Bienvenue à l'ère de l'entreprise augmentée

Bienvenue à l'ère de l'entreprise augmentée Yva.ai s'appuie sur les récentes avancées de l'intelligence artificielle pour assister les managers dans le pilotage de leurs équipes. Une solution parmi d'autres qui montre comment l'intelligence artificielle remodèle le visage de l'entreprise.

Qui veut la peau du management ? À l'heure où le monde de l'entreprise connaît de profondes transformations, entre généralisation du travail indépendant, popularité croissante du télétravail et mondialisations des organisations, le management est en crise. Seuls 12% des travailleurs américains font confiance à leur manager, selon une récente étude du MIT, et à peine un non-manager sur dix souhaite le devenir, d'après une étude du Boston Consulting Group menée auprès de salariés allemands, britanniques, français et américains. 

Pourtant, les managers continuent d'avoir un impact considérable sur l'engagement de leurs employés, avec des variations observées de 70%, selon la Harvard Business Review. Ce n'est donc pas le management en lui-même qui fait l'objet d'un rejet général, mais un management traditionnel qui peine à s'adapter à un monde toujours plus complexe, marqué par des transformations organisationnelles et l'omniprésence des nouvelles technologies.

Les entreprises ont des difficultés à déterminer les pratiques de management les plus efficaces

Dans ce contexte, l'idée d'employer l'intelligence artificielle, capable de traiter des jeux de données complexes, pour assister les managers dans leur travail, gagne en popularité. C'est dans cette optique que David Yang, fort de ses trente ans d'expérience dans l'industrie de l'intelligence artificielle, a créé Yva.ai. "En échangeant avec différentes entreprises, nous avons appris qu'elles éprouvaient des difficultés à obtenir des retours de leurs employés, à mesurer leur satisfaction, leur efficacité, leur niveau de fatigue, mais aussi à déterminer les pratiques de management les plus efficaces, susceptibles de rendre les employés à la fois heureux et productifs ", relate David Yang.

Pour répondre à ce besoin, l'entreprise a mis au point un système qui analyse les messages échangés au sein de l'entreprise à travers une large quantité d'applications : emails, Slack, GitHub, Salesforce, ainsi que certaines données démographiques. À partir de ces données, l'intelligence artificielle d'Yva.ai est capable de tirer un certain nombre d'enseignements sur chaque travailleur, qu'il soit manager ou simple employé, de son moral à ses points forts et faibles.

Un coach personnel pour chaque travailleur

Yva.ai entend ainsi aider chaque individu, employé ou manager, à progresser dans sa carrière. "Notre idée est de permettre à chacun d'être promu plus rapidement", explique David Yang. "Le système confère à chaque employé un tableau personnalisé avec les compétences qu'il possède, celles qu'il devrait détenir, mais ne détient pas encore, bref, tout un tas de variables et de comparaisons qui lui permettent de voir dans quels domaines il doit s'améliorer, et la façon dont il peut le faire. Par exemple, le dispositif peut repérer que tel manager ne donne pas assez de retours à ses équipes, lui suggérer d'œuvrer en ce sens, et lui faire part de ses progrès au fil du temps." L'intelligence artificielle est capable d'identifier les travailleurs les plus efficaces dans leur domaine, les caractéristiques qui font leur succès, et de repérer ces caractéristiques en germe chez d'autres employés moins expérimentés. Elle peut ainsi conseiller les jeunes professionnels sur les talents qu'ils doivent développer pour devenir d'excellents vendeurs ou des as du marketing…

Un autre aspect de l'offre d'Yva.ai s'adresse à la direction des entreprises. "Pour les managers les plus hauts placés, nous offrons un véritable scanner pour la santé de l'organisation. Le système repère les zones de frictions, explique d'où viennent les problèmes et donne des idées pour les résoudre avant qu'ils ne s'enveniment." Un dispositif d'analyse prédictive comportementale qui permet également de limiter la fuite des talents. Certains signaux faibles indiquent en effet à l'avance quand un employé s'apprête à quitter l'entreprise.

Le plus souvent, une décision de partir survient lorsqu'un travailleur est mécontent de son travail, ce qui peut transparaître dans la façon dont il s'exprime, ou dans de subtils changements dans sa manière de travailler, une baisse de motivation, etc. Invisibles pour l'œil humain, ces signaux peuvent être détectés par l'intelligence artificielle, qui peut dès lors avertir le management pour l'inciter à identifier les sources de frustration de l'employé et à chercher une solution pour les résoudre avant qu'il ne s'en aille. Yva.ai affirme pouvoir prédire les démissions 12 mois à l'avance avec 86% de précision.

L'entreprise en pilotage automatique

Le dispositif requiert que chaque employé donne son accord avant que les algorithmes ne collectent et analysent ses données. Néanmoins, ceux qui acceptent de le faire bénéficient d'un avantage pour progresser dans leur carrière, et chacun peut se sentir incité à donner l'accès à ses données au risque de se laisser distancer par les autres travailleurs qui, eux, auront eu moins de scrupules. Et si David Yang affirme que la plupart des employés donnent volontiers leur consentement eu égard aux bénéfices qu'ils retirent en échange, ce type de compromis entre protection de la vie privée et efficacité risque de se poser de plus en plus à mesure que l'intelligence artificielle s'invite dans l'entreprise.

Le logiciel se connecte aux différents points de données nécessaires à la gestion de l'entreprise

Car  les solutions visant à partiellement automatiser la direction de l'entreprise se multiplient. Depuis la Silicon Valley, Aera entend pour sa part recourir aux algorithmes afin de piloter l'entreprise comme une voiture autonome, automatisant notamment la gestion de la chaîne de valeur. Son logiciel se connecte aux différents points de données nécessaires à la gestion de l'entreprise, surveille et analyse les flux de données correspondants en temps réel et propose des recommandations pour optimiser son fonctionnement. Le logiciel peut ainsi prévoir les pics de demande, les ruptures de stock et éviter les goulets d'étranglement dans la gestion de la chaîne de valeur.

Pour ce faire, l'entreprise s'appuie sur des crawlers capables de comprendre et enrichir les données avec des informations extérieures comme les conditions météorologiques ou le cours des devises. Ces données sont ensuite traitées à l'aide d'algorithmes d'apprentissage machine qui proposent prédictions et recommandations. Les entreprises clientes peuvent également, si elles le souhaitent, autoriser le logiciel à agir directement pour optimiser certains processus. Une sorte de pilote automatique pour l'entreprise de demain.