Gérard Bialek (Qualiac) "L'ERP 2.0 n'est pas une stratégie, c'est une réalité"

Une nouvelle génération de progiciels de gestion intégrée basée sur des interfaces riches arrive. Qualiac a misé pour sa part sur les technologies Adobe Flex et AIR.

JDN Solutions. Comment les entreprises adaptent leurs projets ERP face à la crise ?

Gérard Bialek. De notre côté, nous constatons deux phénomènes. Le premier est que les organisations sont poussées à maîtriser la chaîne de leurs dépenses non plus pour des raisons conjoncturelles mais désormais structurelles. Aujourd'hui, elles sont structurées d'une telle façon, avec des ramifications multiples, que leur fonctionnement budgétaire cloisonné éclate au profit d'une culture de la maîtrise des dépenses et de délégation budgétaire plus globale.

La seconde, c'est que l'on arrive dans une période post crise qui aboutit à un changement des mentalités des directeurs financiers. S'ils ont été un temps contraints de réaliser une maîtrise stricte de leurs dépenses, poussant l'entreprise à réaliser des coupes sombres dans leurs charges, leur fonction a évolué vers des positions d'analystes. Les directeurs financiers ne sont plus seulement des cost killers, mais aussi des influenceurs de décisions. Ils présentent davantage comme des apporteurs de valeur plutôt que des témoins de la perte de valeur.

Dans ce contexte, la maîtrise de la chaîne des dépenses a donc toute son importance non seulement aux yeux des directions financières ou des achats, mais de l'organisation dans son ensemble.

"Notre ERP 2.0 repose sur la technologie Adobe Flex et une architecture AIR"

Quelle est votre stratégie en matière d'ERP 2.0 ?

Pour nous ce n'est pas une stratégie, c'est une réalité. Nous avons d'ores et déjà une huitaine de clients ayant installé la version Web 2.0 de notre ERP. Elle s'appuie complètement sur des interfaces riches, et à 100% sur une technologie Adobe Flex et une architecture AIR pour faciliter l'accès en situation de mobilité aussi bien via un ordinateur portable qu'un smartphone.

Nous n'abordons pas le SaaS sous l'angle de la révolution technique mais plutôt comme un nouveau mode de facturation à la demande d'une application. Nous avons choisi le mode d'installation de l'application en interne chez les clients car il nous semble être le mieux adapté pour répondre à leurs besoins.

Comment vous positionnez-vous par rapport aux acteurs historiques de l'ERP et des nouveaux entrants du SaaS ?

Nous constatons, dans les procédures d'appels d'offres, que nous sommes systématiquement opposés aux grands ERP internationaux du marché comme SAP, Oracle et Sage. C'est une évolution lourde de sens par rapport aux années passées qui est très signifiante pour nous. Les organisations en ont plus qu'assez de devoir intégrer des solutions dont la probabilité de répondre aux besoins est très éloignée de ce qui est proposé à l'origine par ces grands éditeurs. Sans compter des temps d'implémentation qui dépassent souvent allégrement les 18 mois.

Ce n'est pas ce que nous proposons. D'ailleurs, on vient encore de récupérer deux clients déçus de la mise en œuvre d'un ERP concurrent et du manque d'agilité de la solution. Cette agilité, nous la proposons au travers d'un ERP modulaire, entièrement paramétrable et d'une interface intuitive et facile à prendre en mains. A ce jour, 53 000 utilisateurs répartis chez 200 clients nous font confiance dont certains historiques comme Pages Jaunes, la Croix Rouge et la MGEN.

Gérard Bialek est directeur commercial de Qualiac.