Les piles à combustible ont trouvé leur première application commerciale dans le monde informatique à travers les onduleurs InfraStruXure Systems d'APC. Présentés sous la forme de rack serveur, ces boîtiers contiennent jusqu'à 3 emplacements libres pour des piles à combustible délivrant une puissance électrique comprise entre 10 à 30 kW.
Inventée en 1839 par le chercheur Sir William Grove, la pile à combustible a mis plus de 130 ans à trouver une application concrète, d'abord dans l'aérospatiale. Aujourd'hui, ses atouts environnementaux en font une solution privilégiée pour stocker de l'énergie. En effet, une pile à combustible ne nécessite pour fonctionner qu'une alimentation en air et en hydrogène, des ressources dites "propres", et rejette simplement de la chaleur et de l'eau.
"Les piles à combustible représente un marché à prendre pour les clients qui ne peuvent tolérer une coupure de service. Elles remplacent utilement les groupes électrogènes là où il n'est pas possible d'en installer ou pour des petites installations électriques critiques. Elles se montrent alors plus économiques sur la durée", déclare Lars Malmrup, responsable du développement de l'activité d'APC.
Les coupures de moins de 5 minutes sont aujourd'hui couvertes par des systèmes de batterie. Une solution très économique, mais qui génère d'énormes coûts pour assurer l'alimentation électrique d'un système informatique de grande taille. Pour maintenir son système en fonctionnement sur une période supérieure à 5 minutes, la solution la plus répandue consiste à coupler un système de batterie avec un ou plusieurs groupes électrogènes.
Un prix au
kW / h moins élevé que pour les groupes électrogènes |
Mais ces groupes électrogènes posent plusieurs problèmes. Ils ne peuvent pas toujours être installés à proximité des locaux car ils génèrent du bruit et ne conviennent pas toujours aux normes en terme de poids. De plus, pour les alimenter il faut recourir à des énergies polluantes (nucléaire ou pétrole). Ils génèrent par ailleurs des coûts de maintenance qui les rendent moins rentables que les piles à combustible, une fois les trois premières années passées.
"Les piles à combustible engendrent également quelques problèmes. Tout d'abord l'accès à l'hydrogène qui doit être stocké dans une salle à part et alimenté par des sociétés comme Air Liquide. Deuxième inconvénient : la durée de vie. Si les piles à combustible sont utilisées en continue, leur durée de vie de 1000 heures est vite consommée. Enfin, le coût limite l'utilisation de ces produits car dès qu'un client veut de la puissance, il faut multiplier le nombre de piles et donc les coûts", ajoute Lars Malmrup.
Il faut en effet compter 25 000 dollars en moyenne pour une installation délivrant 10 kW de puissance. Cependant, ce phénomène est atténué par les coûts de maintenance. "Au total, le prix au kilowatt heure est plus élevé sur les groupes électrogènes que sur les piles à combustible", affirme Lars Malmrup. Avec un stock d'hydrogène de 100 Nm3, l'onduleur à pile à combustible offre une autonomie de 4 h 30 en fournissant quelques 30 kW, ce qui permet d'alimenter une dizaine de gros serveurs.
Question cible, APC vise la plupart des clients intéressés à maintenir une autonomie complète du système informatique en cas de coupure électrique prolongée, pour des consommations comprises entre 10 et 60 kW. Elle espère également convaincre les clients qui aujourd'hui décident d'opter pour une autonomie de 5 minutes, juste nécessaire aux sauvegardes, et qui ne sont pas passés aux groupes électrogènes pour des questions de coût.
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