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DSI Renault |
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Jean-Pierre
Corniou
Les
technologies Web ne font qu'apparaître, il ne faut pas
les jeter aux orties
A la fois
directeur des technologies et des systèmes d'information du groupe Renault
et Président du CIGREF (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises),
Jean-Pierre Corniou détaille le mode d'organisation de sa direction mais
aussi sa conception de la place et du rôle des nouvelles technologies au
sein du système d'information de l'entreprise.
09
octobre 2003 |
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La
DSI de Renault
en chiffres
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Nombre
d'employés
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3200 personnes
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Parc
de machines à gérer
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60 000 postes
de travail
5 000 stations de travail Unix |
Budget
annuel
|
750 millions
d'euros |
JDNet Solutions. Quel est le
périmètre de votre direction ?
Jean-Pierre Corniou.
De façon très simple, la direction regroupe
toutes les activités informatiques du groupe Renault.
Renault étant une entreprise centralisée,
la direction reçoit tous les projets émanant
de Renault S.A. mais aussi ceux de ses filiales commerciales,
de celles nouvellement acquises ou encore des business
units comme le Mercosur, entités pour lesquelles
nous sommes responsables de la politique informatique,
qui est déclinée localement.
En
tant que DSI, vous considérez-vous plus comme un communicant,
un manager, un informaticien... ?
Avant toute chose, je suis un des membres du comité de direction.
Je participe à la direction de l'entreprise en ayant une responsabilité transversale
d'animation des fonctions touchant aux systèmes d'information et à
l'informatique, systèmes qui permettent à l'entreprise de développer
sa compétivité.
C'est une évolution récente dans l'entreprise,
le DSI n'est entré dans le comité de direction qu'en 2000.
Cela témoigne de l'évolution de la culture managériale
de l'entreprise où l'information est omniprésente
et proactive dans les réflexions stratégiques.
La DSI est par ailleurs au coeur des métiers de Renault
et son rôle est double. Nous sommes à la
fois prestataires - c'est-à-dire responsables des
services dont les utilisateurs ont quotidiennement besoin
- et prescripteurs, c'est-à-dire conseil de l'entreprise
dans son ensemble pour l'adoption, le déploiement
et l'usage des technologies de l'information.
Vous
avez récemment parlé du nécessaire
passage de la main-d'uvre au "cerveau-d'uvre".
De quoi s'agit-il exactement ?
Ma conviction est que l'évolution mondiale
de l'économie fait que les pays européens, pour maintenir
leur niveau de vie, doivent concevoir et générer
des activités pour lesquelles une valeur ajoutée majeure
est apportée. Dans l'industrie automobile, il nous
faut appliquer à l'ensemble des processus les bénéfices
de l'information, de la communication et de la connaissance.
La complexité de nos métiers est telle que pour
livrer des produits finis de bonne qualité, il
faut assembler de très nombreuses compétences
internes et externes, ce qui nécessite une très
forte réactivité et des processus de gestion parfaitement
traçables.
D'ailleurs, l'exemple du Web est une bonne illustration
d'un domaine où les technologies précèdent
les attentes opérationnelles et apportent un nouveau
canal de distribution, 100% traçable. L'application
"Renault Site" n'est absolument pas déconnectée
du système d'information de l'entreprise, bien
au contraire, ce qui nous permet d'établir un lien
direct entre le consommateur final, l'entreprise et son
réseau de distribution. Sur cent contacts obtenus
grâce à notre site Web, nous réalisons 28 ventes
de véhicules : 18 véhicules neufs et 10 véhicules d'occasion.
Les mêmes règles sont appliquées à
la gestion des pièces de rechange.
En quoi cette mutation
vers l'e-business a-t-elle un impact sur vos méthodes ?
Je crois que j'ai cherché à faire le mariage
entre l'informatique des nouvelles technologies (Web)
et l'informatique classique. Il est vain et inefficace
d'opposer les deux. Si on veut réussir l'e-business,
il faut être capable de piloter tous les procesuss
de l'entreprise. Les nouvelles technologies Web, c'est
de l'informatique tout court, au service de l'entreprise,
il n'y a pas de rupture méthodologique, les projets sont
les mêmes.
Les directions d'entreprise s'intéressent plus
aux nouvelles technologies qu'au Cobol d'antant, car le
Web fait partie de la vie domestique, il y a une continuité
numérique entre le domestique et l'entreprise. Il faut
savoir gérer cette continuité. Les internautes n'ont pas
les mêmes contraintes que les salariés, ils vont
sur le site entre 20 et 23 heures. Il est plus grave aujourd'hui
d'avoir des pannes sur le Web que sur les systèmes
d'information de l'entreprise. Cela nous a d'ailleurs
fait prendre conscience que cette informatique là
demandait encore plus de rigueur et qu'il fallait resserrer
l'ensemble des mailles de notre système. Les technologies
Web ne font qu'apparaître, il ne faut pas les jeter
aux orties.
Quel est votre degré
de recours à l'externalisation ?
Comme la plupart des grandes entreprises,
une part importante de notre informatique est cogérée
avec des sociétés spécialisées. 50% de nos
charges de personnel sont des charges de sous-traitance.
Tout est affaire d'expérience et de culture, il
faut parvenir à gérer ce double écosystème
- interne et externe - mais il n'y a pas de remède
simple, nous sommes en quelque sorte bilingues.
Que vous apporte dans votre
vie professionnelle la présidence du CIGREF ?
La
DSI de Renault
en chiffres
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Nombre
d'employés
|
3200 personnes
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Parc
de machines à gérer
|
60 000 postes
de travail
5 000 stations de travail Unix |
Budget
annuel
|
750 millions
d'euros |
Le CIGREF est l'opportunité pour
les dirigeants d'un secteur d'activité de se frotter
à leur collègues, par le partage d'expérience,
l'enrichissement mutuel. J'ai voulu que le CIGREF soit
une structure performante au service du développement
de nos entreprises. Le CIGREF est une association d'entreprises
et non d'individus, ce n'est donc pas un club de DSI.
Sa mission est d'aider les entreprises par la pratique
d'échanges d'expérience.
On travaille par ailleurs sur le rôle, la personnalité
et les experiences des DSI pour en faire de vrais patrons.
Nous travaillons aussi sur l'impact sociétal de l'informatique
car c'est un marché qui doit être rigoureux,
transparent, afin que tous les acteurs se sentent respectés.
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Propos recueillis
par Fabrice Deblock |
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PARCOURS
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Né le 17 juin
1950 à Vichy, Jean-Pierre Corniou est ancien élève de l'Ecole Nationale d'Administration
et titulaire d'un D.E.S de sciences économiques. Il est adjoint au directeur des
affaires sociales de la CGE (Compagnie Générale des Eaux) en 1981, directeur général
adjoint de l'ANPE (Agence Nationale pour l'Emploi) en 1983 puis directeur des
systèmes d'informations du groupe Usinor en 1998. Il rejoint Renault en 2000 en
tant que directeur des technologies et des systèmes d'information et devient membre
du Comité de Direction du groupe.
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