"Le NFP au gouvernement et le front républicain à l'Assemblée" : la gauche prête à l'ouverture ?

"Le NFP au gouvernement et le front républicain à l'Assemblée" : la gauche prête à l'ouverture ? Le Nouveau Front Populaire se projette déjà au-delà d'une censure du gouvernement Barnier. Certaines voix appellent à chercher des compromis avec le bloc central et la droite.

Barnier, et après ? Le gouvernement n'est pas encore renversé que déjà, les candidats à la constitution du prochain exécutif se projettent. Pour le Nouveau Front Populaire, coalition arrivée en tête lors des législatives anticipées avec une majorité relative, cette motion de censure ouvre la voie à de nouveaux espoirs : Emmanuel Macron va-t-il se résoudre à nommer un Premier ministre de gauche ? Pour mieux y croire, certains prônent une stratégie d'ouverture.

"Nous proposons la nomination d'un Premier ministre de gauche qui applique les priorités du NFP, mais avec le souci permanent du compromis", défend Olivier Faure, ce mercredi, dans les colonnes du Monde. Car le premier secrétaire du Parti socialiste le rappelle : "Le NFP ne dispose pas de la majorité absolue, il faudra donc trouver des majorités, texte par texte."

Autrement dit, "aucun gouvernement ne pourra appliquer tout son programme, rien que son programme", tranche le socialiste, réfutant la formule prononcée par Jean-Luc Mélenchon au soir du second tour de juillet. Ce qu'Olivier Faure veut, c'est "le NFP au gouvernement et le front républicain à l'Assemblée." Il ne s'agit pas, pointe-t-il, de déterminer "une plateforme programmatique commune avec la droite", mais d'acter "notre renoncement au 49.3 en échange d'un accord de non-censure de leur part."

"Des ministres issus du bloc central" ?

Même son de cloche du côté de Yannick Jadot : auprès du Figaro, l'écologiste propose d'"ouvrir la possibilité d'un pacte républicain transitoire entre" la gauche et le "bloc central". Un pacte qui consisterait en "un accord de non-censure, autour d'un socle restreint de mesures indispensables pour les Français", précise le sénateur. Ce dernier ouvre même la porte à la participation de macronistes au gouvernement : pour lui, "le Premier ministre doit être une personnalité issue de la gauche et des écologiste" mais "à partir du moment où un tel pacte existe, [il] n'exclut pas qu'il puisse y avoir des ministres issus du bloc central".

"Je crois qu'il y a possibilité aujourd'hui de faire une forme de pacte républicain sur des mesures attendues par la population", abonde André Chassaigne, ce mercredi sur BFMTV. Si le président des députés communistes exhorte à son tour le président de la République à avoir "le courage politique de nommer un Premier ministre de gauche", il invite aussi son camp à ne pas "se recroqueviller sur le seul programme du Nouveau Front populaire."