IA à l'école : Elisabeth Borne souhaite mettre en place une charte
Elisabeth Borne, ministre de l'Éducation nationale, a annoncé ce jeudi le lancement prochain d'un appel d'offres à 20 millions d'euros pour créer une intelligence artificielle (IA) à destination des professeurs. Elle a également annoncé une charte d'utilisation et des formatons pour les enseignants. "C'est une révolution […] qui bouleverse tout, y compris nos façons d'apprendre et d'enseigner. L'Éducation nationale s'en saisit", a-t-elle expliqué dans un entretien à Ouest-France. Elle a également précisé que le ministère de l'Éducation nationale compte publier "au printemps un document, une charte" pour une utilisation éthique de l'IA à l'école. Une concertation est en cours avec des enseignants, parents, élèves et syndicats.
Un problème éthique
L'ancienne Première ministre souhaite que les professeurs puissent recourir à l'IA pour préparer leurs cours mais qu'ils restent "responsables du contenu". Certains professeurs estiment que recourir à l'IA pour la notation par exemple aurait un impact direct sur la scolarité des élèves et pose donc un problème éthique. "La quasi-totalité des lycéens et étudiants utilisent régulièrement l'IA contre environ 20% des professeurs", estime Elisabeth Borne. Des formations doivent donc être proposées aux professeurs pour apprendre à s'en servir et encadrer l'usage des élèves. "Dès la rentrée 2025", les collégiens et lycéens bénéficieront d'une formation en ligne à l'IA, "avec des sessions obligatoires pour les élèves de 4ème et de seconde".
Appel à projets
La ministre a également annoncé le lancement prochain d'un "nouvel appel à projets" de 20 millions d'euros pour développer "une IA souveraine, ouverte, évolutive" afin d'aider les enseignants à "la préparation des cours, l'évaluation ou la correction des devoirs par exemple". L'appel à projets doit être lancé à l'été 2025, pour une IA opérationnelle sur l'année scolaire 2026-2027.
En parallèle, le gouvernement souhaite "créer une IA générative à destination des gestionnaires des 1,2 million de personnels de l'Éducation nationale", comme l'outil qui existe déjà dans la région de Lyon, Cassandre. "On a la chance d'avoir une excellente communauté de chercheurs", des centres d'ingénierie de haut niveau, "des formations d'excellence" ainsi que "de très belles licornes comme Mistral. Donc je ne doute pas qu'on trouver de bonnes solutions françaises", a conclu la ministre. Ce mercredi, l'entreprise française d'IA générative Mistral a annoncé avoir passé une "alliance" avec l'association Edtech France et dix universités et établissement, dont le Conservatoire national des arts et métiers, afin de doter étudiants et enseignants "d'une IA robuste, fiable" et européenne.