IA, écologie, analyse prédictive : quelles évolutions dans le transport en 2025 ?
En 2025, le secteur des transports fera la part belle aux technologies - si tant est que les entreprises se penchent davantage sur la digitalisation de leurs opérations pour en récolter les fruits.
Le secteur de la logistique et des transports a connu des difficultés en 2024. L'espoir d'une reprise rapide après les turbulences des années précédentes s'est heurté aux vents contraires de l’économie mondiale, à des incertitudes géopolitiques, et à des défis persistants qui ont maintenu le secteur dans un état d'anticipation prudente.
À l'aube de 2025, le chemin à parcourir sera fait d’opportunités et d’obstacles pour les acteurs des chaînes d'approvisionnement mondiales, particulièrement en matière d'intégration de la technologie et de collaboration.
La révolution de l'IA : de l'automatisation à la prise de décision autonome
L'Intelligence Artificielle n'est plus un fantasme futuriste ; elle devient rapidement le moteur de l'efficacité et de l'innovation dans les technologies du secteur des transports. En 2024, les entreprises ont expérimenté l'automatisation de base par l'IA ; en 2025, elles feront un bond en avant vers des applications plus sophistiquées.
Il faut s'attendre à ce que l'IA aille au-delà des tâches simples, telles que l'optimisation des itinéraires, et entre dans le domaine de la prise de décision autonome. Des algorithmes avancés seront en mesure d’analyser de grandes quantités de données, en tenant compte des conditions en temps réel, de la disponibilité des conducteurs et des fluctuations des coûts, afin d'optimiser des réseaux de transport entiers. Cette évolution aura également un impact sur les négociations de prix. Au lieu de négocier les prix de chaque expédition individuellement avec toutes les parties-prenantes, les entreprises dotées d'outils alimentés par l'IA pourront traiter toutes les négociations simultanément.
La maintenance prédictive deviendra également plus répandue, l'IA et les algorithmes d'apprentissage automatique pouvant analyser les données des capteurs IoT pour anticiper les défaillances des équipements, minimiser les temps d'arrêt et optimiser les calendriers de maintenance.
Enfin, comme dans d'autres secteurs, l'IA continuera d’être utilisée pour automatiser les tâches manuelles chronophages et sujettes aux erreurs, qui peuvent être rationalisées pour gagner du temps.
La pénurie de conducteurs se poursuit : l'IA sera-t-elle une solution ?
La pénurie de conducteurs demeurera un défi. L'IA pourra sans doute aider, mais la résolution de ce problème complexe nécessitera une approche à multiples facettes combinant le recrutement, la technologie et l'efficacité opérationnelle.
Attirer de nouveaux talents dans le secteur nécessitera un effort concerté pour améliorer les conditions de travail, offrir des salaires compétitifs et investir dans des programmes de formation des conducteurs. Parallèlement, les entreprises se tourneront de plus en plus vers les technologies d'automatisation, telles que les camions autonomes et les assistants d'entrepôt robotisés, afin d'alléger la pression sur leur personnel.
L'optimisation du temps de travail des conducteurs sera également un point essentiel. Les entreprises chercheront à utiliser la technologie alimentée par l'IA pour minimiser les retards, réduire les temps d'attente aux quais de chargement, et maximiser la productivité des conducteurs afin de tirer le meilleur parti de leur main-d'œuvre existante tout en améliorant sa satisfaction.
Visibilité : des données aux informations exploitables
La visibilité en temps réel est devenue une caractéristique standard de la gestion des transports. En 2025, il ne s'agira plus simplement de voir où se trouvent les expéditions, mais d'extraire efficacement des informations des données.
Cela signifie qu'il faudra utiliser la puissance de l'analyse prédictive pour anticiper les perturbations, optimiser les itinéraires et remédier de manière proactive aux retards. Les plateformes intégrées joueront un rôle crucial dans cette évolution, en connectant les TMS, les systèmes de gestion d'entrepôt et d'autres sources de données afin de créer un flux d'informations continu et d'optimiser la prise de décision tout au long de la chaîne d'approvisionnement.
La collaboration fondée sur les données deviendra également de plus en plus importante, les entreprises partageant des informations avec leurs partenaires et leurs clients afin d'améliorer l'efficacité, de réduire le gaspillage et d'établir des relations plus solides et plus transparentes.
La pression du développement durable se maintiendra
Sous l'effet d'une confluence de facteurs – réglementations environnementales plus strictes, hausse du prix des carburants, sensibilisation croissante des consommateurs – le développement durable n'est plus une tendance, mais une pression considérable qui pèse sur les épaules du secteur des transports.
En 2024, les véhicules électriques et à carburant alternatif n'ont pas connu le succès escompté et, même si les investissements continueront de croître, les défis et le scepticisme à ce sujet persisteront très certainement en 2025.
Au lieu de cela, les entreprises se concentreront sur l’amélioration de leur efficacité opérationnelle. Cela impliquera une plus grande utilisation de la technologie, des données et de l'IA pour réduire, par exemple, les kilomètres à vide et les pertes de temps, rendant l'ensemble des opérations – et donc la chaîne d'approvisionnement – plus durable.
La collaboration avec des fournisseurs et des transporteurs engagés dans le développement durable deviendra également de plus en plus importante. L'établissement de partenariats écologiques au sein de la chaîne d'approvisionnement sera crucial pour réduire l'impact sur l'environnement, améliorer la réputation des marques, et attirer des clients soucieux de leur impact sur l'environnement.
Si 2025 voit se dessiner un secteur des transports modernisé avec des capacités alimentées par l'IA, tous les avantages technologiques mentionnés ci-dessus sont assortis d'un gros astérisque : le secteur des transports est relativement en retard par rapport à d'autres industries en matière de digitalisation. Cette situation entravera sans aucun doute l'évolution de la technologie, des données et de l'IA, et les entreprises doivent davantage se pencher sur la digitalisation de leurs opérations si elles veulent en récolter les fruits.