AMG.Net, acteur polonais du secteur des télécommunications, compte 150 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 6 millions d'euros. Le 2 mars dernier, Bull s'en est emparé pour un montant non communiqué. Explications des enjeux de cette opération avec le directeur général de l'activité télécommunications de Bull.
JDN Solutions. Pour quelles raisons Bull se renforce aujourd'hui sur le secteur des télécoms ?
Jean-François Leprince-Ringuet. Didier Lamouche [ndlr : P-DG de Bull] a présenté il y a 15 jours son plan Horizon 2008 dans lequel le secteur des télécoms s'inscrit comme un axe de croissance majeur de la société.
Bull travaille déjà depuis longtemps sur ce secteur en tant que fournisseur de services pour les opérateurs de télécommunications et les médias. Nous apportons aussi bien la partie infrastructure que les solutions applicatives nécessaires à leur plate-forme de développement de services.
Avec AMG.Net, nous allons renforcer la position du groupe en Pologne sur un marché à fort potentiel de croissance, un marché où nous étions déjà présent pour accompagner France Télécom par exemple. La concurrence, il y en a partout mais je pense que la position des différents acteurs est peut être moins établie en Europe centrale qu'en Europe de l'Ouest. Comme il y a des positions à prendre, la vitesse est primordiale et une acquisition nous permet donc de gagner un temps précieux.
Quels sont les bénéfices liés à cette acquisition ?
Avec AMG.Net, Bull a trouvé une société disposant d'une bonne équipe de management, profitable et en croissance, et qui souhaitait se développer à l'international. C'est aussi une société qui a 10 ans d'expérience et possède une identité forte. Elle compte notamment des clients comme Orange, TP ou Era.
Elle dispose en outre de deux centres de développements avec de très bonnes compétences en développements Java, le tout à des prix plus compétitifs que ce qu'on trouve en France. Cela nous aide à fournir des solutions technologiques de haut niveau pour nos clients à des tarifs compétitifs.
Après les difficultés qu'a connues Bull mais aussi le marché des télécoms quelques années plus tôt, n'y a-t-il pas une certaine prise de risque à racheter une telle société ?
Les opérateurs de télécommunications ont en effet connu des difficultés durant les années 2001 / 2002, mais cela ne remet pas en cause les investissements dans ce secteur. Aujourd'hui, une grande majorité de la population est liée aux nouvelles technologies, il suffit pour cela de voir l'usage que font les jeunes des téléphones portables. De plus, quand il y a une rupture technologique comme c'est le cas actuellement sur ce secteur, les acteurs capables de fournir ces nouvelles offres sont gagnants.
Bull, dans son offre, se positionne comme un acteur de la voix sur IP, nous l'avons déjà fait pour des fournisseurs de télévision par câble par exemple. Au niveau infrastructure réseau, il faut répondre aux besoins en matière de télévision sur IP, ou IPTV. La sécurité devient un sujet très sensible dès qu'on parle d'infrastructure de type IP. Bull propose encore à ce niveau une offre dédiée. Il n'y a pas vraiment de risque dès lors que nous nous sommes assurés de la qualité de la société rachetée.
Bien que les télécoms soit un axe fort de développement de Bull, cela n'occulte pas les autres domaines. Nous pensons qu'il sera toujours opportun à l'horizon 2008 d'être présent sur le créneau des serveurs et du HPC [ndlr : les machines à haute performance]. De même, nous n'opposons pas service et matériel même si, à l'horizon 2008, le groupe s'est fixé comme objectif de passer la part du services à 50% du chiffre d'affaires annuel.
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