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| Patrick Le Bihan (Spansion) : "Avec le Mirrorbit Eclipse, nous pouvons concurrencer la densité et la vitesse d'écriture d'une mémoire NAND" |
| En stockant 2 et bientôt 4 bits par cellule, la technologie Mirrorbit de Spansion améliore la densité des mémoires NOR. Un atout qu'elle espère suffisant pour s'imposer face aux NAND dans la téléphonie mobile.
(11/04/2007) |
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JDN Solutions. En quoi votre approche de technologie Flash NOR Mirrorbit concurrence-t-elle la mémoire flash NAND ?
 Patrick Le Bihan. D'ordinaire, on oppose la mémoire flash NOR, prévue pour adresser des applications de type exécution de code à l'intérieur de la mémoire, à la mémoire NAND qui sert au stockage de données. Cela s'explique par les capacités de ces deux types de mémoires flash. La mémoire NOR est plus rapide en temps de lecture que la mémoire flash, mais aussi plus longue en temps d'écriture. Elle a également un problème de densité. Une mémoire flash de type NOR ne dépasse pas les 100 Mo de capacité.
Avec le NOR Mirrorbit, nous stockons aujourd'hui 2 bits par cellule de mémoire et bientôt 4 bits par cellule. Nous avons pour cela changé l'architecture de la mémoire, en enlevant des contacts sur les différents niveaux de masque de la mémoire flash. Le procédé a été assez long à développer mais il nous permet désormais de réduire le nombre d'étapes nécessaires dans la production de mémoires Flash, et donc de gagner en production.
Avec cette technologie, nous pouvons concurrencer la densité d'une mémoire Flash de type NAND. De plus, il est possible d'associer de la logique à cette technologie mémoire. Je pense notamment au secteur des téléphones portables, où jusqu'à présent le système d'exploitation et l'affichage drainaient la majorité de la capacité mémoire. Avec l'augmentation de capacité, ces mémoires sont désormais employées pour traiter du contenu, pour stocker des vidéos, ou accéder à des services comme la télévision sur mobile ou la géolocalisation.
Avec le Mirrorbit Eclipse, quelles seront les performances des mémoires NOR ?
En écriture, il dispose d'une vitesse de 4 Mo/s ce qui représente un gain de facteur 10 en performances par rapport à la vitesse d'écriture moyenne d'une mémoire NOR. Cette vitesse reste en dessous d'une mémoire NAND, mais il faut pour celles-ci tenir compte du temps de compression et de décompression des images lorsqu'un téléphone mobile stocke une image. En temps de lecture, la mémoire peut monter jusqu'à 108 ou 133 Mhz, ce qui va se traduire par un temps d'allumage du téléphone portable inférieur à 10 secondes pour un téléphone haut de gamme.
| Une mémoire moins consommatrice d'énergie pour les téléphones portables |
Avec ce procédé, nous réduisons beaucoup la consommation d'énergie car, contrairement à la mémoire NAND qui doit être combinée avec une mémoire DRAM très consommatrice en énergie, la mémoire NOR Mirrorbit peut se suffire à elle-même. Nous estimons pouvoir réduire le coût de fonctionnement de l'ordre de 33%.
Dans un premier temps, cette technologie est prévue pour adresser les marchés des mémoires flash allant de 512 Mbits à 2 Gbits de capacité. A plus long terme, nous souhaitons adresser le marché des mémoires flash à 4 Gbits. Aujourd'hui, nous migrons sur le 90 nanomètres et nous commençons la gravure de mémoires flash en 65 nanomètres. Pour l'instant, nous estimons être en mesure de descendre jusqu'à 32 nanomètres.
Vous proposez une offre de mémoire basée sur la carte SIM des téléphones portables. Quel est l'avantage de cette technologie ?
La HD SIM est une carte SIM à très haute densité, plus de 1000 fois la capacité d'une carte SIM ordinaire. Sur cette carte, nous allons pouvoir stocker des informations directement, en incluant des processus de sécurité de manière à combiner par exemple le tableau mémoire avec des règles logiques. Cela permet de ne conserver qu'un seul composant, en réunissant le contrôleur et la mémoire dans un seul bloc.
L'autre produit s'y rattachant s'appelle Spansion Secure. Il ne se base plus sur la carte SIM mais sur une carte mémoire embarquée. Nous la combinons avec un processeur, qui va servir de garde barrière, de manière à vérifier que le code qui va s'exécuter sur le téléphone mobile n'a pas été altéré. Ces processus de protection vise à répondre aux nouveaux enjeux de sécurité des téléphones mobiles : virus, protection de paramètres personnels, de données personnelles
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