ERP en mode SaaS : les raisons d'un succès

Une solution taillée sur mesure pour un métier, qui couvre de bout en bout les processus de gestion de l’entreprise, sera toujours plus efficace qu’une constellation de solutions indépendantes interfacées.

La révolution technologique a cela de bien qu’elle va tellement vite qu’il faut peu de temps - moins de 3 ans - pour dénoncer une prophétie hâtive. Car certains, trop pressés de défendre le pré carré de leurs activités commerciales, ont voulu profiter de l’émergence du “Cloud” et du logiciel en SaaS pour enterrer l’ERP en le faisant passer pour un dinosaure abject, lourd et coûteux. Leur vision ? Un nuage de solutions dites “best of breed” toutes connectées entre elles “nativement” ; “nativement” ! Une promesse tellement rassurante qu’on se demande pourquoi il y a pénurie d’ingénieurs d’étude et de développeurs sur le marché de l’emploi. Mêmes les acteurs qui au départ s’étaient positionnés sur ce marché ont fini par se rabattre sur un périmètre plus réaliste. RunMyProcess par exemple, qui ambitionnait au départ de se vendre comme la solution EAI* du cloud tel le couteau suisse des solutions SaaS , s’est finalement rangé depuis le rachat par FUJI sur une promesse plus modeste : le Workflow Universel dans le Cloud. Pourquoi ? Parce que, depuis que l’informatique existe, l’enfer a un nom : l’interface !(*Enterprise Application Integration).

Leur vision fait peu de cas des ERP tels que SAP R/3, Oracle Application, Qualiac, et combien d’autres ?, qui, bien que “lourds et coûteux” ont rencontré un large succès auprès des entreprises du monde entier. Revenons au contexte de l’époque qui marqua leur émergence fulgurante : la maintenance des systèmes informatiques était devenue complexe et coûteuse à cause d’un parc d’applicatifs hétérogène nécessitant d’innombrables compétences, et dont la synchronisation reposait sur un spaghetti d’interfaces. Les nouveaux prophètes ont voulu voir dans l’émergence du Cloud et la relative standardisation des technologies - qui n’est en réalité qu’une façade - que le déploiement sur internet des solutions en SaaS allait simplifier leur intégration grâce à des interfaces “natives” !

On a tous un jour voulu interfacer son tableau Excel à celui de son collègue, quand ce n’est pas simplement ses propres tableaux ! Que se passait-il lorsqu’on faisait évoluer l’un ou l’autre des tableurs en ajoutant des colonnes ? Les formules de mises à jour ne fonctionnaient plus, et il fallait recommencer ! Pourtant, quelle technologie peut prétendre être plus standard que celle de 2 tableaux Excel ? L’enfer de l’interface n’est pas technologique mais comme dirait Jean-Paul Sartre : L’enfer c’est les autres !

Avec le logiciel en SaaS dans le Cloud, ou plus simplement “disponible sur internet en abonnement locatif”, les solutions en tous genres se sont multipliées comme des petits pains sur tous les domaines : CRM, RH, PLANNING… les éditeurs visant un marché aussi large que possible pour garantir leur croissance. Et il n’y a aucun standard en termes d’échange de données - juste une technologie qui a un moment peut s’imposer d’elle-même par son efficacité, puis s’éteindre, remplacée par une autre (par exemple le format SOAP des Web Services très populaire s’est vu remplacé par le format JSON/REST en quelques années seulement) - et la publication par les éditeurs d’API documentées (Application Programming Interface) n’y change rien : les modifications opérées par les uns ne se répercuteront pas “nativement” sur les demi interfaces des autres… et patatras !

On le comprend bien, le Saas dans le Cloud ne change rien : l’enfer a toujours le même nom ! Et l’ERP est une évidence aussi dans le Cloud pour peu qu’on adapte l’offre aux spécificités d’une commercialisation sur internet par abonnement locatif. Pour convaincre sa cible, l’ERP en SaaS se doit d’être vertical métier pour être immédiatement prêt à l’emploi avec un effort d’adoption raisonnable, de quelques jours seulement ! Les métiers qui ont traits aux services aux entreprises - conseil, ingénierie, architectes, communication - ont été les premiers à s’intéresser à des offres d’ERP en mode SaaS dédiés à leurs spécificités métier, et des ERP SaaS connaissent aujourd’hui des croissances à 3 chiffres !

Une solution intégrée, taillée sur mesures pour un métier afin de couvrir de bout en bout les processus de gestion de l’entreprise sera toujours plus efficace qu’une constellation de solutions indépendantes interfacées. Pour une entreprise, retenir un ERP pour sa gestion, revient à déléguer à l’éditeur la responsabilité de maintenir les interfaces entre les différents modules ; dans le cas contraire, chaque entreprise se voit porter individuellement cette charge sans pouvoir bénéficier de la mutualisation de moyens. C’était la situation dans laquelle se trouvaient les entreprises dans les années 90. Alors si vous trouvez sur internet une solution ERP en SaaS qui couvre à elle seule toutes les problématiques opérationnelles de votre métier : abonnez-vous !