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04/09/2007

Marie-José Vanbaelinghem (Ministère de l'Education) : "Nous avons près de 3000 serveurs qui tournent sous Linux"

Pour ses applicatifs et son infrastructure réseau, le ministère s'est tourné vers le choix de la distribution Red Hat Linux. Une solution qu'il complète aujourd'hui avec la virtualisation et le SAN.
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Marie-josé Vanbaelinghem (Ministère de l'Education)
 
 

Architecte en infrastructure

 

JDN Solutions. Quand avez-vous décidé de commencer une migration vers Linux ? Pour quelles raisons ?

Marie-José Vanbaelinghem. Les serveurs du système d'information de l'Education Nationale étaient jusqu'à la fin des années 1990 des solutions propriétaires Bull Gcos, avec du matériel spécifique et un système fermé. Le matériel nous coûtait cher non seulement à l'achat mais surtout à la maintenance. Nous sommes passés donc avant l'an 2000 à AIX, en utilisant les serveurs Bull. Cette migration vers Unix et un système déjà plus ouvert, a servi de déclic.

L'autre élément de contexte expliquant cette migration vers Linux vient du changement d'architecture des systèmes d'information de l'Education Nationale. Nous étions au début d'Internet, avec à gérer des notions comme le partage de mails. La sécurité réseau est devenue un axe plus prioritaire et il a fallu ajouter des nouveaux services comme les DNS, les proxy, les firewalls.

Même sous AIX, nous restions sur un serveur unique multifonction, ce qui n'était plus très sécurisé en termes d'infrastructure. Nous avons profité de l'arrivée du Web pour sortir les fonctionnalités sur des serveurs dédiés et migrer vers du Linux.

Sur quelle distribution Linux vous êtes-vous lancé ? Pourquoi ?

Au début, nous n'étions pas spécialement porté sur Red Hat. Nos systèmes faisaient tourner également du Mandrake et d'autres distributions. Cependant, très vite s'est posée la question du support. Pour avoir une harmonie, nous avons fait le choix de la stabilité et à l'époque, Red Hat s'est imposé en termes de support. Le prix a également joué un rôle important sur la décision finale.

"Le choix de Red Hat s'est ensuite étendu à l'applicatif"

Au départ, le projet de migration concernait uniquement les systèmes d'information de l'infrastructure réseau soit 5 ou 6 serveurs par académie, pour une trentaine d'académie au total. Mais en même temps, nous avons eu un fort recrutement de personnels, et nos contenus ont explosé. Les informaticiens, relativement habiles sous Linux, ont poussé vers Linux. D'autre part, nous avions des problématiques de sécurité à gérer avec l'ouverture au Web, or Linux était peu attaqué.

Le choix de Red Hat s'est donc ensuite étendu à l'applicatif, et désormais tout tourne dessus, que ce soit notre base de données DB2, notre serveur WebLogic ou tout autre contenu. En 2003 / 2004, nous avions encore 80 à 90% de nos serveurs sous Linux. Aujourd'hui, cette part se situe plutôt à 95%. Au total, de 80 à 120 serveurs par académie fonctionnent sous Linux, soit environ 3000 serveurs au total. Dessus tournent des applications RH, financière, la gestion du personnel administratif, la gestion des enseignants...

Quel bilan faîtes-vous de ce projet de longue haleine ? Quelle sera la prochaine étape de l'utilisation de Linux ou de l'Open Source ?

Le projet a duré près de 5 an. La plus grande difficulté n'est pas venue de la migration d'un système à l'autre, mais du changement d'une architecture centralisée à une architecture n tiers. Il a également fallu gérer de nouvelles briques logicielles comme BEA, Apache, DB2 et des fonctions de répartitions de charge. Tout le monde est cependant satisfait car nous nous orientons vers des solutions plus ouvertes et plus efficaces.

 
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Pour le poste client, il y a déjà des expérimentations d'applicatifs Open Source en réseau local. Mais autant le passage à l'Open Source commence à prendre, autant le passage au poste client Linux me paraît beaucoup plus dur. Les utilisateurs sont habitués chez eux à l'environnement Windows, alors qu'un serveur est anonyme. Mais nous y viendrons sûrement un jour.

Nous avons également profité du changement d'infrastructure pour mettre en œuvre des stockages de type SAN, là où auparavant notre stockage était placé sur les disques du serveur Gcos. Désormais, tous les établissements utilisent le réseau Renater et des liaisons VPN. Le futur sera sans doute une utilisation plus poussée des technologies de virtualisation Vmware, qui augmentent les performances et améliorent les conditions de maintenance.

 

Marie-José Vanbaelinghem, est architecte en infrastructure pour le Ministère de l'Education Nationale.



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