Armé d'un nouveau fonds, Truffle Capital veut devenir créateur de fintech

Armé d'un nouveau fonds, Truffle Capital veut devenir créateur de fintech Doté de 70 millions d'euros, Truffle Financial Innovation Fund vise les 150 millions d'euros et, outre l'investissement classique, lancera entre 12 et 15 entreprises en France et dans le reste de l'Europe.

Après avoir créé un incubateur dédié aux fintech en 2015, la société de gestion Truffle Capital annonce le premier closing d'un fonds à 70 millions d'euros, également destiné aux start-up du secteur. Baptisé Truffle Financial Innovation Fund, il a été levé auprès du groupe BPCE, d'autres investisseurs institutionnels et des family offices dont les noms ne sont pas communiqués. A terme, il vise une taille de 150 millions d'euros. Les investissements seront concentrés sur le crédit, la dette, le scoring, la sécurité des transactions, l'asset management, le paiement, l'onboarding et l'assurance. Le fonds souhaite aussi se focaliser sur plusieurs technologies comme la blockchain, l'intelligence artificielle, le big data et la cybersécurité. 

"Nous investirons progressivement dans une entreprise en commençant avec deux millions d'euros"

 

Avec ce fonds, Truffle Capital a aussi pour ambition de créer et accompagner entre 12 et 15 entreprises en France et dans le reste de l'Europe. "Nous allons prendre des technologies dans des laboratoires, des universités ou encore des entreprises, et nous les associerons à des entrepreneurs pour créer des sociétés from scratch", explique Bernard-Louis Roques, directeur général de Truffle Capital. Entre deux et trois entreprises seront créées par branche (dette, paiement, scoring…). Chacune recevra donc potentiellement entre 10 et 15 millions d'euros. "Nous n'allons pas mettre 15 millions sur la table tout de suite. Nous investirons progressivement en commençant avec deux millions d'euros. Une fois que les premières preuves seront faites, nous investirons plus et nous ouvrirons le capital à d'autres investisseurs", indique les dirigeant. "Les sociétés pourront même être cédées avant d'atteindre les 10 ou 15 millions d'investissements", poursuit-il.

Des investissements internationaux

Une société a déjà bénéficié de ce fonds, pour un montant non dévoilé : MoneyTrack. Cette jeune entreprise a été créée grâce à la combinaison des compétences et technologies de l'Inria, le Pôle Universitaire Léonard de Vinci, le cabinet Keyrus, le logiciel libre Ocaml Pro et la start-up spécialisée dans la carte cadeau Wizypay. Encore en version bêta, cette plateforme basée sur la blockchain permettra de valider et faire exécuter des contrats intelligents de paiement entre l'ensemble des intervenants d'une chaîne de vente. L'entreprise se concentre pour l'instant sur deux marchés :  le chèque cadeau et l'assurance. Par exemple, MoneyTrack permettra à un assureur d'indemniser son assuré après un sinistre en lui versant automatiquement une somme d'argent destinée à un usage spécifique.

En 2018, Truffle Capital compte réaliser deux à trois nouveaux investissements dans la fintech et l'assurtech. Elle souhaite aussi internationaliser son nouveau fonds. "Nous voulons attirer des investisseurs internationaux et capter plus de technologies à l'étranger. Chaque endroit du monde a ses spécialités. Par exemple, l'Asie est très en pointe sur la blockchain et le paiement. Ce qui se passe là-bas ne va pas forcément se reproduire en Europe mais il faut être très attentif", conclut Bernard-Louis Roques.