de la simulation de crash, les calculs sont liés les uns aux autres et s'y prêtent moins bien", affirme Jean-Yves Migeon, responsable marketing Datacenter chez Sun.

Afin d'offrir toujours plus de souplesse à l'entreprise, les constructeurs s'appuient désormais sur des infrastructures logicielles complexes, administration de grappes, virtualisation et provisionning.

Le client peut dès lors choisir d'exploiter lui-même ses données ou de laisser ce travail au constructeur. Dans le premier cas, il peut optimiser à sa manière le déroulement des batchs tandis que dans le second cas, il économise des ressources en personnel.

L'externalisation de calculs complexes engendre toutefois une problématique forte de sécurité. "Nous constatons encore des résistances vis-à-vis de la confidentialité des données. C'est une offre relativement nouvelle et moins mature que le calcul scientifique. La force de l'existant chez les grands compte en matière de serveurs haut de gamme, fait qu'il n'y ont pas recours systématiquement. La plupart des sociétés préfèrent encore avoir le contrôle de leur infrastructure", note Jean-Yves Migeon.

La sécurité négociée par des engagements contractuels
Pour résoudre cette barrière, chaque constructeur se propose d'accompagner le client dans sa démarche d'externalisation. "Nous offrons un accès direct aux machines à nos clients. Un chef de projet chez nous s'occupe de l'ouverture des comptes et de la partie sécurité. Nous fournissons des VPN avec SSH et du HTTPS si besoin. Nous définissons ensemble les contraintes nécessaires, par exemple si l'application est mono ou multi-utilisateurs", ajoute Philippe Devins.

Que ce soit chez IBM, Sun ou HP, un centre de calcul fournit à la fois puissance processeur et espace de stockage. Chez Sun, la tarification débute à 1 dollar / processeur et par heure ou 1 dollar / gigaoctet / mois. Un ratio performance prix qui a donc beaucoup chuté. "Il y a cinq ans, il aurait fallu 50 millions de francs pour louer 1 teraflops. Aujourd'hui, cela coûte 50 000 euros pour dix jours", souligne Philippe Devins.

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Si chez les clients, toutes les conditions sont réunies pour que la demande s'envole, les constructeurs doivent encore éprouver la rentabilité de la location de supercalculateurs. "Il faut trouver des clients dont les saisonnalités des pics de charge sont différentes et complémentaires. Sinon la machine travaille 1 mois et reste 11 mois sans rien faire", conclut Philippe Bricard d'IBM.

Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Infrastructure
 
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