Pourquoi l'IA ne remplacera jamais un prof !
L'intelligence artificielle bouleverse de nombreux secteurs d'activité, y compris l'éducation. Elle est entrée dans nos classes, tant via nos élèves que nos professeurs et tuteurs.
L’intelligence artificielle bouleverse de nombreux secteurs d’activité, y compris l’éducation. Elle est entrée dans nos classes, tant via nos élèves que nos professeurs et tuteurs grâce à ses différents outils qui permettent de mieux appréhender le contenu des cours. Les deux principaux avantages de ses solutions sont la personnalisation du suivi des élèves et le temps que les professeurs gagnent auprès de ces derniers en se déchargeant de tâches administratives et répétitives. Cependant, elle ne peut, et ne doit remplacer un tuteur, que ce soit dans le cadre scolaire ou avec un professeur particulier, qui reste au cœur de l’échange et de la pédagogie. Le partage d'expérience permet de transmettre et d'amener à la réussite d'un projet de vie. L’IA pose également des questions en termes d’esprit critique, de qualité de l’évaluation des compétences et de gestion des données personnelles.
Certes, l'IA est très performante dans les matières analytiques, structurées, et où les problèmes sont logiques et codifiables : mathématiques, sciences et langues étrangères. Mais elle rencontre des limites dans les matières qui demandent des compétences émotionnelles, critiques ou créatives comme la littérature, les arts, la philosophie ou l'éducation physique. L’intelligence artificielle n’a pas la capacité de comprendre les émotions humaines de manière profonde. Si, en mathématiques, l'IA peut structurer et automatiser les solutions, facilitant l'apprentissage des concepts logiques, elle est, en littérature, limitée. En effet, elle est incapable de comprendre pleinement les émotions humaines, les interprétations multiples et les contextes culturels qui rendent l'analyse littéraire si riche et complexe. Seul un être humain est à même de transmettre ces savoirs et de les expliquer à un élève, tout en s’assurant qu’il les a bien compris. En effet, seul un professeur particulier détecte les signaux émotionnels subtils chez un élève, frustration, confusion, colère, motivation ou démotivation, et est capable d’adapter son approche en conséquence. L'IA ne peut pas remplacer cette dimension humaine essentielle, surtout dans des moments où un soutien émotionnel ou une approche personnalisée est nécessaire.
Les professeurs particuliers ont un impact important dans la vie de leurs élèves : en progressant rapidement dans la discipline, ils prennent confiance en eux et choisissent les études correspondant à leur choix de carrière afin de s’épanouir professionnellement. Si certains élèves font leurs devoirs avec une IA générative ou s’entraînent dans des langues étrangères avec un tuteur virtuel, seul un professeur peut juger leur évolution et les progrès restant à faire. L’intelligence artificielle permet d'obtenir plus vite les réponses probables mais ces dernières ne sont pas forcément justes. Même en utilisant une IA, les élèves ont besoin de leur tuteur pour comprendre et analyser les biais des algorithmes ou démêler le vrai du faux. Autre exemple : la littérature. Si l'IA peut aider à analyser des textes, elle ne comprend pas encore la nuance, la subjectivité et l'interprétation littéraire. L'analyse d'œuvres littéraires nécessite une compréhension humaine des émotions, du contexte historique et des subtilités culturelles que l'IA peine à capter. Dans les arts, tels que la peinture ou la musique, l'IA peut générer des créations mais l'appréciation esthétique, la créativité et l'émotion derrière l'art restent difficiles à modéliser et à enseigner par l'IA. Les professeurs particuliers sont indispensables pour comprendre pleinement chacune des matières qu’ils enseignent et les émotions de ses élèves.
Les tuteurs s’adaptent à ces outils et ces nouvelles façons d’étudier en inventant de nouvelles pratiques éducatives et pédagogiques. L'IA peut les aider à se former en continu en leur fournissant des informations sur les dernières recherches en éducation, des méthodologies pédagogiques innovantes et des outils numériques efficaces. Cela amène à une expérience d'apprentissage plus enrichissante et efficace pour les élèves. Elle peut aussi enrichir la production de cours, automatiser une partie du travail de correction, rationaliser les processus administratifs ou encore personnaliser les contenus pédagogiques pour chaque élève. Les professeurs se libèrent ainsi du temps pour des tâches à plus forte ajoutée : l’enseignement, bien sûr, mais aussi le mentorat et le soutien personnalisé.
Parents et étudiants reconnaissent les apports potentiels de l’IA à la pédagogie. Mais ils sont surtout attachés aux qualités humaines des tuteurs dans l’expérience éducative : intelligence émotionnelle, empathie, bienveillance et capacité à capter les signaux sensoriels. Une enquête de la Commission européenne sur l’éducation numérique de 2022 le confirme : 63 % des parents s'inquiètent du manque de contact humain dans les systèmes d'apprentissage assistés par l'IA. La problématique au cœur de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le monde éducatif est la transmission des savoirs, leur compréhension et leur restitution par les élèves. Or, tant ces derniers que leurs parents sont sceptiques, avec raison, quant à la fiabilité de l'IA. Les étudiants préfèrent choisir un professeur particulier pour atteindre l'excellence académique, le développement personnel et l'épanouissement. Les outils d’IA ne viennent qu’en complément des connaissances partagées par ce professeur.
Parents, étudiants mais aussi enseignants et tuteurs estiment que l’IA est un bon outil de support mais ils soulèvent également les nombreuses inconnues inhérentes à toute nouvelle technologie et qui, de fait, l’exclue comme seule tutrice. La confiance, un sentiment que partagent professeurs particuliers et élèves, reste la clé. L’IA peut également creuser le fossé numérique entre les élèves. Tous les établissements et familles n’ont pas les capacités financières de se doter d’outils incluant l’IA. Les compétences, les usages et l’accessibilité à la technologie sont des facteurs d’inégalité. L’investissement de l’Etat et des collectivités est l’une des clés essentielles pour combler ce fossé. La dernière problématique est d’ordre éthique : l'IA est encore limitée lorsqu'il s'agit de stimuler l'esprit critique, la créativité ou l'innovation. Les professeurs particuliers jouent un rôle clé en inspirant des idées nouvelles, en posant des questions ouvertes qui provoquent la réflexion et en encourageant des discussions créatives. L'IA n'est pas encore capable de générer cette dynamique d'innovation ou d'imaginer des approches pédagogiques aussi novatrices que celles qu'un humain pourrait proposer. Les élèves doivent donc être accompagnés par leurs professeurs particuliers pour acquérir des compétences en matière de pensée critique afin d’évaluer ces résultats pour devenir des utilisateurs informés et responsables de la technologie.