PME et IA générative, moteur de l'industrie 4.0 et de la souveraineté numérique
PME et IA générative : adoptées plus vite que par les grandes, elles doivent transformer l'essai en résultats concrets via formation, culture et intégration pour rester moteur de l'industrie 4.0.
Les petites entreprises adoptent l’IA plus vite que les grandes. Toutefois, pour maximiser cet avantage, elles doivent allier rapidité et stratégie.
L’IA n’est plus une considération future, mais une priorité actuelle. Les petites et moyennes entreprises (PME) l’ont bien compris et se hâtent à surfer sur cette tendance. Dispensées des contraintes administratives et des systèmes hérités que l’on retrouvent dans les grandes structures, les PME ont ainsi pu rapidement tester l’intégration d’outils comme ChatGPT à leurs workflows quotidiens.
Le problème, c’est qu’une adoption précoce n’est pas forcément synonyme d’un impact à long terme.
En effet, trop d’entreprises expérimentent mais sans passer concrètement à l’action. Elles se sont ouvertes à l’IA, mais n’ont pas mis en place l’infrastructure ou la culture nécessaires pour l’utiliser de manière pérenne. Pour elles, la véritable menace ne se situe donc pas dans le manque d’innovation, mais dans l’incapacité à intégrer cette technologie de façon systématique et efficace.
PME : comment conserver cette longueur d'avance dans l'adoption de l'IA ?
Nous avons atteint un point critique. Chaque jour, nous échangeons avec des dirigeants de PME de tous secteurs qui ne manquent pas d’enthousiasme vis-à-vis de l’IA. En revanche, ce qui leur fait parfois défaut est la capacité à transformer l’ambition en résultat.
Les PME se disent confiantes dans leur utilisation de l’IA, mais trop peu la déploient au-delà de projets pilotes isolés. Le défi ne concerne donc pas leur état d’esprit, mais les compétences, les systèmes, et l’échelle d’exploitation.
Selon le dernier Rapport sur les opportunités de l’IA*, 95 % des dirigeants de PME au niveau mondial déclarent avoir besoin de plus de formation pour utiliser l’IA efficacement. Pourtant, près des trois quarts d’entre eux se considèrent comme des experts de l’IA. Cet écart entre confiance et capacité est réel et comporte des risques.
Toutefois, il ne s’agit pas que de formation. Il s’agit également de préparation, tant en termes de technologie que de possibilité pour les équipes de tester, de commettre des erreurs et d’apprendre afin de renforcer leur confiance dans l’IA. Si les dirigeants sont d’accord pour que l’IA ne soit pas uniquement réservée à leur service informatique, dans la réalité, seules 16 % des PME déclarent l’utiliser chaque semaine de façon transverse au sein de leur organisation. Or, cette adoption limitée leur coûtera cher, non seulement en termes d’innovation manquée, mais aussi en termes de dépenses opérationnelles croissantes liées à la lenteur des processus.
Une confiance élevée mais des compétences et data encore insuffisantes
Si de nombreux dirigeants de PME estiment réaliser d’importants progrès en matière d’IA, un écart net subsiste entre ambition et préparation. Par exemple, 77 % des dirigeants sont certains de l’incapacité de leur organisation à gérer les risques liés à l’utilisation non autorisée d’outils d’IA. Cette statistique n’est pas synonyme d’échec, mais révèle plutôt une prise de conscience. Et prendre conscience est essentiel pour bien démarrer.
Toutefois, ce décalage peut freiner la dynamique. Lorsque des entreprises se pensent plus avancées qu’elles ne le sont réellement, elles retardent les investissements qui leur permettraient d’évoluer en toute sécurité.
Il existe un mythe selon lequel seuls les géants de la tech peuvent se permettre de voir grand en termes d’IA. En réalité, les PME sont mieux placées pour agir rapidement, à condition qu’elles se concentrent sur certains fondamentaux : fournir les bons outils aux bonnes personnes ; proposer des formations accessibles aux équipes non techniques ; créer des workflows qui permettent d’intégrer l’IA, et pas seulement de la tester.
De l’expérimentation à l’impact stratégique grâce à l’IA industrielle
L’IA n’est pas une case à cocher, mais un moyen de repenser nos méthodes de travail. Les entreprises qui sauront tirer leur épingle du jeu ne seront pas celles qui disposeront du plus grand nombre d’outils, mais celles dont la vision sera la plus claire sur la manière de les utiliser.
Par conséquent, plutôt que de courir après la prochaine astuce en matière de prompt, les dirigeants de PME devraient se poser les questions suivantes : quelles tâches répétitives l’IA peut-elle éliminer ? Quels processus manuels l’IA peut-elle simplifier ? Quelles informations l’IA peut-elle nous fournir en temps réel ?
L’objectif ici n’est pas de supprimer des emplois, mais de dynamiser le travail des équipes et de les encourager à se recentrer sur les tâches qui stimulent la croissance.
Former, équiper et innover pour transformer durablement les organisations
La bonne nouvelle ? La dynamique ne s’essouffle pas. Pour preuve, trois quarts des dirigeants de PME envisagent d’augmenter leurs investissements dans l’IA l’année prochaine. Mais pour optimiser cette démarche, les investissements doivent se concentrer moins sur les outils eux-mêmes que sur les résultats concrets qu’ils permettent d’obtenir.
L’IA ne doit plus être traitée comme une simple expérience, mais comme une fonction métier essentielle à l’entreprise, au même titre que les finances, les ressources humaines et les opérations. Cela implique de lui assigner un budget, un leadership et des responsabilités adéquats.
Cela signifie également accepter l’imperfection. L’IA n’est pas une solution prête à l’emploi. C’est un muscle que l’on développe, et non un interrupteur que l’on actionne. Plus vite les PME l’exploiteront au sein de leurs équipes, et pas uniquement dans le cadre de projets pilotes isolés, plus vite elles en observeront les résultats concrets.
Rapidité, flexibilité, ambition… Les PME ont toutes les cartes en main pour être à la pointe de l’IA. Mais pour conserver leur avantage, elles doivent passer de l’engouement à l’habitudxe.
La prochaine vague de l’IA ne sera pas menée par ceux qui l’adoptent en faisant le plus de bruit, mais par ceux qui s’engagent à l’intégrer dans leurs opérations, et pas seulement dans leurs explorations.
L’opportunité est là. Aux PME de la saisir.