JDNet Solutions. Quelle
est votre point de vue sur les récentes évolutions du marché du décisionnel ?
Daniel Delorge.
Nous sommes entré dans un mouvement de concentration. Plusieurs leaders du marché
se sont lancés depuis peu dans des acquisitions ciblant des acteurs de taille
moyenne - n'excédant pas un chiffre d'affaires annuel de 200 millions de dollars.
C'est le cas de Business Objects (avec Crystal Decisions) ou encore d'Hyperion
(avec Brio). Au delà d'une simple stratégie de croissance externe, elles
permettent à ces sociétés de compléter leur offre technologique
de briques complémentaires (couche de reporting de masse, indicateurs, etc.).
Cette tendance tend à prouver la pertinence du positionnement retenu par SAS depuis
quatre ans. Nous proposons en effet depuis plusieurs années des solutions couvrant
à la fois l'exploitation des données (extraction, nettoyage, organisation et stockage)
ainsi que les questions analytique et décisionnelle (traitement multidimensionnel,
prévision, etc.). Le tout intégré au sein d'une plate-forme homogène doublée d'une
interface de supervision unique.
SAS
s'est également lancé dans une politique de croissance externe...
Depuis le début de l'année, nous avons acquis plusieurs
technologies : un outil de gestion des coûts par activités (ABC
Technology), un applicatif de suivi du niveau de risque opérationnel (OpRisk
Analytics). Ainsi qu'un système de gestion des actions promotionnelles
(Interaction Management) - conçu pour agir sur une campagne en cours en
fonction des premiers résultats récoltés. Dernièrement, SAS
a racheté Marketmax : un éditeur centré sur les problématiques
d'organisation de produits au sein des rayons [d'un magasin]. Cette application
va être intégrée prochainement à notre module de CRM analytique.
Quel est l'objectif de cette
démarche ?
Elle nous permet d'enrichir la palette fonctionnelle de nos modules
métier horizontaux (finance, marketing, CRM, etc.). Mais également
celle de nos solutions sectorielles - qui, rappelons le, ciblent les champs des
télécommunications, de la banque et de la finance, ainsi que le
domaine de la grande distribution. Bref, il s'agit d'améliorer l'intelligence
métier et produit de notre offre.
La pression du marché pourrait-elle obliger SAS
à entrer en bourse pour financer sa croissance ?
Ce n'est pas d'actualité. Les difficulés que vit
le marché depuis deux ans ne nous ont pas empêché d'enregistrer
des résultats positifs. Fort de notre indépendance financière,
nous avons la possibilité de poursuivre librement nos investissements,
et notamment de garantir leur cohérence avec une stratégie produit
visant à répondre au mieux aux demandes des clients. En 2002, nous
avons réinvesti 25% de notre chiffre d'affaires dans nos activités
de R&D !
Qu'en est-il des travaux
de R&D chez SAS ?
Nous cherchons à renforcer en permanence les performances
de notre infrastructure applicative. La prochaine version de notre plate-forme
qui devrait être lancée d'ici la fin de l'année (SAS 9.0)
comportera plusieurs avancées importantes sur ce terrain. Elles toucheront
notamment au mécanisme de gestion et d'administration des accès
utilisateur, ainsi qu'au processus de publication. Au total, 800 millions de dollars
ont été alloués à ce chantier.
Parallèlement, nos équipes de recherche
et développement travaillent à la mise au point d'un produit adapté
au domaine public, et abordant notamment les questions relatives à la gouvernance
et à l'éthique.
|