François Bayrou compte s'attaquer à la "réforme de l'État"
Deux mois à peine après sa nomination à Matignon, François Bayrou dit être "heureux . Dans un entretien à l'hebdomadaire Le Point, le premier ministre réfute l'enfer de Matignon décrit par ses prédécesseurs. "C'est le lieu où on peut faire des choses si on trouve la bonne clé", observe-t-il, ajoutant qu'il n'est "pas très sensible à la pression".
Un Himalaya de difficulté
Alors que le budget de l'État et celui de la Sécurité sociale viennent enfin d'être adoptés, le maire de Pau compte poursuivre l'ascension de son "Himalaya de difficultés", exposé lors de son arrivée. "On peut construire des expéditions et se lancer à la conquête de sommets inaccessibles", détaille-t-il. Sa prochaine mission est donc la "réforme de l'État", qu'il compare au massif de "l'Annapurna". "Les textes, les lois, les normes, les habitudes : il faut tout reconstruire", estime-t-il, évoquant un "travail de refondation". "Nous ne pouvons pas continuer à être le pays le plus imposé au monde, qui dépense le plus, tout en ayant le sentiment d'un échec retentissant sur les services publics", souligne le premier ministre. Son ambition est de changer "la vie du pays, son organisation, la confiance", alors que le vote de censure n'est jamais loin.
Revenant sur la question de ce que signifie "être Français", il estime que "ce n'est pas une question d'identité. L'identité n'appartient pas à l'État, pas aux politiques. C'est une question d'adhésion". Le premier ministre refuse de faire des questions migratoires "quelque chose d'obsessionnel" et veut "traiter les enjeux de manière stricte sans pour autant faire flamber les antagonismes". Il estime être "à mille lieues" de 2027, ajoutant que "les hommes politiques sont en rivalité, pas moi", et affirme chercher "l'estime" et non la "popularité".