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Les nouveaux entrants peuvent-ils bouleverser le marché de la sécurité ?
Convergence et relais de croissance lèvent les barrières et attirent d'autres acteurs. Quel avenir pour les experts du secteur, dont ceux de l'antivirus ? Quels rachats en 2007 ?   (02/04/2007)
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Le marché de la sécurité attise les convoitises et les spécialistes du secteur ne sont désormais plus les seuls à y louvoyer, de plus en plus aiguillonnés par de nouveaux prétendants, hier encore souvent des partenaires. Le phénomène de concentration a joué à plein ces dernières années. Si les spécialistes, comme McAfee, restent les plus gourmands, Microsoft, IBM et Cisco notamment, ne sont pas restés insensibles aux sirènes de la sécurité.

"Les entreprises sont en train de changer leurs comportements d'achats recherchant de plus en plus des solutions complètes de sécurité et plus seulement des produits élémentaires. Nous assistons donc à une consolidation du marché autour de quelques grands acteurs de la sécurité qui sont les seuls à même de proposer de telles solutions. C'est dans ce cadre qu'IBM a fait une série d'acquisitions majeures sur le marché de la sécurité et notamment ISS", commente ainsi Cyrille Nicolas, responsable sécurité chez IBM.

"IBM se devait de s'intéresser à ce secteur. Il peut à présent réaliser de nouveaux achats ou établir des alliances relativement fortes avec des partenaires", convient Thierry Bedos, P-DG France de McAfee. Le rachat d'ISS, une firme emblématique de la sécurité, permet à Big Blue de se placer en bonne position sur le créneau des services managés (MSS), estimé à 20 milliards de dollars dans dix ans.

2007 nous réserve-t-elle aussi son lot de surprises ? "Sans émettre un avis de tempête, je dirai que des perturbations sont à attendre. Vista et Onecare font qu'il y aura forcément du changement sur le marché du retail. Au profit de qui ? Difficile encore de se prononcer. Il y a clairement beaucoup d'acteurs et tous ne pourront pas survivre. Certains sont même ouvertement à vendre", estime Stéphane Le Hir, P-DG de Kaspersky Lab France.

Dès janvier, Cisco a apporté sa pierre à l'édifice de la concentration en s'emparant pour 830 millions de dollars d'IronPort. Spécialiste et acteur du marché des appliances de sécurité, tout comme ISS, IronPort commercialise des solutions antispam, d'analyse de trafic Web, de filtrage de contenu, de protection des données. Pour Cisco la stratégie est clairement à la convergence, comme l'a démontré son récent rachat de WebEx.

"Il y a clairement beaucoup d'acteurs et tous ne pourront pas survivre"
(Stéphane Le Hir - Kaspersky)
Et pour proposer des offres multi-niveaux, les grands de l'informatique ne peuvent faire l'impasse sur la sécurité. Les boitiers de sécurité (appliance, UTM), qui s'accompagnent d'une gamme de services, sont l'une des pistes étudiées par ces acteurs. Les spécialistes de ce secteur demeurent souvent des acteurs de petite taille, et leur rachat sont l'opportunité d'acquérir une expertise sans consentir à des investissements trop coûteux.

Nombre d'éditeurs du filtrage Web, de l'antispam ou du marché naissant de la protection des données constituent ainsi des proies potentielles. Il en va de même pour celui du contrôle d'accès au réseau, le NAC. Sophos s'est notamment rapproché d'EndForce. Et les éditeurs d'antivirus ? Stéphane Le Hir ne fait pas mystère des offres adressées à Kaspersky, et dont la dernière émanait de l'un des deux plus grands acteurs de l'antivirus.

"L'antivirus est un marché très mature, et il ne serait pas impossible que de grands éditeurs fassent l'acquisition d'un homologue des antivirus. Pour le moment ce sont des alliances qui sont privilégiées, comme Trend Micro avec Cisco, ou Kaspersky avec Juniper. Pour Eugene Kaspersky, la stratégie est claire : la société n'est pas à vendre", rappelle Stéphane Le Hir.

"Peu d'entreprises toutefois peuvent se permettre de racheter un éditeur majeur. Quand vous êtes coté en bourse, le ticket est nécessairement élevé. Cela demeure possible, mais le coût risque d'en dissuader plus d'un. Il y a en revanche plus de chance que le choix s'oriente vers les éditeurs de taille plus modeste. Mais avec le phénomène Microsoft, il n'est pas improbable que des sociétés qui envisageaient une acquisition y renoncent", relativise-t-il.

"On ne s'improvise pas acteur de la sécurité. Cela nécessite une très forte expertise"
(Thierry Bedos - McAfee)
Du côté du numéro deux, la stratégie est claire. "McAfee n'a pas la volonté de se faire racheter. Nous sommes en revanche dans un cycle d'acquisitions", confirme Thierry Bedos, avant de poursuivre : "il faut mieux être dans une structure qui a une stratégie forte, une base clients conséquente, pèse au moins 1 milliard de dollars et possède en plus un trésor de guerre."

Car pour les spécialistes historiques de l'antivirus, la croissance est aussi de rigueur, même si des firmes comme McAfee ou Symantec se sont depuis plusieurs années déjà ouvertes à d'autres domaines de la sécurité, plus dynamiques et moins banalisés. Kaspersky, pourtant jusqu'alors opposé à une entrée en bourse, semble revenir sur sa décision.

Natalja Kaspersky a en effet laissé entendre lors du CeBit que la société russe envisagerait une introduction boursière, mais dans des conditions de marché plus favorables. Les élections présidentielles de 2008 dans le pays seraient source d'instabilité.

Quant à Microsoft, l'incertitude plane encore sur l'effet que sa présence pourrait avoir sur le marché. La société de Steve Ballmer doit avant tout se construire une image crédible pour concourir sur le marché de la sécurité. "On ne s'improvise pas acteur de la sécurité. Cela nécessite une très forte expertise", lance Thierry Bedos, sans pour autant viser implicitement Microsoft.
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L'éditeur n'est en tout cas pas en odeur de sainteté auprès des spécialistes de l'antivirus. Microsoft dispose néanmoins d'une grande force de frappe, encore accentuée par la part de marché écrasante de Windows.

Christophe AUFFRAY, JDN Solutions Sommaire Sécurité
 
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