Confidentiel : Meludia lève 500 000 euros pour enseigner la musique différemment

Confidentiel : Meludia lève 500 000 euros pour enseigner la musique différemment La plateforme qui permet de développer son oreille musicale à partir de sensations travaille sur son application mobile... Et de nombreux projets annexes.

85% des enfants arrêtent la musique avant 15 ans, parce qu'ils se découragent vite de l'apprentissage... Avant de le regretter une fois adultes. C'est de ce constat qu'est née Meludia. "Nous voulons remédier à ce problème en remettant le plaisir au cœur de l'apprentissage de la musique", décrypte Bastien Sannac, CEO. Meludia développe l'oreille musicale à partir de sensations, à travers des jeux divers : pas de solfège ni de cours théoriques. La start-up vient de lever 500 000 euros auprès de quatre business angels basés à New York, Londres et Paris.

Les fonds permettront à Meludia de solidifier sa position internationale, notamment en Belgique, Luxembourg, Suisse et Canada, mais aussi dans le monde anglo-saxon. "L'accent sera mis sur les Etats-Unis, et principalement le Texas, la Californie et le Massachussetts, lieux de forte concentration culturelle où nous avons par ailleurs des contacts avancés, ainsi que sur le Royaume-Uni, mais aussi sur l'Allemagne", commente Paul-Arthur Patarin, Directeur général. 25% des utilisateurs actuels de Meludia se trouvent à l'étranger, principalement aux Etats-Unis.

Une application mobile en juillet

Meludia renforcera également son équipe produit : "La plateforme est vouée à évoluer, avec de nouveaux niveaux, de nouveaux instruments, du multi-joueurs, de nouvelles interactions..." En ligne de mire, une nouvelle version du site, disponible en Anglais et en Français, et une application mobile sous iOS, qui sortiront en juillet. Mais Meludia compte aussi investir une autre plateforme : les consoles. Enfin, la start-up recherche à renforcer son équipe R&D avec des doctorants dans le domaine de l'intelligence artificielle et de l'informatique musicale, pour travailler sur de nouveaux projets.

20% des inscrits abonnés en premium

Méludia est le fruit de la rencontre, en 2010, de Bastien Sannac et Vincent Chaintrier, compositeur et professeur de musique ayant élaboré une méthode d'apprentissage basée sur les émotions. Après un long travail d'adaptation de la technique au virtuel, la version béta du site a été lancée en octobre 2013. La start-up mise sur un modèle freemium : la version premium, qui coûte 99 euros par an -avec des tarifs dégressifs pour les institutions- a été lancée en février 2014. Un succès : Meludia revendique un taux de conversion très élevé : 20% des inscrits sont abonnés premium.

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Meludia développe l'oreille musicale à travers des exercices ludiques. © Capture d'écran Meludia.com

Des bornes dans les universités et centres commerciaux

La start-up mise sur des partenariats forts avec des écoles. Elle est en train de finaliser des accords avec l'Université Paris-Est Marne-la-Vallée en musicologie, l'école d'ingénieurs du son SAE, le Queen's College à Londres, New York University, Berklee College of Music... Meludia travaille aussi sur de nouveaux projets. D'abord, sur des applications "time-killer" pour jouer dans le métro, par exemple, tout en apprenant. Ensuite, sur des bornes dotées de la plateforme. "Nous allons les expérimenter en les installant à l'automne dans l'université Paris-Est Marne-la-Vallée, grâce à des subventions de la région Ile de France", raconte Bastien Sannac. Objectif : étendre le dispositif à des centres commerciaux, des hôtels... "Les gens pourront patienter dans des endroits dans lesquels on ne trouve pas d'ordinateurs d'habitude en jouant sur ces bornes à des applications Meludia."

A long terme, la start-up lorgne vers l'Asie : "Nous sommes très à l'écoute des marchés allemand, sud-coréen et japonais, taiwanais et chinois, qui montrent un intérêt particulier pour Meludia", commente Paul-Artur Patarin. Incubée au 104 et accélérée par Tektos et par Microsoft dans le cadre du programme Bizspark +, Meludia a été récompensée de la médaille d'Or pour la première édition du concours Lépine ouverte aux "inventions du digital".