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Solutions. Quelles ont été les motivations d'EDS dans la vente récente
de sa filiale UGS PLM ?
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Dossier
SSII |
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Effectifs monde |
135 000 |
Effectifs France |
4 000 |
CA 2003 monde |
21, 7 milliards USD |
CA 2003 France |
500 millions USD |
Résultat net 2003 monde |
- 1,7 milliard
USD |
Résultat exploit. 2003 monde |
239 millions USD |
Résultat net 2003
France |
NC |
Francis Meston. Elles ont été de deux ordres.
Tout d'abord et avant tout, il s'agit d'un recentrage stratégique. Nous
nous focalisons en effet sur les services informatiques (infrastructure, applicatifs
et BPO), quels que soient les modes de contractualisation. L'activité logicielle
était périphérique.
Ensuite, les raisons sont financières, en lien avec notre dette. Après
cette vente, il nous reste un peu plus d'un milliard d'obligations convertibles.
Au mois de juillet prochain, nous devrions être dans une situation de dette
nette nulle (le cash disponible moins la dette).
Nos prévisions pour l'année 2004 sont de générer un cash flow
d'un milliard de dollars par an, ce qui signifie que nous allons pouvoir financer
notre croissance, l'outsoucring étant une activité fortement consommatrice
en cash (il faut racheter les parcs). Les clients s'engageant avec nous
pour plusieurs années, il est important de disposer d'une structure financière
forte.
Enfin, pour la filiale PLM, c'est une bonne nouvelle, elle fait partie des leaders
du marché et a besoin de financer sa croissance, elle gagnera en flexibilité.
En
2003, 5 300 postes ont été supprimés et EDS a annoncé
son intention de continuer à se délocaliser. Que réserve l'année
2004 ?
Dans l'environnement des services informatiques, les gains de productivité
visés sont de l'ordre de 30 à 50%. Par ailleurs, la pression sur
les prix de la part de nos clients est très forte et les marges très
limitées. Nous faisons de la productivité, notamment en France,
où nous avons fait de nombreux développements. Aujourd'hui, d'autres
licenciements ne sont pas inscrits dans les livres. Et nous avons effectivement
annoncé que nous allions nous délocaliser pour réduire nos coûts de 25% en trois
ans.
Quelles sont les grandes tendances qui se dégagent
des demandes de vos clients ?
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Les
entreprises travaillent désormais avec un nombre réduit de SSII" |
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Les clients demandent aujourd'hui à leurs partenaires informatiques
beaucoup de choses à la fois : réduction de coût, innovation, variabilité des
prix, sécurité et flexibilité. Et ils demandent tout cela au même partenaire
alors qu'auparavant, c'était soit l'un, soit l'autre. Il faut donc être
capable d'offrir l'ensemble de ces services, être force de proposition en
termes d'innovation et comprendre le métier du client. Cela signifie que
vous avez à la fois des consultants, des développeurs et des centres
mutualisés industriels à faire vivre.
Les clients sont par ailleurs eux-mêmes sous pression, en raison notamment
de la globalisation. Ils sont donc très exigeants sur les coûts.
Les processus d'achat se professionnalisent donc fortement (beaucoup d'acheteurs
viennent d'ailleurs de l'automobile). De plus en plus, vous avez affaire à
des DSI, des juristes, des financiers, etc. accompagnés de leurs conseils.
Les processus de décision sont donc plus longs, les contrats très
structurés et les marges laminées.
Enfin, les entreprises travaillent désormais avec un nombre réduit
de SSII, toujours dans un objectif de rationalisation des achats.
Quels sont vos axes de travail en 2004 pour faire face
à cette nouvelle donne ?
Nos grandes actions sont tout d'abord de reconnaître qu'il faut être
capable de fournir un continuum de services : intégration de systèmes,
gestion des applications, conseil et BPO, alors que nous étions centrés
sur l'outsourcing. Nous renforçons pour ce faire le pôle conseil
et développement applicatif.
Encore une fois, les données ont changé, les prix étaient
il y a encore quelques temps de 100 à 150 euros par poste et par mois (pour
le service), ils sont aujourd'hui tombés à 50 euros. En ce qui concerne
les prix de la TMA, ils sont passés de 800 à 350 / 400 euros par
mois.
Enfin, pour être encore plus force de proposition, nous avons créé
des verticaux, par grands secteurs : télécoms, secteur manufacturier,
grandes administrations...
Quelles technologies ou solutions recommandez-vous
ou allez-vous recommander en 2004 ?
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Je
préfère le début de l'année 2004 à celui de l'année 2003" |
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En fonction des besoins de nos clients, nous leur proposons ce qui fait le
plus de sens pour eux - quels que soient l'équipementier ou la technologie
-, nous sommes donc agnostiques à ce niveau-là.
Cela étant, les secteurs qui bougent aujourd'hui sont tout d'abord la mobilité
où la demande est forte (gestion des systèmes distribués,
PDA...). Ensuite, la standardisation, la consolidation et l'industrialisation
de la gestion des systèmes distribués, notamment en environnement Microsoft (avec
Windows Server 2003). Egalement la gestion des serveurs (consolidation, détection
des incidents...), les projets de plates-formes de développement applicatif Web
et, de manière accrue, l'infogérance (pilotage et SLA).
2004 est-elle l'année de la reprise du marché
?
Le marché reste difficile du fait des facteurs que j'ai précédemment
cités (gains de productivité de 30 à 50%, pression sur les
achats, marges très faibles, etc.). Par ailleurs, de nouveaux entrants
tels qu'IBM et HP prennent des parts de marché. Les prix restent très
tendus, ils ne remontent pas mais on assiste à un frémissement sur
les volumes. Je préfère toutefois le début de l'année
2004 à celui de l'année 2003 !
Quels grands contrats avez-vous signés récemment
?
La gestion de la production informatique de Bouygues, la gestion des télécoms
d'Air Liquide en Europe (voix et données), la gestion des systèmes distribués
de la Société Générale (15 000 postes de travail et 20 000 postes téléphoniques
au siège), la gestion des systèmes distribués de Kronenbourg.
Nous sommes également partenaires de Cegetel dans la concession de son
système UMTS.
Les compétences sont-elles plus disponibles
aujourd'hui ?
Les compétences sont disponibles, ce n'est pas un problème. Nous
avons d'ailleurs un plan de recrutement important qui dépendra des domaines
d'activité. Il nous reste quelques mois pour avoir une vraie visibilité
mais il se chiffrera en centaines d'embauches.
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