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Jean-Jacques Parinet (Orsyp) : "Les clients sont très sensibles au fait que l'éditeur soit présent là où ils le sont"
Le fondateur d'Orsyp retrace les étapes de son développement international et analyse les différences entreprenariales entre l'Europe et les Etats-Unis.  (23/11/2005)
Créée en 1986, Orsyp est une PME française spécialisée dans l'édition de solutions d''automatisation de l'exploitation informatique. A l'origine présente exclusivement sur le territoire français, elle s'est progressivement positionnée à l'international pour contrer des acteurs généralistes comme Computer Associates, IBM ou BMC. Elle réalise un chiffre d'affaires de plus de 30 millions d'euros.

JDN Solutions. Dans quel contexte avez-vous orienté Orsyp vers l'international ?
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Jean-Jacques Parinet. D'abord, il faut rappeler que nous sommes une société qui commercialise un produit technique et se positionne comme spécialiste. Le marché dans lequel nous évoluons regroupe des acteurs internationaux - comme CA, IBM ou BMC - et une dizaine de compétiteurs de taille modeste.

Jusqu'en 1997-1998, nous sommes restés focalisés sur le marché français, particulièrement auprès de très gros comptes. Or, l'entreprise a pris conscience qu'il y avait un risque de perdre ces clients sous prétexte que nous n'étions pas en mesure de les accompagner à l'international.

Des comptes comme France Télécom sont des structures internationales. Elles ne peuvent pas imaginer avoir des produits stratégiques utilisables uniquement dans un pays donné. Elles veulent un support local compétent. Alors, quand un éditeur dispose de moyens de communication internationaux mais reste géographiquement basé en France, il lui faut pouvoir démontrer aux clients que ce choix est pertinent, ce qui reste difficile. Les clients sont en effet très sensibles au fait que l'éditeur soit présent là où ils le sont

Les grosses PME se posent la même question. Nos clients sont des gens pour qui l'informatique est stratégique. Ils comprennent que la qualité du support, la disponibilité de la structure deviennent un critère de choix essentiel entre les éditeurs.

L'entreprise a été construite par l'autofinancement jusqu'à présent. Cela nous a permis de prouver que nos produits avaient un sens. Désormais, Orsyp est une structure stable et efficace mais qui aurait besoin de rajouter plus d'offres. Nous allons donc poursuivre le développement par des acquisitions externes, puis développer pour chaque nouvelle offre acquise un réseau de distribution adapté et reconstruire ce cercle vertueux. Le plus difficile a été de construire cette base, je pense maintenant que le développement de la société va s'accélérer.

Comment avez-vous procédé lors de votre développement à l'international ?

"Nous avons décidé d'être présents sur les principaux pays du monde occidental"

Nous avons pris la décision d'être présents sur les principaux pays du monde occidental, ce qui couvre 60% du marché mondial. Face à des monstres comme CA ou BMC, qui ont des structures assez identiques et largement développées dans chaque pays, nous ne pouvions nous y introduire qu'avec des organisations différentes. L'idée qui a été retenue, est un modèle mi-centralisé / mi-décentralisé générant des coûts acceptables.

Nous disposons pour cela de deux bases centrales, l'une à Paris, l'autre au Canada. C'est ici que se regroupent les ressources clés de l'entreprise, c'est-à-dire les compétences technico-commerciales. Pour satisfaire les demandes des clients, ces ressources sont ensuite affectées en renfort des ressources locales dépêchées pour la dizaine de pays que nous couvrons. Il s'agit d'une organisation extrêmement souple et qui évolue en fonction des signaux locaux. Nous essayons de trouver là l'optimum économique.

Notre statut de spécialiste nous impose de toute façon de pouvoir allouer la bonne ressource au bon moment. Aujourd'hui, 60% du chiffre d'affaires de l'entreprise est réalisé en France, 40% à l'international. Simultanément au passage à l'international, nous avons découvert le canal indirect en signant des alliances avec de très grands acteurs de l'intégration comme Accenture, HP, Capgemini ou Atos. Cela marche assez bien car nous sommes sur un marché étroit où la réputation des produits joue un rôle majeur.

Grâce à notre présence, au fait d'être spécialisé et à nos alliances, nous avons réussi à obtenir des références intéressantes : FedEx, Cisco, NYSE, JP Morgan, Onetel, Orange, France Télécom, Peugeot, Banesto…

Qu'est ce qui explique ce décalage entre l'industrie du logiciel en Europe et aux Etats-Unis ?

"Aux Etats-Unis, ce n'est pas la même mentalité d'entrepreneur qu'ici"

Nous sommes dans un modèle européen, assez différent du modèle américain. Par exemple, aux Etats-Unis, on trouve des gens prêts à prendre de vrais risques, à emprunter lourdement. Ce n'est pas la même mentalité d'entrepreneur qu'ici. Il y a également un problème de taille du marché local. Il est plus facile de démarrer quand le marché local pèse 30% du marché mondial. Cet état de fait peut diviser par deux le coût de fabrication des produits.

En Europe, au contraire, les différences sont encore assez marquées entre les pays. J'ai été surpris par les grandes différences entre l'Italie, la France et l'Allemagne. Les habitudes d'achat ne sont pas les mêmes. De plus, nous ne sommes pas sur des marchés explosifs, contrairement à des acteurs comme Google, où sur des marchés à très gros volumes comme Dell. Il est possible de faire des croissances sympathiques, mais pas de l'ordre de 1 000%.
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Je pense tout de même que l'idéal est un modèle de croissance organique, à l'image de Dell. A partir du moment où l'on réalise des acquisitions, il y a un facteur temps à rajouter. Une fusion oblige l'entreprise à se concentrer sur des problèmes humains et politiques qui freinent et pénalisent son développement. Cela diffère dans le temps le retour sur investissement.

 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions Sommaire Acteurs
 
 
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