TRIBUNE 
PAR JACQUES VEYRAT
"L'émergence d'une saine et vraie concurrence est essentielle"
La mise en oeuvre aujourd'hui du dégroupage total est loin d'être satisfaisante. En ne privilégiant que les intérêts de l'Etat actionnaire, on tue la concurrence.  (26/01/2005)
 
Jacques Veyrat, président du groupe Neuf Telecom
 
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L'Autorité de Régulation des Télécommunications (ART) a validé le 21 janvier dernier une hausse de 23 % de l'abonnement téléphonique réclamé par France Télécom, en contre-partie d'une baisse d'au moins 26 % des tarifs des communications.
Au moment où l'opérateur historique orchestre une remarquable campagne de communication, où la concurrence est, une fois encore, remise en question par des décisions qui se prennent dans l'intérêt de l'Etat actionnaire et au détriment du consommateur, Neuf Telecom souhaite rapeller combien l'émergence d'une saine et véritable concurrence dans ce pays est essentielle pour tous.
 
Les alternatives à France Télécom sont insuffisantes
 
L'Autorité de régulation des télécommunications vient de rendre un avis favorable à la demande de France Télécom d'augmentation de l'abonnement téléphonique. Cette augmentation sera donc effective dès le mois de février sans pour autant que ne soient mis en place, en même temps, les outils permettant de proposer une alternative aux consommateurs.

Ces derniers n'ont guère le choix aujourd'hui : seuls 50 % d'entre eux peuvent bénéficier de ce que l'on appelle du dégroupage total, technique qui permet de raccorder sa ligne de téléphone intégralement sur le réseau d'un autre opérateur et donc de ne plus avoir à payer l'abonnement traditionnel. Le reste des consommateurs n'a aucun choix et devra attendre en 2006 une hypothétique revente en gros de l'abonnement, promise une première fois en 2003, une seconde en 2004, puis en 2005.

Dans ce contexte, il est choquant de constater que l'on négocie, pour la différer, l'application de la loi, retardant encore toujours un peu plus le bénéfice de la concurrence pour le consommateur.
 
Les conditions du dégroupages sont loin d'être satisfaisantes
 
Le dégroupage total en est à ses débuts et sa mise en œuvre aujourd'hui est loin d'être satisfaisante. A cela deux raisons. Tout d'abord, les difficultés opérationnelles rencontrées sur le terrain avec l'opérateur historique qui maîtrise en effet l'opération physique de déconnexion de la ligne de son réseau pour la rebrancher sur un autre réseau.

Des améliorations sont en cours, elles sont insuffisantes et les indicateurs de qualité promis à l'ART ne seront proposés que pour le mois de juin. Pourquoi ?

Ensuite, les conditions économiques du dégroupage total : il n'existe pas de marges suffisantes aujourd'hui pour commercialiser à grande échelle cette solution. L'ART a demandé une baisse de un euro, sur le prix de chaque ligne que nous récupérons auprès de l'opérateur historique, là encore au mois de juin. Pourquoi ?

De plus, les études réalisées sur le coût réel d'une ligne justifierait une baisse de 4, voire de 5 euros.
 
Introduire plus de concurrence
 
Faut-il rappeler les apports de la concurrence dans les télécoms fixes depuis 2002, date à laquelle nous avons pu produire nos propres services innovants et les commercialiser à des tarifs compétitifs. L'accès Internet à très haut débit à moins de 15 euros, les services de voix sur IP permettant de téléphoner de façon gratuite et illimitée, ou encore la télévision sur DSL. Pour tout cela, nous avons investi lourdement, sans bénéficier d'aucune aide publique.

La concurrence dynamise le marché, démocratise l'Internet, stimule l'innovation et propose une vraie liberté de choix au consommateur. En ne privilégiant que les intérêts de l'Etat actionnaire, on tue la concurrence et on trompe le consommateur.
 
 

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