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Michael Albo
Directeur Financier
Tir Groupé |
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Michael Albo
"L'informatique est comme un cheval de Troie, permettant de rentrer chez un client et d'apprendre un métier
"
Cet ancien ingénieur d'études, diplômé MIAGE à Dauphine a rapidement choisi de consolider ses compétences dans le domaine de la finance. Après avoir obtenu un MBA par formation continue, il est devenu directeur financier.
03/12/2004 |
Emploi Center. Pouvez-vous nous donner les raisons de votre changement de carrière ?
Michael Albo. Après avoir fait un MIAGE à Dauphine, j'ai commencé ma carrière en SSII comme ingénieur d'études puis chef de
projet. Mais j'ai vite compris que la technique n'était
pas ma voie.
J'ai rejoint en 1996 une PME, Tir Groupé, où j'étais responsable informatique. Je devais recruter et
structurer un service informatique interne et
piloter la refonte du système d'information, ce qui m'a permis de développer mes compétences d'encadrement et de gestion de projet.
Mais je souhaitais progresser et j'ai entamé un MBA. Pour le financer, je me suis mis à mon compte en 1998 en tant que consultant en maîtrise d'ouvrage pour des grands comptes bancaires. J'ai
surfé de 1998 à 2001 sur la vague Internet et la pénurie de main d'uvre
experimentée.
En 2001, j'ai intégré la division Banque et Finance au sein de la SSII Steria pour un poste de responsable d'offre. Et en 2003, je suis retourné chez Tir Groupé, cette fois en tant que Directeur Financier.
Quelles sont vos missions ?
Je m'occupe des projets en systèmes d'information dans le domaine financier - intégration du progiciel Oracle
Applications -, d'encadrer les
équipes comptables, de produire et diffuser des tableaux de bord et des analyses permettant le
pilotage financier de l'entreprise, de gérer les
relations avec les partenaires financiers - Banques,
Commissaires aux comptes, Avocats -
et de piloter des opérations de croissance externe et des études
d'investissements.
Qu'est-ce que votre expérience dans l'informatique vous a apporté ?
J'en conserve les métriques et la démarche de gestion des projets. Je suis capable d'avoir une vision critique sur les délais par exemple, et je sais où est la valeur ajoutée d'une solution. Les métiers de la finance se progicialisent - ERP, outils décisionnels, etc. - et le fait d'avoir un passé informatique me permet d'être maître de l'évolution du SI financier.
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Avoir un passé informatique me permet d'être maître de l'évolution du SI financier" |
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Pensez-vous que l'informatique puisse mener facilement à d'autres carrières ?
Dans l'informatique, on a forcément une deuxième compétence à moins d'être purement technique. Je pense qu'on n'a que deux choix d'évolution, soit suivre une sorte de course aux armements pour aller vers une expertise technologique, soit faire l'impasse dessus et évoluer vers le management. La technique nécessite beaucoup d'énergie pour rester toujours au sommet et se tenir au courant des nouvelles évolutions. Pour ma part, j'étais lucide, je savais que je n'étais pas le mieux placé pour être expert informatique et j'étais davantage intéressé par les métiers de mes clients que par l'informatique.
L'informatique est pour moi comme un cheval de Troie, permettant de rentrer chez un client et d'apprendre un métier.
Quels conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient suivre le même chemin ?
De suivre une formation. Le MBA m'a permis de
négocier au mieux mon virage professionnel de l'informatique vers la finance. J'ai pu renforcer mes compétences métiers et modifier l'image que les
recruteurs avaient de moi, cela m'a ainsi permis de décoller l'étiquette "homme
des systèmes d'information" attachée à mon profil. Le virage est à prendre progressivement, les recruteurs ont en effet une vision cloisonnée des métiers car ils n'ont pas le temps de regarder chaque dossier et de comprendre les motivations.
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