|
| |
|
|
 |
| VAE : un sésame pas encore reconnu de tous |
| Ressemblant parfois à un parcours du combattant, le dispositif mis en place en 2002 peut confronter les candidats volontaires à certaines désillusions. Mais la perspective d'un nouveau statut vaut bien quelques efforts.
(03/11/2006) |
|
Remise au goût du jour par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, la VAE (Validation des Acquis de l'Expérience) voit son principe inscrit dans le code du Travail et le code de l'Education.
Mais, selon les chiffres communiqués par le Ministère du travail, seules 20 000 personnes auraient entrepris une telle démarche l'an dernier. Un chiffre faible par rapport au large potentiel des salariés et chercheurs d'emploi en quête d'une reconnaissance de leurs compétences "terrain".
"Mêmi si les processus ont été simplifiés, cela reste encore le parcours du combattant. Et c'est une démarche très personnelle, qui demande beaucoup d'énergie. En tant que recruteur, un candidat de niveau Bac+4 qui m'explique avoir réalisé une VAE aura un impact positif, cela démontrera chez lui un tempérament accrocheur, volontaire et proactif", témoigne Sandrine Letrillard, DRH du groupe Neurones.
De son côté, Régis Granarolo, président du Munci (Mouvement pour une Union Nationale et Collégiale des Informaticiens) remarque que "la VAE commence à intéresser de plus en plus d'informaticiens. Mais pas plus que dans les autres secteurs d'activités, tout simplement parce que les recrutements se font à niveau élevé, à Bac+5 et au niveau cadre en général.
Mais il y a encore pas mal d'autodidactes qui cherchent à obtenir des diplômes et des certifications. Le marché informatique est en effet un marché où les diplômes sont importants
!"
On le voit, la VAE n'est pas une mesure à prendre à la légère côté salarié. Vue comme un dispositif permettant d'obtenir un diplôme équivalent aux compétences acquises dans le cadre professionnel ou associatif (lire l'article Comprendre la VAE en 6 questions), la VAE est une démarche longue, soumise à la validation d'un jury désigné par l'établissement délivrant le diplôme et qui peut - parfois - ne déboucher que sur l'obtention partielle de ce dernier.
"Dans de nombreux dossiers, nous constatons qu'une formation complémentaire est demandée aux candidats désirant obtenir un diplôme par le biais de la VAE. Ce n'est pas facile pour eux car ils
doivent alors reprendre le chemin de l'école et aménager leur temps de travail. Qui plus est, des réticences existent bel et bien du côté des universités qui craignent de brader leurs diplômes", ajoute Régis Granarolo.
| L'aspect "développement" des ressources humaines est un des points les plus significatifs de la VAE |
"La démarche est un peu lourde et longue mais c'est un excellent moyen de progresser pour les personnes qui ont raté leur diplôme. Pour nous, c'est un outil de fidélisation, de motivation et de développement, relativise Héléna Louçano-Jeugnet, directrice des ressources humaines de Webhelp. Sur Caen, nous allons mettre en place une VAE pour les personnes ayant déjà une expérience dans d'autres centres d'appels, pour des fonctions de superviseur ou de téléconseiller".
L'aspect "développement" des ressources humaines est très certainement un des points les plus significatifs de la VAE, comme en témoigne Philippe Alloing, DRH de Cartesis. "La démarche est mutuelle et réciproque, elle prend sa source lors des entretiens annuels qui comportent un volet 'performance', mais aussi 'développement' (lire son interview).
Quoi qu'il en soit, comme le rappelle Philippe Rouzaud, directeur général de la société Iciformation.fr, quand l'initiative vient du salarié ou du candidat à l'embauche, elle est le plus souvent bien perçue : "le candidat qui peut se prévaloir d'un diplôme acquis par la VAE bénéficie d'une impression forcément favorable sur ses mérites personnels, sa détermination, sa volonté et sa capacité à rester 'employable' "(lire son interview).
Et Régis Granarolo de rappeler que la VAE peut être réalisée dans le cadre du DIF (Droit individuel à la formation) et qu'au moment d'une rupture de contrat, le montant de l'allocation de formation peut être utilisé pour financer une VAE si la demande est faite avant la fin du préavis.
"Il ne faut par ailleurs pas seulement penser en termes de diplômes mais aussi en termes de certifications professionnelles et de certificats de qualification professionnels", déclare le président du Munci, avant de prodiguer un dernier conseil : "Il faut que les informaticiens bousculent plus les SSI pour booster leur employabilité et leur carrière, c'est un partenariat long terme, c'est du donnant-donnant".
|
|
|
|
