INTERVIEW 
 
Mark Carges
CTO
BEA Systems
Mark Carges
"IBM reste notre principal concurrent sur le créneau des serveurs d'applications"
Récemment nommé directeur des technologies de BEA, le responsable détaille la stratégie produits du groupe pour les mois à venir, et revient sur une année marquée par des pertes de parts de marché au profit d'Oracle et d'IBM.
05/10/2004
 
JDN Depuis quelques mois, un débat s'est développé autour de l'intérêt de faire tomber J2EE dans le domaine Open Source. Quelle est votre position sur cette question ?
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Dossier Les plates-formes applicatives
Mark Carges Il existe à la fois des implémentations Open Source de l'infrastructure J2EE, le serveur d'applications JBoss par exemple, mais également des implémentations propriétaires. Des acteurs comme IBM ou Oracle ont choisi ce second créneau. C'est également notre cas.

Ces deux positionnements sont bien différents. Nous nous situons dans la seconde catégorie. Notre serveur d'applications vise les programmes J2EE critiques des grands groupes, en offrant des fonctions haut de gamme en matière d'administration, de sécurité et de gestion des déploiements. Les produits Open Source, comme JBoss, sont plutôt adaptés aux projets départementaux pour des applicatifs dont la mission n'est pas aussi critique. Ils proposent en général une mise en oeuvre assez simplifiée de l'interface (API) J2EE.

Comment considérez-vous la montée en puissance d'IBM et d'Oracle sur le segment des serveurs d'applications (voir les chiffres pour 2003) ?
Nous demeurons leader dans ce domaine. IBM qui arrive juste après nous est notre plus grand concurrent lors des processus d'appels d'offres. Nous enregistrons environ 30% de parts de marché chacun. Oracle est loin derrière. Les études mettant en avant la percée d'Oracle en 2003 pourraient être en partie biaisée. Nous sommes pratiquement jamais mis en compétition avec Oracle. Sur ce point, il faut sans doute se méfier des chiffres. En effet, le serveur d'applications d'Oracle est souvent vendu au sein de packages applicatifs (base de données, etc.), mais n'est pas pour autant systématiquement déployé.

Face à J2EE, le principal point fort de la plate-forme .Net de Microsoft se situe sur le terrain de la productivité de développement...
L'outil de développement WebLogic Workshop a pour but de répondre aux enjeux des entreprises dans ce domaine. Il offre un environnement visuel puissant doté de fonctions pour les projets touchant toutes les couches d'une application client/serveur. Nous proposons des éléments pour bâtir les interfaces graphiques des portails, avec possibilités de gérer des flux de données et des sessions utilisateur complexes ou encore de manipuler des portlets pour faire appel à des systèmes tierces, jusqu'aux moyens de programmation touchant aux composants d'intégration et coeur d'application Java (EJB, etc.).

Nous suivons de très prés le travail de Microsoft autour de l'environnement Visual Studio, avec pour objectif de mettre à niveau notre plate-forme si besoin sur la partie développement.

Après la mise sur pied d'une plate-forme applicative assez complète, quelle est la stratégie produit de BEA pour les années à venir ?
Nous avons dévoilé la version 8.1 de notre suite (WebLogic Platform) lors de notre dernière conférence utilisateur (eWorld) en mai dernier. Nous allons continuer à la faire évoluer. La prochaine édition (9.0) proposera une qualité produit encore meilleure. Nous mettrons notamment l'accent sur les fonctions d'administration de la solution. Les processus de migration à chaud (de systèmes et d'applications) seront notamment facilités.

Nous supportons les standards des Web Services au fil de la maturation de cette technologie."
BEA travaille également dans le domaine de l'intégration d'applications ?
Nous avons récemment annoncé le support des infrastructures de SOA [NDLR architecture orientée services] par notre serveur d'intégration. Cette initiative a pour but de simplifier la configuration et la gestion de la coordination des flux de messages basés sur les protocoles JMS (Java Message Service) ou HTTP - du suivi des niveaux de service au paramétrage de la sécurité et des politiques d'accès.

Les Web Services seront-ils amenés à remplacer les technologies d'intégration propriétaires ?
Ce type de solution peut être intéressant pour beaucoup de projets. C'est le cas par exemple lors du déploiement d'un centre de contacts, nécessitant l'intervention d'applications multiples, ou de la mise en oeuvre de chantiers d'EAP [NDLR Enterprise Architecture Planning]. L'idée est généralement d'élaborer un portefeuille de services Web réutilisables. Notre initiative autour des SOA vise précisément ce type de question.

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Au final, l'avantage de cette méthode d'appel de composant consiste à placer l'intégration au niveau des applications elles-mêmes, ce qui contribue à rendre le système d'information plus souples. Nous supportons les standards issus des Web Services au fil de la maturation de cette technologie, ce qui prend du temps.
 
Propos recueillis par Antoine CROCHET-DAMAIS, JDN Solutions

PARCOURS
 
 
Mark Carges, Entré chez BEA en 1995, Mark Carges prend rapidement la tête de l'activité du groupe en charge des nouveaux produits. A ce titre, il gère notamment les projets de R&D relatifs à l'infrastructure de portail WebLogic Portal ainsi qu'à l'environnement de développement Workshop et à la plate-forme d'intégration WebLogic Integration. En 2002, il rejoint la division commerciale du groupe pour orchestrer les liens avec les principaux distributeurs de la société dans le monde et les partenariats importants. Il devient CTO de BEA en août 2004.

   
 
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