INTERVIEW 
 
Directeur Général adjoint
SI 3SI (Groupe 3 Suisses International)
Marc Réthoré
L'ouverture du SI implique de gérer la complexité
Acteur majeur de la vente à distance de produits et services aux consommateurs et aux entreprises, les 3 Suisses déclinent leurs activités sous de multiples marques et sociétés, en France et à l'étranger. Marc Réthoré revient sur le projet de refonte des systèmes d'informations qu'il est en train de mener, sur la place du canal Web au sein de ces systèmes et sur sa conception de l'organisation d'une direction des systèmes d'information conçue comme un pôle de services en interne.

23 octobre 2003
 
          
La DSI des 3 Suisses
en chiffres
Nombre
d'employés
300 personnes
Budget
annuel
40 millions d'euros
JDNet Solutions : Comment est structurée votre DSI ?
Marc Rethore : Nous sommes la filiale informatique du groupe 3 Suisses (SI 3SI). Nous agissons comme un pôle de services en interne. Nos relations avec la direction générale des 3 Suisses sont des relations de maîtrise d'ouvrage / maîtrise d'oeuvre. Les demandes des entités métiers ou des filiales du groupe nous parviennent et nous délivrons un service, à un coût acceptable pour les entreprises, avec une véritable autonomie de choix.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?
Un de nos principaux projets concerne la refonte et la convergence de notre système d'information. Annoncé en milieu d'année, ce projet est opérationnel au plan managérial mais ne démarrera qu'au premier janvier 2004, pour une durée totale de 5 ans. Il vise à faire converger et à uniformiser les systèmes d'information des sociétés du pôle textile et maison, à savoir les 3 Suisses France, la Blanche Porte, la filiale belge Saint Brice, les entreprises Becquet et Sénior ainsi que toutes les filiales qui étaient en mode "prestations" jusqu'à présent, soit un total de 22 filiales commerciales.

Ce projet de convergence est motivé par le fait que nous avions jusqu'à présent 14 systèmes d'information différents : des systèmes qui tournent sur AS/400, sur Bull, sur du mainframe IBM, sous VSE... avec des langages différents. Notre objectif est de n'avoir plus que deux systèmes : à court terme (2 ans), nous allons travailler sur la refonte de l'accueil et de la gestion client et, par la suite, sur notre système de back office qui, lui, est plus dépendant des organisations des entreprises.

Quelle part de ce projet allez-vous traiter en interne ?
Tout est géré en interne, nous avons déjà mené des plans directeurs sur lesquels nous nous appuyons. Nous irons chercher des expertises techniques et fonctionelles au moment opportun, au cas par cas, pour notamment la gestion de programmes. Le plan de charge n'est en effet pas linéaire dans un projet de refonte de ce type. Entre les dates de début et de fin, il faudra des compétences de pilotage de la gestion de programmes mais aussi de sous-traitance pour la réalisation de ces programmes.

Comment s'intègre votre site Web dans ce projet et dans votre système d'informations en général ?
Nous sommes aujourd'hui dans la deuxième vague, la deuxième génération de notre site Web. Le site Web n'est plus un canal parallèle, un canal autonome, construit "à côté". Il doit s'intégrer dans les systèmes d'information de l'entreprise. C'est un des médias, parmi d'autres, de la relation avec les clients.

C'est d'ailleurs une grosse évolution depuis deux ans. Avant, chacun traitait avec une équipe Web de son côté, ce n'est plus le cas désormais. D'ailleurs, les grands de la distribution l'ont compris : Carrefour, Auchan, La Redoute, Cora... On ne peut plus dissocier le canal Web des autres canaux commerciaux. Cela impacte directement les systèmes d'information de l'entreprise car la relation client leur est intimement liée. Les règles commerciales doivent donc s'appliquer de la même manière à tous les canaux. Cette intégration est partiellement réalisée, nous la poursuivons actuellement.

En quoi vos méthodes de travail sont-elle modifiées par cette intégration du Web dans les SI ?
L'impact se fait principalement sentir au niveau de nos plates-formes de développement. Nous avons en effet décidé de travailler en environnement J2EE / clients légers tout en gardant des traitements traditionnels pour ce qui concerne les batches. La mariage entre le Web et le monde des applications internes est beaucoup plus naturel grâce à ces composants, des composants métiers facilement réutilisables.

Le choix J2EE - par rapport à .Net - a été dicté par un souci d'autonomie vis-à-vis d'un éditeur, par une plus grande offre de composants logiciels mais aussi par le fait que nous disposions déjà de ce type de compétences en interne, notamment chez Cofidis. La décision n'a pas été prise sur des critères de performances, mais avant tout par souci d'ouverture.

On peut ainsi s'orienter vers l'Open Source ou vers des solutions telles que celles de BEA ou d'IBM. Mais cette ouverture implique de gérer la complexité : il faut une grande discipline dans la gestion de la complexité des composants et leur assemblage. Les connecteurs ne sont pas forcément naturels et les solutions Open Source, même si elles sont peu chères, peuvent devenir coûteuses dans leur intégration et leur gestion. .Net est un monde intégré (c'est un de ses avantages), plus fermé que J2EE mais aussi plus simple à mettre en oeuvre sur de petites structures.

Quel est votre recours à l'externalisation ?
Il est très faible. Il y a peu de sous-traitance de développement, comme je le disais précédemment. Nous sommes déjà dans une logique d'externalisation par rapport aux entreprises du groupe. J'ai testé l'offshore programming dans une "autre vie", et mon expérience est qu'il y a un problème de masse critique. Il faut travailler sur de gros volumes pour amortir les coûts d'interface, car chaque dossier entraîne des coûts des charges de traduction, d'envoi, etc., qui ne sont pas adaptés à des projets de moindre importance.

 
Propos recueillis par Fabrice Deblock

PARCOURS
 
 
De formation ingénieur, Marc Réthoré débute sa carrière dans l'industrie comme responsable de bureau d'étude nouveaux concepts et nouvelle technologie (jusqu'en 1988). Il devient ensuite directeur informatique chez Promodès pour la France et l'international (jusqu'en 1998), puis directeur du système d'information d'Auchan France (jusqu'en 2003). Il est directeur général Adjoint de SI 3SI, pôle de services informatiques du groupe 3 Suisses International, depuis mi-2003.


   
 

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