CHAT 
 
Yves De Talhouët
Président
Oracle France
Yves De Talhouët
"Les standards nous permettent d'intégrer rapidement les technologies acquises"
En chat, le président de la filiale française a décrypté la stratégie de croissance externe du groupe, détaillant au passage ses perspectives commerciales et enjeux technologiques.
13/07/2006
 
Comment définir le positionnement d'Oracle aujourd'hui ? Avec les nombreux rachats que vous réalisez, on n'y comprend plus rien.
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 Oracle
 Yves De Talhouët
Yves De Talhouët. Oracle souhaite consolider sa position de numéro un mondial de fournisseur de logiciels aux entreprises. Notre marché cible, c'est les entreprises de toutes tailles, des très grandes aux très petites. Nos fournitures, ce sont des progiciels. Notre ambition est de répondre de façon aussi complète que possible à tous les besoins informatiques de nos clients.

Notre stratégie d'acquisition a pour objectif de nous permettre de couvrir ces besoins, de façon accélérée. Nous avons identifié 2 axes de couverture principaux : 1) un axe vertical, couvrant les besoins métiers de nos clients 2) un axe horizontal, plus technologique, couvrant les besoins de l'infrastructure technique du SI.

Après PeopleSoft et Siebel, quel sera le prochain gros rachat ? Dans quel domaine ?
Nous avons effectué beaucoup d'autres acquisitions au-delà de PeopleSoft et Siebel. Elles peuvent se lire selon les deux axes évoqués précédemment. L'axe vertical, où nous avons acquis Retek pour les métiers de la distribution, I-Flex, pour les métiers de la finance, Glog pour les métiers de la logistique, Portal pour les métiers telcos.

Concernant l'axe horizontal, nous avons récemment acquis des entreprises comme Thor, Oblix, dans le domaine de la sécurité, et TimesTen, dans le domaine des bases de données en mémoire. Pour la stratégie future, elle sera en cohérence avec ce que je viens d'évoquer.

Finalement, est ce que vos acquisitions successives n'ont pas ralenti la croissance d'Oracle - intégration et compagnie - plus qu'elles ne l'ont accélérée ?
   
  Nous avons une position de cohabitation amicale avec l'Open Source"
Oracle a conçu l'ensemble de ses produits autour de standards du marché et d'une architecture ouverte. Ceci nous permet d'intégrer des logiciels issus de sociétés tierces, facilement et à moindre coût. Cette facilité d'intégration est selon nous un avantage concurrentiel décisif pendant cette période de consolidation du secteur du progiciel.

C'est cet avantage concurrentiel qui nous permet aujourd'hui d'avoir une croissance accélérée. Nos résultats publiés mi-juin en sont la preuve : plus de 25 % de croissance !

Cela fait 5 ans que vous avez lancé votre base de données Oracle 9i, quel bilan en tirez-vous ?
Nous en tirons un bilan très positif puisque les analystes tels que Gartner et IDC nous créditent de la première position sur le marché des SGBDR avec 48,6% de parts de marché, en progression par rapport à nos concurrents immédiats.

Quelle est votre position par rapport à l'Open Source ?
Nous avons une position de cohabitation amicale. Notre génétique est fabriquée autour de standards ouverts, philosophie finalement très proche de l'Open Source.

Nous sommes de fervents supporters de plusieurs communautés Open Source avec des contributions significatives (code, corrections, etc.). Notamment, Oracle est le premier fournisseur de bases de données sur Linux et participe activement à la promotion de Linux. Nous sommes très en pointe sur la mise au point d'infrastructures de grid computing utilisant des lames Linux. Notre dernier record en la matière est un grid Linux de 128 lames.

On entend assez peu parler d'Oracle dans le domaine de la BI... Quel discours adoptez-vous dans ce domaine ?
Nous venons de rénover assez significativement notre offre de BI avec l'arrivée de Siebel et de son module Analytics. Nous avons maintenant une offre très complète et extrêmement facile d'utilisation alliant aussi bien les aspects restitution / drill down que les aspects infrastructure (cubes inclus dans la base de données).

Que sont devenues les équipes de R&D de PeopleSoft et Siebel ?
Sans avoir un statut extrêmement récent, les équipes de R&D de PeopleSoft et Siebel ont rejoint Oracle à plus de 90%. Leur savoir-faire tant technique que process, est essentiel dans notre stratégie de croissance.

   
Beaucoup de grandes entreprises expriment le besoin de rationaliser leur parc logiciel lié à leur coeur de métier"
Comment ces fusions sont-elles gérées au niveau de la France ?
En France, les fusions sont réglementées par des processus de consultation qui ont rythmé notre calendrier. Nous avons donc travaillé étroitement avec les instances représentatives pour mener à bien ces opérations.

En parallèle, nous avons travaillé avec les équipes opérationnelles pour définir l'organisation cible. L'ensemble de ces travaux a permis de fusionner les équipes à chaque fois six mois après l'annonce du rachat.

Enfin, nous travaillons toujours beaucoup avec les clients pour comprendre leurs préoccupations et leur expliquer notre stratégie et nos engagements. Je constate que nous avons été écoutés et entendus, puisque notre croissance en France a été exceptionnelle sur notre année 2006, et qu'elle se répartit de façon équilibrée sur l'ensemble de nos lignes de produits.

Aujourd'hui Oracle, c'est combien d'employés ?
1350 en France, et 56 000 dans le monde.

Considérez-vous que les petites et moyennes entreprises constitueront votre principal relais de croissance dans les années à venir ?
Relais de croissance très certainement, "principal", non. Nous considérons que beaucoup de grandes entreprises expriment le besoin de rationaliser leur parc logiciel lié à leur coeur de métier (finance, telcos, distribution, santé, etc.). Ceci est aussi un relais de croissance important.

Quel est votre positionnement sur la fourniture d'applications hébergées ?
Nous avons une offre que nous appelons "On Demand" qui répond à ce besoin. Nous estimons que la fourniture d'applications hébergées en mode abonnement est une tendance lourde du marché et deviendra un mode de commercialisation majeur.

La stratégie de croissance externe d'Oracle semble centrée sur des segments plus verticaux ? N'est-il pas dangereux de vouloir se développer tous azimuts, sur plusieurs secteurs ?
Chaque client souhaite voir son fournisseur se développer pour répondre à ses besoins propres. La démarche est nécessairement centrée sur les besoins d'un seul client et d'un seul secteur. Nous considérons que nous pouvons accompagner ces besoins et qu'une entreprise de 14,4 milliards de dollars peut gérer un développement sur plusieurs secteurs.

Notre croissance externe en cible principalement 5 : la distribution, la finance, les telcos, la santé et les services publics. Nous pensons avoir la taille et les moyens nécessaires.

   
Nous travaillons sur notre ligne future : Fusion qui intègre une partie du savoir-faire des équipes PeopleSoft"
Où en est l'intégration technique de l'offre PeopleSoft ?
Le premier point est de préciser que l'offre PeopleSoft continue aujourd'hui à être enrichie et continuera à être supportée pour encore de nombreuses années. En fait, nous avons communiqué sur le programme "Applications Unlimited" qui garantit le support à vie.

Par ailleurs, les produits PeopleSoft sont aujourd'hui livrés avec le middleware Oracle. Ceci rend la création de processus transverses multiplicatifs très faciles à mettre en oeuvre. En effet, notre middleware a de nombreux utilitaires pour ce faire (modélisation de processus, architecture SOA...).

Enfin, nous travaillons sur notre ligne future : Fusion qui intègre une partie du savoir-faire des équipes PeopleSoft notamment dans le domaine de l'interface utilisateur.

Quel est le concurrent qui vous fait le plus peur ?
Il y a un livre célèbre du fondateur d'Intel (Andy Grove) qui s'appelle : "Seul les paranoïaques survivent". Le concurrent qui me fait le plus peur est celui que je ne connais pas encore.

Quels sont les grands défis d'un Président d'une entreprise de la taille d'Oracle France ?
Les grands défis - ou plutôt le grand défi - est d'arriver à faire évoluer 1300 collaborateurs à la vitesse qu'exige l'évolution de notre monde informatique. Il faut arriver à combiner changement et réactivité d'une part, et projet cohérent sur le moyen terme d'autre part.

Vous faites uniquement du support client et du commercial ou faites-vous aussi de la R&D en France ?
Nous avons effectivement une activité R&D en France. Nous avons aussi une équipe de consultants spécialisés dans la mis en oeuvre de nos produits qui est assez importante.

Quels sont vos derniers résultats en France ? Quelles perspectives ?
Notre année se termine le 31 mai. Nous venons donc de clore notre année 2006. La France a terminé cette année avec une très forte croissance de plus de 25%. Cette très belle performance a été partagée par toutes les activités d'Oracle France.

L'année qui démarre maintenant se place sous le signe d'une croissance qui doit se poursuivre en profitant des transformations majeures que nous avons effectuées au cours de l'année passée : discours commercial renouvelé, repositionnement de notre offre d'infrastructure, taille critique atteinte.

   
Nous évoluons dans un écosystème très dynamique"
Enfin, nous évoluons dans un écosystème très dynamique. Là encore, les actions que nous avons entamées cette année sont porteuses de beaucoup de croissance : travail en profondeur avec de nombreux ISV, partenariats sectoriels renforcés avec les grands intégrateurs, coopération plus étroite avec les canaux indirects sur le mid-market...

Comment devient-on président d'Oracle France ?
On est appelé par un chasseur de têtes et on répond "oui". Plus sérieusement, j'ai un parcours un peu atypique puisque avant de rejoindre Oracle j'avais créé plusieurs entreprises. Finalement, la clé reste toujours une bonne équipe, de la passion et du plaisir.

Yves De Talhouët : Merci à tous pour vos questions et le temps passé ensemble. Bonnes vacances et la prochaine fois, on battra les Italiens !!
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Yves De Talhouët est président d'Oracle France depuis 2004.

2002 Vice-président Europe du Sud de SchlumbergerSema.
2001 Président de l'activité transport de SchlumbergerSema.
1999 Président de Webtec.
1997 Directeur de la branche réseaux et communications chez Sema Group.
1989 Fondateur et directeur de Devotech.

   
 
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