INTERVIEW 
 
Remy Poulachon
Directeur mobilité
Micropole Univers
Remy Poulachon
"La messagerie mobile a vraiment décollé en 2006"
Le directeur mobilité de la SSII analyse les principales évolutions du marché des technologies mobiles cette année, entre RFID, machine-to-machine, push-mail et 3G.
20/12/2006
 
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JDN Solutions. En matière de mobilité, quels sont les projets informatiques qui ont émergé en 2006 ?
Remy Poulachon. La grosse application de 2006, c'est la messagerie mobile. Pourtant, en matière de mobilité, c'est quelque chose que nous connaissons depuis bien longtemps. De plus en plus d'entreprises françaises veulent doter leurs responsables de terminaux mobiles. Parallèlement, ces derniers ont évolué vers des interfaces et une ergonomie plus conviviales.

Ce mouvement a commencé à partir du BlackBerry 8700, suivi par les solutions Microsoft intégrant du push mail depuis Exchange Server 2003 SP2. De nouveaux concurrents à BlackBerry, comme Seven, Visto ou OneBridge apportent une approche intéressante de PDA multiplate-forme. Elle représente une alternative crédible car il y a eu beaucoup de critiques de sécurité sur le système BlackBerry.

De quelles craintes s'agit-il concernant la sécurité du BlackBerry ?
BlackBerry utilise un NOC [ndlr : Network Operating Center], un serveur relais extérieur hébergé en Angleterre. La crainte des entreprises françaises porte sur le fait de laisser la possibilité aux gouvernements anglais ou américain de capter des messages échangés par les entreprises françaises. Je pense que cette crainte est un peu exagérée toutefois. Les solutions concurrentes n'utilisent pas de serveur relais, tout est géré dans l'entreprise.

Ces projets de messagerie mobile ne vont-ils favoriser la création d'autres applications mobiles ?
La messagerie fait office de cheval de Troie. Les utilisateurs nomades se retrouvent vite frustrés, et souhaitent pouvoir accéder à des tableaux de bord, à d'autres applications B-to-B. L'application où la mobilité est attendue concerne d'abord l'informatique décisionnelle sur BlackBerry. Nous avons développé cette année une application métier mobile pour le compte de Photomaton. 300 techniciens de maintenance peuvent y accéder en déplacement, et utilisent un BlackBerry en remplacement du PDA.

Le BlackBerry a pour avantage, par rapport au PDA, d'être un appareil fermé"
Le BlackBerry dispose de plusieurs avantages. C'est un appareil fermé, qui ne permet donc pas d'ajouter des applications sur son terminal mobile, par exemple des vidéos. D'autre part, ce terminal ne peut pas s'ouvrir à l'extérieur par WiFi, comme un PDA, et il est désormais administrable à distance par les équipes d'exploitation.

Le prix des terminaux mobiles convergents a-t-il baissé suite aux démarches d'équipements des entreprises ?
Pas vraiment, mais les entreprises ont pris conscience que le prix à payer n'est pas si important que cela en regard des services rendus. D'autre part, dans une optique de développement d'applications métiers, une fois équipée en serveurs et terminaux BlackBerry, la plate-forme de service permet de lisser les développements sur plusieurs années. Le client dispose d'un contrôle total sur ses frais de développement.

Qu'en est-il des démarches de développement sur mobile ? Les technologies ont-elles évolué ?
Il existe deux possibilités. Soit du développement en Java, le langage natif du BlackBerry, et dans ce cas nous aurons toutes les possibilités du produit par exemple en matière de stockage de données off-line. Soit en passant par le MDS Studio, un générateur d'applications pour BlackBerry qui se présente comme une interface entièrement graphique de développement. Il n'y a plus besoin de connaître les règles de développement spécifiques au BlackBerry, ce qui accélère les développements.

Et la 3G, y a-t-il eu un décollage de cette technologie réseau ?
De mon point de vue, nous n'avons pas enregistré de demande chez nos clients. Pour un PC portable, les entreprises préfèrent utiliser une connexion Citrix. Sur un PDA ou un téléphone, la demande concerne plus le GPRS ou Edge car la messagerie n'est pas très consommatrice de bande passante. La 3G me semble-t-il est plutôt orientée grand public que professionnels.

La sécurité sur mobile est-elle amenée à se développer en parallèle de la généralisation des messageries mobiles ?
On parle beaucoup de virus mobiles même s'il n'y a en pratique que très peu de cas. Les technologies sont différentes d'un terminal à l'autre, ce marché n'intéresse donc pas particulièrement les créateurs de virus.

Cependant, une autre question se pose : comment je sécurise les données présentes sur mon PDA ? Ce point fait peur aux responsables de la sécurité des systèmes d'information. Or, il existe des réponses en passant par le cryptage de disque dur et le cryptage réseau. Des sociétés comme Everbee, françaises, proposent leurs outils.

Enfin, les outils d'administrations à distance de PDA comme Sparus, Tivoli et autres réconfortent les administrateurs de parc qui peuvent pousser une mise à jour de sécurité majeure automatiquement.

Les solutions mobiles de communication de machine à machine se développent-elles ?
RFID : la norme PC Global 2 est arrivée en France"
Oui, ces solutions intéressent par exemple Photomaton. Quand un dysfonctionnement est détecté par une machine, cette dernière avertit le central du problème. Il suffit pour cela d'envoyer un message SMS connecté à un réseau interne qui renvoie l'information en ligne. Une demande d'intervention est ensuite transmise au technicien le plus proche.

La géolocalisation est aussi un sujet qui se développe et est en train d'exploser. Le vrai boom est arrivé avec les solutions personnelles de GPS. Le coût de ces solutions, mais aussi la miniaturisation des boîtiers, joue en leur faveur. La CNIL a d'ailleurs posé quelques régles de manière à éviter qu'une entreprise ne se serve de cette technologie pour traquer ses salariés.

Y a-t-il eu du changement également en matière de puces à radiofréquence RFID ?
La norme PC Global 2 est arrivée en France après plusieurs modifications. Avant, c'était la norme European ISO qui s'imposait, créant une incompatibilité entre différents matériels. Nous sommes désormais capables de lire des puces RFID haute fréquence. Cela va permettre aux sociétés de franchir le cap du prototypage et du test. La technologie est en effet stabilitée, avec des soutiens de poids du secteur high-tech derrière elle, comme Texas Instrument ou Symbol.

Les tags PC Global 2 en moyenne, haute et ultra-haute fréquence, donnent accès à des données sur une distance de 5 à 10 mètres du lecteur. De même, les portiques permettant de lire plusieurs tags à la seconde sont aussi opérationnels. Aéroports de Paris en utilisent déjà pour la gestion des colis et des bagages.

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Enfin, les middlewares RFID arrivent. Ils auront pour mission de récupérer et d'intégrer ces données qui sont scannées par les nouveaux portiques. Microsoft, IBM, BEA, Sybase ont tous leur produit middleware RFID. Reste à se pencher sur les processus en interne, et à faire des études d'opportunités pour déterminer où il est intéressant de remplacer le code barre par des tags RFID.

Il faudra encore énormément de temps pour que ces projets aboutissent, comme le code barre il y a quelques années. Ce sont des projets de longue haleine, c'est aussi pour cela qu'il n'y a pas eu autant de projets qu'espérés jusqu'à présent.

 
Propos recueillis par Yves DROTHIER, JDN Solutions

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Rémy Poulachon est le directeur mobilité pour la SSII Micropole Univers.

   
 
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