Le marché français de l'édition en pleine consolidation

Les acteurs français du secteur de l'édition logicielle ont entamé un mouvement de concentration par le haut, à l'instar de leurs homologues américains. Mais ils ne parviennent pas encore à les rattraper, que ce soit par la taille ou par la croissance. C'est le bilan que dresse l'étude 2007 de l'association française des éditeurs de logiciels (l'AFDEL), menée en collaboration avec le cabinet Pierre Audoin Consultants.

Premier constat, le marché français se porte bien, avec une croissance moyenne de 12% du chiffre d'affaires des 100 premiers éditeurs français, soit 3,9 milliards d'euros. Ce classement est largement dominé par la paire Business Objects / Dassault Systèmes, éditeurs qui représentent aujourd'hui 47% du top 100 en parts de marché. Ce qui les distinguent des autres éditeurs : un taux d'internationalisation proche des 90%, contre 20% seulement pour la moyenne des éditeurs du top 100.

Mais ces opérations de rapprochement restent avant tout franco-françaises, et ne semblent donc pas en mesure d'enrayer le faible niveau d'internationalisation des éditeurs français. Même au niveau national, il leur reste encore beaucoup de marge de manoeuvre. En effet, la France représente un marché global de 8,2 milliards d'euros, où les 150 premiers éditeurs sont majoritairement américains (64%), devant les français (23%), puis les allemands (5%) et les anglais (5%).

Dans ce classement, Microsoft domine très largement ses principaux concurrents. L'éditeur, connu principalement pour ses produits Windows et Office, réalise dans l'hexagone un chiffre d'affaires de 1,24 milliard d'euros. Il est suivi assez logiquement des numéro 2 et 3 mondiaux de l'édition logicielle, à savoir IBM (545 millions d'euros), puis Oracle (340 millions d'euros).

Cegid, premier acteur français à figurer dans ce classement, pointe en 8e position. Cette situation s'explique par une consommation dominée assez largement par les progiciels applicatifs (55% du marché totalà, devant les outils (25%) et les progiciels systèmes (20%). Business Objects, deuxième éditeur français en taille, ne pèse par exemple que 76 millions d'euros en France, alors que son chiffre d'affaires global atteint 843 millions d'euros.

Autre caractéristique du marché français du logiciel, les éditeurs nationaux se retrouvent concentrés géographiquement dans deux régions, l'Ile-de-France et la région Rhône-Alpes.

A l'échelle européenne, la France s'installe comme le 3e marché du logiciel, derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni. Au total, les pays européens consomment chaque année plus de 50 milliards d'euros en logiciels. Avec une croissance annuelle de 10% des dépenses, l'Europe génère 30% du chiffre d'affaires mondial de cette jeune industrie.

On y retrouve parmi les 10 premiers éditeurs, 8 sociétés américaines (Microsoft, IBM, Oracle, Symantec, EMC, HP, CA et SAS) et deux européennes (SAP, Sage).

Dassault Systèmes, premier éditeur français sur le top 200 des éditeurs européens, se classe à la 12e place avec un chiffre d'affaires de 475 millions d'euros. Dans le top 100, 9 acteurs français parviennent à se faire une place (Linedata Services, Bull, Cegedim, GL Trade, GFI, Sopra, Cegid, Atos Origin, Business Objects et Dassault Systèmes).