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Solutions. Comment se porte le marché de la CRM ?
Robert Fleming.
Le marché s'est tassé, mais les activités
de CRM restent profitables chez Oracle - aussi
bien du côté des ventes de licences que
du côté des services. Ce qui a beaucoup
changé, c'est la nature des projets de nos clients.
On est passé de l'ère des objectifs pharaoniques
à celle des objectifs très ciblés,
à la rentabilité immédiate. Les
projets fonctionnent désormais par phases, plutôt
que selon le mode "big bang". On investit
dans une application bien précise, qu'on maîtrise
et qu'on rentabilise, puis on met en place une autre
brique, et ainsi de suite.
Il
y a encore des applications porteuses ?
Tout à
fait. La Business Intelligence en fait partie. Mettre
en place une telle solution suppose de se donner les
moyens de trouver la bonne donnée - et de
l'exploiter correctement. Ce qui passe par un gros travail
d'intégration sur les bases de données.
Nous vendons également de plus en plus de solutions
de Call Center.
Et
le multicanal ?
On en
revient un peu : c'est un concept très difficile
à mettre en oeuvre. Tout le monde veut y parvenir,
mais il faut rester patient : on ne peut construire
un système de CRM multicanal que dans le temps.
La technologie est une chose, mais le plus dur reste
parfois de rapprocher les façons de faire des
différents services de l'entreprise. Alors oui :
c'est un objectif important, qui devrait permettre d'améliorer
considérablement le service client, mais c'est
une entreprise de longue haleine qu'il convient de ne
pas précipiter.
Quelles
sont les barrières techniques qui empêchent
le multicanal de s'imposer ?
Le gros
problème, c'est l'intégration des données.
Les vendeurs de produits de CRM ne proposent pas de
base de données unifiées. Il y a une base
pour le channel X, une autre base pour le channel Y ...
Si l'on veut que toutes les divisions d'une entreprises
partagent les mêmes informations, le plus simple
est de relier toutes les applications de CRM à
une base de données unique. C'est une chose qu'Oracle
sait faire, mais que Siebel et SAP ne savent pas faire.
Les
PME, c'est l'avenir du marché de la CRM ?
C'est
assurément un maché qui croit plus vite
que le marché des grands comptes. Aujourd'hui,
les entreprises de taille moyenne - entre 500 et
2000 employés - représentent deux
tiers de notre carnet client en France. Ce n'était
pas le cas il y a cinq ans.
Que
faites vous pour capter et développer ce marché ?
Nous proposons des services d'administration
à distance, ce qui est très apprécié
par les clients : ils n'ont pas forcément
les compétences nécessaires en interne ;
et les intégrateurs qui prennent du coup le relais
facturent ces services très cher. Autre façon
de séduire le mid-market : nous faisons
en sorte que nos produits soient très adaptables
aux besoins du client.
Vous
ne développez donc pas d'offres ultra-verticalisées
en direction de cibles bien précises - aéronautique
ou pharmacie par exemple - comme le font certains
concurrents ?
Non. Nous n'avons pas l'impression qu'il
y ait là une forte attente de la part du marché.
Lorsqu'un client se décide pour tel ou tel éditeur,
ce sont surtout ses références qui comptent.
Et nos références sont excellentes :
nous sommes présents partout dans les grands
comptes et les entreprises de taille moyenne, tous secteurs
économiques confondus.
Les
Web Services vont-ils sonner la fin des gros progiciels
tout intégrés, en permettant de combiner
facilement des produits de différentes marques ?
Je ne
pense pas : il faut remettre les Web Services à
leur place. Ils représentent un formidable espoir
pour les enteprises soucieuses de connecter leurs applications,
et nous avons massivement investi dans cette technologie.
Mais les Web Services ne sont pas une baguette magique
qui permet de relier des applications en deux temps
trois mouvements. Le XML facilite l'intégration,
mais il ne la rend pas transparente. Ce n'est pas un
langage véhiculaire universel : les editeurs
parlent souvent un XML différent composé
de balises "maison". On est encore loin de
la panacée.
Quelle
est l'actualité des gros progiciels chez Oracle ?
Il y a
deux grands axes. L'intégration de notre gamme
de progiciels dans un seul produit - 11i. C'est
un succès et nous avons déjà beaucoup
de clients - 13000 dans le monde et 370 en France.
La moitié seulement utilise toutes les fonctionnalités
de 11i, qui couvrent le marketing, les ventes, le e-commerce,
les services et les "interaction centers".
Deuxième actualité pour Oracle :
la réussite de notre politique de services "Oracle
Outsourcing". Nous prévoyons déjà
que 25 % de nos clients y recoureront dans un futur
proche. Ce qui signifie que 25 % des produits Oracle
seront hébergés à distance -
ou administrés à distance. Sur le marché
des services, KPMG fait partie de nos références.
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