Comet : on a testé le navigateur de Perplexity pendant un mois

Comet : on a testé le navigateur de Perplexity pendant un mois L'expérience donne un avant-goût de la navigation web de demain. Mais pas de quoi s'imposer dès aujourd'hui, la faute à de nombreuses erreurs de jeunesse.

Utiliser un navigateur dopé à l'IA est-il pertinent au quotidien ? Pendant trente jours, nous avons testé le nouveau navigateur web de la start-up Perplexity. Quand les navigateurs classiques (Chrome, Firefox…) se contentent d'afficher des pages et nécessitent une navigation manuelle entre les onglets et les applications, Comet agit comme un assistant intelligent capable de comprendre, d'analyser et d'agir sur le contenu du web. L'expérience est globalement très positive même si Comet souffre encore de quelques erreurs de jeunesse.

Perplexity et son assistant au coeur du navigateur

Comet est encore en pré-version, il est déployé progressivement auprès de l'ensemble des utilisateurs gratuits ou payants (sur invitation). En revanche, les abonnés à l'offre Max (200 dollars mensuels) peuvent d'ores et déjà le télécharger sans attente.

Le navigateur a été développé sur la base de Chromium, le fork open source de Google Chrome. La migration entre Google Chrome et Comet est donc simple. De même, au quotidien, un utilisateur ayant déjà l'habitude de Chrome ne sera pas perdu. Perplexity ajoute "seulement" sa couche IA avec des fonctionnalités natives basées sur un assistant présent en colonne de droite dans le navigateur, c'est le cœur du navigateur. Recherche web, question sur une page donnée, navigation agentique… Toutes les demandes à l'IA sont saisies dans cette fenêtre.

L'assistant de Comet apparaît dans la colonne de droite du navigateur. © Capture d'écran / JDN

Enfin, Comet utilise, sans surprise, Perplexity comme moteur de recherche par défaut. Au quotidien l'utilisation est assez fluide pour la grande majorité des requêtes. Le moteur de recherche ne se contente pas de retourner un texte généré par IA mais il affiche également les liens vers les sites les plus pertinents, comme une page de search classique. Le seul problème reste la latence entre l'envoi de la requête et l'affichage des premières réponses. Il peut parfois se passer une à deux secondes. Un délai assez conséquent à la longue.

Automatiser sa navigation

Aide avec un tableur en ligne

L'assistant de Comet peut prendre la main sur la page en cours de consultation par l'utilisateur ou ouvrir en background une nouvelle page et naviguer en semi-autonomie. L'assistant de Comet peut, par exemple, être utilisé pour automatiser des tâches dans un tableur en ligne.

Remplir et soumettre un formulaire

Autre cas d'usage, l'IA de Comet peut être utile pour remplir rapidement des formulaires à votre place. L'assistant recherche sur le web, navigue sur les pages et complète les informations de manière assez fluide. Exemple : Perplexity peut réserver à votre place une table dans un restaurant.

Poster automatiquement du contenu sur les réseaux sociaux

Pour la création de contenu, Comet peut, là aussi, vous aider sur la partie veille mais également sur la partie génération de contenus. Il peut réaliser toutes les étapes en semi-autonomie jusqu'à la publication finale.

L'agent exige encore une rétroaction humaine pour les requêtes avec de nombreuses étapes. Enfin, avant de poster le texte généré, l'IA exige une validation finale.

Créer un événement depuis un mail dans votre agenda

C'est une option très pratique. Grâce à sa connexion native avec de nombreux connecteurs (dont la suite Google), l'assistant de Comet peut, à partir d'un texte sélectionné ou d'un onglet ouvert, créer un rendez-vous dans votre agenda. Un cas d'usage qui libère réellement du temps à l'utilisateur humain.

Exemple : on peut demander à l'assistant de Comet d'ajouter un événement à partir d'un email reçu.

Les principales limites de Comet

Malgré ses promesses, Comet présente encore plusieurs écueils qui pourraient freiner son adoption. Le premier défi reste l'appropriation par l'utilisateur. Sans une utilisation régulière de l'assistant IA et de ses fonctionnalités agentiques, Comet se résume à un navigateur Chromium avec Perplexity intégré. L'intérêt devient alors marginal face à Chrome ou Edge, d'autant que la prise en main de ces nouvelles fonctionnalités demande un temps d'adaptation non négligeable.

Deuxièmement, la navigation agentique de Comet peine à tenir ses promesses de productivité. En comparaison avec le mode agent de ChatGPT, plus mature et réactif, les automatisations de Comet manquent encore de fluidité. Concrètement, il est souvent plus rapide d'effectuer les tâches manuellement que d'attendre l'exécution par l'IA. Un paradoxe quand l'objectif affiché est justement de gagner du temps. Moins problématique mais tout de même handicapant, Comet souffre de sérieux problèmes de performances malgré sa base Chromium. Le navigateur peut engloutir jusqu'à 4 Go de ram tout en affichant des lenteurs importantes à l'usage. Un problème de jeunesse qui mériterait des corrections rapides.

Une bonne expérience de navigateur agentique

Comet offre une première expérience réussie de la navigation agentique et permet de se familiariser avec ce que seront probablement les navigateurs de demain. L'approche de Perplexity est intelligente : plutôt que de réinventer la roue, la start-up agrège dans une seule interface des fonctionnalités déjà disponibles mais dispersées sur le web (recherche IA, automatisation, intégrations avec les services tiers...). Cette centralisation constitue le véritable atout de Comet face aux solutions existantes.

Mais Comet reste encore perfectible, notamment sur les performances système et la fiabilité de ses agents. L'enjeu pour Perplexity sera d'accélérer le rythme de développement car la concurrence approche à grands pas. Google pourrait rapidement intégrer des fonctionnalités similaires dans Chrome grâce à Gemini, tandis qu'OpenAI travaillerait sur son propre navigateur, selon plusieurs sources.