La fonction Achats digitalisée, prête à se mesurer à un monde rupturiste

La crise du Covid-19 a montré que la fonction Achats est, plus que jamais, un maillon essentiel de l'entreprise. Entre agilité et résilience, il lui faut apprendre de la crise et s'adapter à un agenda chargé, sujet à de futurs bouleversements. Son impact stratégique est donc nécessaire pour retrouver le chemin de la croissance.

La montée en puissance de la fonction Achats

Ce n’est pas une surprise, la fonction Achats a pris une importance croissante au sein des entreprises. Selon l’étude de Forrester Consulting, publiée en février 2021 et menée auprès de décideurs de plusieurs directions, près de 85% des répondants indiquent que leurs dirigeants reconnaissent l’importance des Achats dans la croissance pérenne du chiffre d’affaires. Un constat qui témoigne du rôle stratégique incarné par cette fonction aujourd’hui.

Toutefois, ce nouveau statut ne fait pas oublier les nombreuses responsabilités qui pèsent sur elle dans le cadre de la sortie de crise. À commencer par la restauration des marges mais aussi de l’innovation et de la sécurisation de sa chaîne d’approvisionnement ainsi que la conquête de nouvelles parts de marchés et le développement de l’innovation. La fonction Achats doit alors s’inscrire dans un écosystème ouvert où la prise de risque est mutualisée via des partenariats avec divers fournisseurs. C’est une façon de préparer l’entreprise à être davantage résiliente en cas de nouvelles crises. C'est donc sans surprise que la capacité de cette dernière à s’adapter aux environnements rupturistes est fortement corrélée à son niveau de transition digitale. Par conséquent, la digitalisation doit constituer un axe d’évolution essentiel pour la fonction Achats à court et moyen terme avec le développement durable    

Une transition digitale porteuse et prioritaire pour les années à venir

C’est l’un des piliers du changement, tant pour les Achats que pour l’entreprise de façon générale. Si la transition digitale s’est accélérée au cours des derniers mois, elle est principalement venue répondre à un besoin de visibilité quant à la santé des fournisseurs mais également à leur capacité de production. La data récoltée permet alors de mieux anticiper les pénuries et l’immobilisation d’une partie de la chaîne de production qui en découle. Il est alors possible de capitaliser sur l’application de scénarios d’approvisionnement alternatifs favorisant, en fin de compte, la résilience de l’entreprise et l’acquisition de nouvelles parts de marché.

C’est une dynamique qui n’est pas prête de s’arrêter et l’avenir de la fonction Achats va également se dessiner grâce à des outils digitaux prospectifs appuyés par de l’intelligence artificielle. Ils auront pour objectif de détecter de nouveaux marchés et de nouveaux fournisseurs, inconnus des circuits d’achat en France.

Enfin, la blockchain, quand elle sera davantage intégrée, changera profondément la relation entre tous les donneurs d’ordres au sein des entreprises créant ainsi un écosystème unifié et de confiance. Appliquée aux Achats, cette technologie pourrait simplifier les échanges d’informations et générer une plus grande confiance entre les différents partenaires. Elle constituerait aussi une évolution majeure dans la gestion des contrats digitaux via l’automatisation de prises de décision en fonction de modalités de contrat prédéterminées.

Un agenda chargé, et des transformations à impulser

Le monde qui se profile est celui d’une gestion de la pénurie. Une réalité qui s’applique partout et d’autant plus au sein de la fonction Achats. Les crises sont désormais plus impactantes et immédiates et il faut se donner les moyens de préparer les suivantes tout en parvenant à gérer la transition des précédentes. Une position délicate qui pourrait obliger les Achats à délivrer des quick-wins à court-terme, sans négliger pour autant la transformation nécessaire au maintien de la relation stratégique avec ses fournisseurs.

Et même si la gestion post-crise est vitale, la fonction Achats doit également se projeter à plus long terme afin de se préoccuper des enjeux liés au développement durable, sujet de plus en plus central pour les entreprises. Ce changement de paradigme ne peut se faire de manière isolée, il nécessite l’implication et la collaboration de tout un écosystème allant de la fonction Achats au PDG en passant par le CFO. De grandes ambitions qui ne pourront se réaliser que si les directions générales parviennent à impulser le changement et à le diffuser au sein de la fonction Achats.